Critique d'album
Nine Inch Nails (Trent Reznor) : "[with_teeth]"
L'oeuvre créatrice qu'il mène avec son groupe Nine Inch Nails depuis bientôt 20 ans est celle d'un très grand artiste, de la dimension d'un David Bowie (avec qui il a souvent joué). Nul ne sait par ailleurs si Marylin Manson aurait existé un jour sans croiser, être produit par (et pomper allègrement sur) Trent Reznor. Les heureux fans dont nous sommes savent déjà que cette oeuvre comporte au moins 2 points culminants et inévitables : The Downward Spiral (1994), et The Fragile (1999), deux albums concepts qui justifient déjà une existence d'artiste (et feraient douter de celle de Dieu).
A l'instar du Thin White Duke, il est cependant normal (certes ça ne s'était jamais produit avant) que Reznor commette de temps en temps un album, sinon raté, du moins mineur. Car il n'y a rien à faire, 10 écoutes n'y changent rien : il n'y a rien d'original dans cet album, mis à part peut-être la chanson The Hand that feeds, air qu'on pourrait qualifier de disco-indus puisqu'il pourrait se danser sur la chorégraphie d'un Cloclo tout en cultivant le son lourd et machiné de Nine Inch Nails. Le son est bon, lourdingue et chaotique comme on l'aime, mais chacune des 14 chansons ressemble hélas à une ancienne déjà parue, parfois il y a plus de dix ans. Même la balade habituelle de fin, Home, reste très en deçà de la sublime Hurt par exemple.
Une seule nouveauté : plus de livret, il faut aller le télécharger soi-même et il se présente alors sous la forme d'un poster géant en PDF (je ne sais pas comment on peut imprimer un truc pareil sans équipement professionnel). Bref on reste déconcerté devant cet objet, que j'hésite à conseiller à l'achat, même à des fans chevronnés, sauf pour compléter leur collection de mixes/remixes de NIN (soit une bonne dizaine de perles à ce jour).
Mauvaise nouvelle donc, le groupe semble être à la fin d'un cycle (la publication d'un live officiel en 2002, chroniqué par ici nous avait déjà mis la puce à l'oreille). Par contre une bonne nouvelle pour finir : c'est tout de même grâce à cette galette certes dispensable que nous aurons le bonheur immense de revoir Nine Inch Nails en concert cet été 2005 à Lille, Bruxelles, Paris (complet), puis à Belfort... et finalement sans forcément devoir ramper sur du verre pilé.
(Suite à cette chronique l'auteur s'est pris une bonne fessée de TZ et ses nouveaux potes, lors d'un concert fulgurant aux Eurockéennes 2005).
(Interscope, 2005)
Critique écrite le 10 mai 2005 par Philippe
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