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Chronique album : Olle Nyman - Venture (2009 / Fargo), par Jacques 2 Chabannes
Dimanche 24 novembre 2024 : 6409 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Olle Nyman : "Venture (2009 / Fargo)"
On pourrait aussi s'arrêter et s'étaler sur la réelle " voisinité " géographique d'Olle, d'avec deux autres compositeurs phares issus de ce petit royaume du nord qui nous inonde des noires coulisses de son actuel Millenium : Kristofer Aström et Nicolai Dunger, c'est clair, mais, sur le fond, à quoi bon ? Car, en ce cas, on pourrait juste se contenter d'ajouter que le disque a été enregistré dans une chapelle de Kallax, au plus près de Lulea (son village natal !) - histoire de conférer une certaine pureté de son à l'ensemble - et hop, le tour serait joué et la chronique écrite de fait, sans marner des masses du neurone et flatter le travailleur sur six cordes, pour autant...
D'accord, un zeste de Jude (pour les plus récents du genre...) habille Heart & Soul, ok, et puis, sur A Train That Never Leaves on croirait presque entendre John Hammond revisitant Tom Waits, c'est vrai ; sans oublier que Let There Be Darkness, Let There Be Light lorgne sans vergogne vers les rives mélancoliques adulées de Tim Hardin, et que Hard Way To Leave nous replonge vers la douce époque où Van Morrison ne nous livrait pas une suite exponentielle de chansons jazzy aseptisées, sans ressort, ni âme... Il n'empêche que Venture dispose de beaucoup plus de ressorts " cachés " qu'il n'y paraît, de prime abord !
Éliminons illico presto les dispensables Guiding Light et String Of Hope, ou le trop Tim Bucley-ien, Before Too Long, pour nous recentrer ici sur l'essentiel : c'est avant tout un PUTAIN de bon disque, emplis de bonnes CHANSONS, porté par une voix qui sait titiller la molécule " plaisir " et tracer son chemin d'originalité au fil des écoutes !
Devil's Prey colonise insidieusement les synapses, comme l'état hébreux des parties de Palestine, il y a peu encore. The Tower, elle, phagocyte facilement les pavillons et s'avère former l'antidote idéal à toutes les soirées Nouvelle Star du monde, en provenance du piteux PAF musical actuel... Sans oublier de préciser, céans, que je me suis réveillé ce matin en chantonnant joyeusement The Tower : qui serait à même de remplacer avantageusement n'importe quelle mièvrerie actuelle diffusée sur ondes afin de nous engourdir de la musicalité (celle qui fait pourtant crisser de plaisir sous notes et dodeliner de la tête en cadence !).
Au bout du compte, les influences finissent par s'estomper d'elles mêmes, doucement : pour laisser la place à un album attachant et mature qui ne cherche aucunement à créer de l'événement, du courant vestimentaire, ou un énième " buzz " branché - voué à disparaître dans les six mois à venir avec les " Une " qui le montaient copieusement en épingle - mais à passer simplement, sereinement, le flambeau du genre autrefois brandi par le Zim', le Neil, le Cohen, et leurs nombreux disciples, coreligionnaires, et/ou, artisans de proximité...
On reproche parfois/souvent aux Parisiens de chez Fargo de labourer sans cesse le sillon Americana(quoique, l'appellation en elle-même me les pète un tantinet !) de passer et repasser les mêmes vieux plats à longueur de catalogue : je me contenterais à contrario de les remercier, pour tous les Ryan Adams, Jesse Malin, Alejandro Escovedo,
Critique écrite le 04 juin 2009 par Jacques 2 Chabannes
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