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Chronique album : Pélicans Frisés - SELF-TITLED, par KW
Lundi 25 novembre 2024 : 6356 concerts, 27233 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
On a du mal à s'imaginer comment un oiseau aussi balourd et mal proportionné va arriver à décoller sa carcasse à plus de cinq centimètres du sol. Et pourtant, on l'a tous vu faire. Les ailes du pélican couvrent le ciel d'un voile blanc, à la lisière du monde céleste et terrestre, le pélican règne sur son territoire costal. Un oiseau dominateur qui exerce sa grandiloquence dans chaque battement d'ailes. À Chicago, le Pelican est tout aussi impressionnant, les ailes largement déployées pour laisser passer le temps. On avance par phase, au rythme d'un battement imperturbable. Toujours tendu mais jamais soucieux. Comme si cette tension était le fil conducteur qui menait forcément à une placidité intérieure. Pourtant rien à la surface n'est tellement rassurant : ces guitares gigantesques qui battent l'air comme des fouets, cette basse écrasante qui se moque de la pesanteur. C'est dans l'égarement de ses vols planés que Pelican met réellement en uvre son travail de patience, ses courses de fonds olympiennes. La matière organique d'Isis gelée par la froideur clinique de Godflesh. Pelican est serein, ce qui ne veut pas dire docile. (C/O Hydra Head Records, PO Box 990248, Boston, MA 02199, USA)
Critique écrite le 17 octobre 2003 par KW