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Chronique album : Qúetzal Snåkes - II (EP), par Philippe
Vendredi 22 novembre 2024 : 6714 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Qúetzal Snåkes : "II (EP)"
Non mais II, quoi, déjà - et matez-nous cette pochette ! Il n'y avait que Led Zeppelin pour oser des noms et des visuels aussi prétentieux, quand ils gravaient leurs tables de la loi du heavy metal, il y a presque 50 ans... Mais après tout on est d'abord grand de la hauteur de ses propres ambitions, et les Qúetzal Snåkes peuvent à juste titre en avoir des hautes, d'ambitions, avec un son et des compositions pareilles, aux références reconnaissables mais instantanément si plaisantes et marquantes.
La chose ouvre dans un boucan tout à fait digne des riches heures de My Bloody Valentine, voix blanche puis arrachée planquée loin derrière des riffs déjà sanguinaires, histoire de bien vous mettre les oreilles en chou-fleur pour la suite. Et continue en trompe-l'oeil, après une introduction très inquiétante, par Hey hey (Dope Paint), une ballade lysergique façon Anton Newcombe... C'est juste après que le piège se referme avec Satan Cruz (joli titre !) : Le triton maléfique arrive avec ses gros sabots (sabbaths ?), certes bien connus des amateurs. Mais son effet est toujours le même, depuis 1970 : envie de se rouler dans le volcan de ces riffs down-tempi, défoncé à force de humer des fumeroles soufrées et méphitiques, au risque de dévaler au fond des Enfers, d'où semble nous appeler cette voix sépulcrale et lointaine...
Vous vous tirez encore de ce mauvais pas ? Ne pavoisez pas. Ce ne sera que pour mieux retomber dans les griffes du Serpent-Oiseau (à moins que ce ne soit un Oiseau-Serpent), via ce titre au nom encore diabolique (Sixcentsoixantesix), cavalcade façon Dwyer/Segall, gros rock façon SF néo-shoegazer, fuzzé de frais et lardé de son riff attendu mais jubilatoire... Le genre de titres où vos bien-aimés, niston et compagne, accourent dans le salon les bras en avant et très en colère, en réclamant qu'on baisse instantanément ce raffut (...généralement un gage de qualité sonique, quand bien même les deux sont amateur et amatrice de rock... mais de rock plus calme).
Et terminalement, Ecstasy the place to be prolonge le bouzin et donc le plaisir, en remixant quelque peu les différents thèmes pré-cités (shoegaze, ballade, rock fuzz) dans un nouveau maëlstrom presque jouissif, qui se finit lui-même dans quelques arpèges songeuses... Arpèges qui sonnent comme le prologue de la face I de II (si vous suivez toujours), face que l'on va de toutes façons avoir envie de remettre juste après. Et mettre une bonne intro en fin de disque, ça c'est pensé ! A acheter impérativement en vinyle donc, d'autant que la version .mp3, à 666 € TTC la chanson, paraît quand même peu accessible...
(Eighteen Records, 2016)
* Autre enseignement toujours utile de ce genre de pages : une petite série de tags qui auto-définit le projet défendu. Ici : "rock garage psych-punk psychedelic shoegaze spacerock Marseille" et, en effet tout y est. On aurait juste pas mis 'Marseille' qui artistiquement ne représente rien ici et peut, au pire, décourager certains snobs qui persistent à ne pas vouloir comprendre qu'au grand minimum, 86 groupes de rock de qualité y tournent depuis 2013...
Critique écrite le 29 janvier 2016 par Philippe
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