Critique d'album
Nine Inch Nails (Trent Reznor) : "Hesitation Marks"
A son écoute pourtant, c'est d'abord une légère déception que pourrait résumer l'écoute de Came Back Haunted : excellente chanson si elle était du siècle passé ou au moins de quelqu'un d'autre, mais déjà entendue mille fois ici et qui aurait aussi bien pu figurer sur l'EP Broken... en 1992. Tout comme les "traditionnelles" balades introspectives (plaisantes Find My way & Various Methods of Escape) et autres titres indus-funky, selon la marotte du leader qui lui dure depuis 'Closer' (All time Low)... Et puis il y a aussi des titres vraiment trop éloignés du metal industriel qu'il a inventé, titres où la guitare en est réduite à jouer les utilités (Satellite).
Heureusement, il y a aussi d'excellents passages : les couplets pop surprenants de Everything, la tension rentrée de Disappointed, ou la nerveuse, toxique, électronique, Copy of a Copy, première vraie bonne chansons old-school de NIN depuis bien longtemps ! Qui entérine hélas l'abandon (temporaire, espérons-le) de la batterie "réelle" pour des beats 100 % synthétiques, comme à l'origine "tête comme un trou" du groupe. Et surtout, un album qui finit mieux qu'il a commencé, par une très efficace tétralogie tendant progressivement vers l'épure et vers l'autisme (soit les deux principales qualités du compositeur)...
Sans doute encore essoré par une trop grande productivité sur la décennie passée, Trent Reznor ne semble pas prêt à faire sa révolution : Hesitation Marks, certes impeccablement produit et richement ornementé, et sans être déshonorant questions mélodies, ne renouvelle pas vraiment son style. Il faut quand même attendre In Two, douzième titre de l'album, pour être enfin surpris et emporté mentalement au loin ! D'ailleurs le disque semble assez mollement défendu sur scène : un seul titre joué lors du concert (a priori très bon) donné à Rock en Seine, parmi une set-list clairement orientée "best-of"... L'album (estampillé [Halo 28]) ne restera donc pas dans les annales, loin par exemple du [Halo 24] ou de sa fulgurante collaboration avec Saul Williams.
Mais peut-être était-il simplement pour le génie Trent Reznor une étape nécessaire pour se sortir le cul du canapé, remonter un groupe, solder le passé (et pragmatiquement, un certain nombre de faces B inédites), avant de repartir... Further down the spiral ? Car si l'on est optimiste, dans son nouveau logo minimaliste, on peut aussi voir une flèche zig-zaguante, nous invitant à tourner la page ensemble...
(2013)
Critique écrite le 17 septembre 2013 par Philippe
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