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Chronique album : Pat Thomas - Obiaa !, par Berclic
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Pat Thomas : "Obiaa !"
Pour la partie biographie, Pat Thomas est sorti pendant que des artistes comme James Brown, ou Fela Kuti tournaient à l'international en mixant les influences. Lui est resté alors fidèle à ses premières amours, le highlife classique. Il a collaboré étroitement avec des pointures comme Ebo Taylor, Tony Allen. Il a saupoudré sa musique de funk et pu la proposer au monde entier. Début des années 80, il part en Angleterre pendant la dictature au Ghana. Selon ses mots, " C'est à ce moment que la musique est morte. Avant cela, il y avait tellement de musique partout. C'était si important, et le coup d'état a tout détruit ". Il passera par l'Allemagne, puis se posera pendant 10 ans au Canada. C'est là qu'il connaîtra le succès dans son pays d'origine. Bien que très attaché au highlife traditionnel, ses détours dans le burger highlife, la disco highlife sont des tubes au Ghana (et en Afrique de l'Ouest), où il ne peut pas venir jouer... Le style s'est élargi vers la world music. C'est en 1997 qu'il retourne au pays. Pendant les années 2000, Pat tourne peu en dehors de shows au Ghana. En parallèle, Ben Abarbanel Wolff et Ebo Taylor se rencontrent et collaboreront sur plusieurs albums ensuite. En 2013, les connexions se refont avec les 2 anciens Pat, Ebo et Tony et l'afro highlife voit le jour !
Pat Thomas & Kwashibu Area Band, le groupe et le nom de l'album leur permet de se produire mondialement. Un public tout trouvé par le métissage entre traditionnel et moderne.
Et vient Obiaa ! Ce disque fruit d'un long périple. Obiaa ! signifie Bienvenue ! Et il ne ment pas... Dès qu'on passe le seuil de cet album, ça enchante les oreilles et le cur avec des mélodies prenantes de cuivres. Une guitare très tropicale ajoutée à une rythmique saccadée pousse à l'ondulation. C'est clairement le chant de Pat Thomas et les churs qui vont envelopper le tout tel un beau cadeau.
Grâce aux traductions, j'ai eu l'occasion de cerner les messages portés par l'artiste.
Sur Onfa Nkosi Hwee, Pat prône l'humilité, avec Yamona, le message universel du combat pour l'amour, puis Bubu avec cette phrase à méditer : " Une maison construite en sable ne peut tenir debout ". Pat explique dans Atesem qu'il ne faut pas tenir compte ses ragots, se concentrer sur sa vie. Obinim pousse à tracer sa route, en se retournant de temps en temps pour vérifier que l'on garde bien le cap, et ne pas user d'excès de confiance. Obi Nfreno et Odo Ankasa reviennent sur l'amour et le partage, Ntobuase évoque la patience, vertu des sages. Il clôture ces pensées forgées avec le temps avec Okomfe Bone, hymne à la bienveillance et à l'amour sans attente.
Obiaa ! sorti le 4 Octobre 2019, est un bel album de 9 titres qui passent si vite qu'on écoute une seconde fois sans problème... Le Kwashibu Area Band n'a pas à rougir par rapport à l'Egypt 80', car leur son rend la même transe musicale. Les thèmes auraient peut être mérités d'être étirés un peu plus, ce qui aurait pu mettre en valeur les musiciens par des solos, mais le style se prête à un ensemble homogène, une bonne recette, incontestablement une invitation à la danse, à profiter en concert !
Critique écrite le 18 octobre 2019 par Berclic
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