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Chronique album : No Country - Bring Me The Head Of Johnny Gooze !, par Philippe
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
No Country : "Bring Me The Head Of Johnny Gooze !"
Il faut dire qu'il y a là Aurel "Revolver Klub" Farioli et Hervé "Véner" Lacombe, soit deux olibrii uniques en leur genre : un one-man-metal-band, et une moitié du two-men-punk-band (les Blah Blah, déjà souvent vantés ici). Autant dire une ample chevelure bouclée de metalleux et une quasi-crète de punk - No Country donc, tout est logique ? Ben non, parce qu'ils sont quand même fichtrement mal nommés, les No Country, eux qui ne font que ça ici - d'ailleurs ils ont mis 2 fois le terme "country" (et 4 fois le terme "folk") dans leurs tags bandcamp pour être sûrs...
Attention, on ne parle pas de country en version potentiellement casse-bonbon avec bottlenecks mielleuses et choeurs niaiseux : ici on se contente de deux belles guitares acoustiques et d'un à deux voix pas encore trop déglinguées par la vie, pour invoquer l'Ouest éternel dans sa version chantée. A l'exception de la fort jolie Sleeping with animals, qui convoque bien un banjo, instrument sans lequel il ne serait point de country vraiment crédible... et de Jack and Dexter, jolie cavalcade finale qui reprend bien tous les canons du genre. Tout comme l'emballage : outre le titre évidemment cinématographique de cet EP, sa pochette rurale et sépia, aussi bien que le premier morceau Eye for Eye commencent par planter le décor (castagnettes + choueurs en "ah-ah-ah" = Morricone !)...
Mais en fait à leur écoute, plutôt que dans le cimetière de Sad Hill, on se croirait plutôt à un show-case mené au Trading Post de Holbrook, Arizona, devant des éleveurs de vaches ayant fini l'encan mensuel de leurs bestiaux, pas venus au bar pour vendre des cravates certes, mais pas forcément pour s'y entretuer non plus, puisque le ton reste assez léger... Ambiance garantie avec notamment House is Empty, pour faire valser la serveuse, puis chill out possible avec par exemple This Man Must die, moins tragique que son nom ne le laisserait penser. Le "frènche axante" du duo est suffisamment ténu pour que les No Country envisagent de réussir à quitter la ville par l'ouest, à cheval et avec leurs bottes au pied, surtout en ayant rendu au passage un bel hommage aux victimes de l'ouragan, Sweet Katrina... Après, si l'un ou l'autre font preuve de leur légendaire humour vaseux, il n'est pas exclu qu'ils quittent quand même la ville par l'est, pieds nus, couverts de goudron et de plumes, bien sûr.
(Tricard Records, 2014)
Critique écrite le 16 décembre 2014 par Philippe
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