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Chronique album : Professor - Madness (Avril 2011 / Soulbeats), par Lebonair
Dimanche 24 novembre 2024 : 6409 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Professor : "Madness (Avril 2011 / Soulbeats)"
ce premier disque sous le nom de Professor, en référence à son poste de professeur (il enseigne à l'université l'histoire du reggae) et dont le thème est loin d'être léger.
Entourés de monstrueux musiciens, au talent n'ayant d'égal que leur magnifique carrière, le batteur Leroy "Horsemouth" Wallace déjà présent sur "Rockamovya", le
bassiste des Roots Radics, Lloyd "Obeah" Dentonaux claviers et Dalton Brownie à la guitare, c'est du sérieux. Ecrit lors de son voyage en Cisjordanie, Madness "Folie" parle du conflit israélo-palestinien. C'est une rencontre avec un poète palestinien qui lui disait que le reggae est considéré comme une musique pro-israelienne en Palestine qui à décidé Harrison à se lancer dans ce projet. Un sujet lourd et casse-gueule a aborder mais Madness est écrit par le Professor, celui qui nous inonde de sa merveilleuse musique depuis 13 ans avec Groundation. Le Professor devait avoir envie de nous réunir, d'apaiser les tensions, aidé selon moi, par un talent et un charisme rare et précieux. Il est plus roots, moins jazzy, moins aventureux, plus Bob quoi. Plus court aussi, comme les modèles jamaïcains des années 70 avec seulement 8 titres et leurs dubs respectifs pour la version cd ; ça démarre avec Jah Sending Out. Ce premier morceau mettra du temps à se dévoiler et au fil des écoutes, le bonheur inépuisable .Un saxo pour finir qui vous apaise à jamais, épuré, plus léger, Roller Coaster poursuit l'oeuvre, comme Mind Of Man, Intifada ou le merveilleux "East Jerusalem" et son refrain lancinant qui reprend "Jerusalem-Est est froid la nuit, nous rêvons d'une maison"
La face B commence par Madness qui renvoie les deux camps dos-à dos, les libres choix de la volonté des hommes. Le morceau est parfait, sérieux, grave et tellement bien écrit. On pourra entendre aussi sur certaines chansons en invités U-Roy , Winston McAnuff, Bernard Collins ( The Abyssinians). Des parties à deux chanteurs qui imposent le big love respect comme sur Madness, les deux chants, ces deux forces différentes mais si complémentaires. Le message passe sans problème. Humanité, un message de paix nous est envoyé là.
Right On est également parfait, un bijou, un somptueux bijou et encore un saxo délicieux si bien senti. See Them Come termine cette très belle réussite en se voulant plus apaisé, comme pour espérer que le message est passé, rassembleur aussi, évidemment. La version vinyl propose uniquement deux titres dubs Sending Out A Dub et Roller Dubster pour conclure en beauté ce projet à la hauteur de ce que représente le Professor Monsieur Harrison Stafford dans le monde du reggae.
Chapeau l'artiste.
Critique écrite le 18 mai 2011 par Lebonair
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