Accueil Chronique album : Prodigy - Always Outnumbered, Never Outgunnned, par Philippe
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Critique d'album

Prodigy : "Always Outnumbered, Never Outgunnned"

Prodigy :

Autres / Techno-rock

Critique écrite le 10 octobre 2004 par Philippe

La première écoute du dernier disque de Prodigy est une déception, à la hauteur de l'attente. Plusieurs années que le combo anglais un peu mythique, pionnier de la techno-rock, ne s'était plus fait entendre. Ou plutôt que Liam Howlett n'avait plus rien produit. C'est en effet lui la tête pensante du groupe (et non, ce n'est pas l'affreux avec des pointes rouges sur la tête qui n'était que danseur-harangueur). A première vue, l'impression désagréable semble se confirmer : que la pente descendante, entamée avec The Fat of The Land, se poursuit. Que Prodigy ça a mal vieilli, que plus jamais ils ne feront (ou plutôt il ne fera) un album aussi climaxissime que Music for the Jilted Génération. Un album qui était le manifeste et le testament de la techno-rock et qui, lui, n'a pas pris une ride en 10 ans ! Celui-ci paraît d'abord un peu trop poli, ça manque de sueur et de larsen. On a même l'impression déplaisante d'entendre plusieurs fois la même chanson. Sans parler de la couverture et des visuels franchement moches ! Une première réaction qui frise donc l'hostilité même s'il y a des voix de styles très variés le long des chansons (Liam Howlett a du convoquer tous ses amis et amies sur l'album, du rappeur à la pop star en passant par le chanteur de thrash metal...). Et puis, après avoir délaissé le disque, on réalise quelques jours plus tard que, mais oui, ces petites riff technoïdes, ces petits cris qui nous trottent dans la tête avec insistance, du soir au matin, ce sont bien des morceaux du dernier Prodigy ! Tel autant de petits virus, les boucles sonores de Prodigy vous vrillent les neurones... Et avant de s'en être rendu compte on l'a remis sur la platine ! En fin de compte j'arrive pas encore tout à fait à savoir si j'aime cet album ou non. Mais j'ai la certitude, par contre, qu'il ne se découvre pas tout de suite. Ma réaction face à cet objet est tout à fait comparable à celle que j'ai eu en écoutant d'autres albums difficiles et que, par la suite, je me suis mis à adorer. Si vous avez aimé Prodigy par le passé, ne vous attendez pas à des retrouvailles grandioses donc, mais soyez sûrs que vous reconnaîtrez bien la patte d'un des musiciens les plus créatifs de sa génération. Parce que cette fois-ci, il a composé et joué toutes les musiques absolument tout seul !
C'est quand même pas sa faute à lui si vous avez pris dix ans dans la tronche depuis votre première écoute de "No good"... Comme disait l'autre, si c'est trop fort c'est que vous êtes trop vieux (ah oui j'oubliais : ça ne peut s'écouter qu'à fond, Prodigy !)
2004 (XL Recordings)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 10 octobre 2004 par Philippe
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