Accueil Chronique album : THE RAPTURE - ECHOES, par Sami
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Critique d'album

THE RAPTURE : "ECHOES"

THE RAPTURE :

Pop - Rock

Critique écrite le 04 novembre 2003 par Sami

Depuis le carton improbable et néanmoins planétaire des Strokes, le rock New Yorkais a à nouveau le vent en poupe et c'est tant mieux. Car du Jon Spencer Blues Explosion au Velvet Underground, la grosse pomme nous a souvent habitué à l'excellence, à une musique stylée, rageuse, fièvreuse, émouvante, à la grande classe quoi. Des superlatifs qui sont immédiatement venus à l'esprit en Mai 2002 avec la découverte de "House of jealous lovers", ce single qu'on retrouve au tracklisting du premier album des Rapture, qui sort enfin officiellement ces jours-ci. Un morceau immense, un des premiers vrais classiques des années 2000 qui ridiculise en 5 minutes des dizaines de groupes pseudo punk formatés par MTV. La grande forçe de "House of jealous lovers", c'est sa simplicité, son coté immédiat, imparable. Ca commence par un beat house façonné par Morgan Geist, du duo électro Metro Area, puis vient un riff nerveux de guitare et une voix à la fois fragile mais néanmoins déchainée, qui évoque un peu Robert Smith (c'est encore plus le cas sur "Olio" la ritournelle purement électro qui ouvre l'album, mais ce serait une grosse erreur de ne voir en eux qu'un sous-The Cure) et du début à la fin on a autant envie de danser, de tout casser, et accessoirement d'appuyer sur la touche "repeat" et l'écouter en boucle. Une chanson testée et approuvée dans de nombreuses soirées, provoquant l'hystérie autant chez ceux qui connaissent que ceux qui le découvrent ("Putain Sami c'est quoi ce truc de fous ? c'est génial !") pour la première fois.
Un titre qui justifie à lui seul l'écoute d' "Echoes" mais qui ne doit pas faire oublier le reste de l'album, qui réussit à ne pas décevoir et même à relativiser le choc du morceau sus-cité.
A coté de bombinettes purement rock comme le bien nommé "Heaven" (et son "one, two, three, four, five, six, seven, we're floating in a constant heaven" hurlé acapella précédant un break de batterie et une avalanche de guitares, grandiose) ou "The coming of spring", il y a un tube clairement orienté dancefloor ("I need your love") une ballades crépusculaire pas très loin de Jeff Buckley ("Open up your heart") et deux titres qui sortent encore plus des sentiers battus.
"Killing" est une sorte de boucle hypnotique comme l'étaient le "Do the du" de A Certain Ratio ou plus récement "Losing my edge" de Lcd Soundsystem (dont le chanteur James Murphy est d'ailleurs producteur de l'album), une toupie futuriste et ensorcelante qui rend maboul ou qui fait dire à un de mes correspondants "This is incredibly good music", pas besoin de traduction hein ! "Sister saviour" est à mon sens le sommet de cet album, le plus chargé émotionnellement, le plus sophistiqué musicalement, parfait hybride de new wave 80's et groove inquiet qui sonne incroyablement neuf, avec une ascension dans l'intensité saisissante. Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur cet album, mais il y a avant tout urgence à les écouter, apprécier, adopter avant que les gros médias s'en emparent (le disque, prêt depuis un an, a maintes fois été reporté à cause des maisons de disques qui se le sont arraché) et vous en détournent voire dégoûtent comme c'est parfois le cas avec les futurs grands groupes. Ce qui est assurément le cas de The Rapture.

 Critique écrite le 04 novembre 2003 par Sami