Critique d'album
Oaï Star : "Va à Lourdes !"
Bon pour tout dire, c'est vrai, on a toujours l'impression qu'ils ont piqué leurs riffs de guitare ailleurs, voire leur mélodies (y'a comme un emprunt à Mickey 3D dans la très drôle Ballad of Lux B & Gari par exemple), mais on leur pardonne bien volontiers car l'essentiel n'est pas là, mais dans l'énergie, la bonne humeur, les paroles marrantes de leurs chansons, et l'envie irrépressible de se mettre la tête à l'envers qu'elles déclenchent sans coup férir (comme on le fit tout récemment, esquichés à 500 au Balthazar pour fêter ce nouvel album).
Comme sur l'opus précédent, plusieurs styles sont abordés vaillamment et avec un son impeccable. Après des menaces en mode Beastie Boys sur Faut qu'on se lâche succède une balade consacrée aux piliers de comptoir, les Fracas de la Plaine, et puis un bon vieux rock alternatif qui sonne exactement comme du Mano Negra avé l'assent : Les poètes du tiroir, qui appelle au pogo !
Dans le même registre punk-fracture du nez, Bravo mon Papa, brulôt anti-sarkozyste qui ne dit jamais son nom (mais avec un extrait de discours en intro comme le fit jadis Zebda pour un autre présidentiable), c'est à hurler de joie. A peine moins violente Le destructeur d'horodateurs est un vibrant appel à la rébellion anti-Gaudin : environ 400 façons pratiques de s'y attaquer (à la machine, pas à l'homme) sont suggérées, voilà qui force le respect ! Autre passage obligé et parfois redouté, la chanson pro-fumette And i Smoke (marijuana ev'ryday) est pourtant énorme, ça part au banjo et ensuite on dirait du Ska-P, un vrai Prozac pour les oreilles !
A son propre appel à la poursuite des luttes sociales (clin d'oeil aux Nestlé et aux maraîchers), le Oaï Star répond Du vin et du boucan en reggae, qui propose un mode de vie acceptable : la résistance festive ! Car comme disait Izzo, 'Parfois même pour perdre, il faut savoir se battre' (alors autant rigoler pas vrai ?). Pour finir laissons la parole à nos stars du bordel et leur constat plein de bon sens : Si on buvait moins l'apéro, on serait les rois du rock'n'roll ! Tu l'as dit Gari, mais alors ils feraient quoi les autres ? De la peine ? Non vraiment ce serait pas loyal (pis vous tiendriez pas), alors ne changez rien les gars et merci pour votre générosité !
En retour, créons donc le moulon sur ce disque, qui sort début avril 2006 !
(2006)
PS juillet 2008 : Lux B est finalement parti stopper des conos movements, casser des horodateurs et mettre le oaï dans les étoiles - Adésias Monsieur Botté et merci pour tout !
Critique écrite le 16 mars 2006 par Philippe
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