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Chronique album : Rescue Rangers - Guitars And Dust Dancing, par Vand
Mardi 26 novembre 2024 : 6351 concerts, 27234 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Rescue Rangers : "Guitars And Dust Dancing"
Entrée tour à tour douce puis graveleuse, les accords acerbes et grisants de Sounds of the Katana m'entraînent, lentement mais sûrement, dans une dégustation exquise. La voix légèrement éraillée du chanteur, le son caverneux des instruments me poussent à m'enliser dans mon fauteuil, tant pis, ce matin je serai en retard. Le voyage se poursuit avec Hassan Sabbah, dont les sonorités m'incitent à lancer l'ordi, puis google. Soupçons confirmés, on conserve cette sensation de sable chaud le long de l'écoute, avec un terme évoquant le golf persique. Le café me brûle le palais, seule liaison avec le monde tangible. Les riffs et solos explorent la mélancolie, la basse et la batterie ajoutent la gravité, et toujours cette voix lanscinante.
Changement de morceau, Annoyed me transporte subitement dans le désert d'Arizona, cette fois-ci je m'imagine dans une vieille caisse pourrie, capote ouverte, à rouler au maximum, totalement grisé et déshinibé. Ca me prend aux tripes, je ferme les yeux, je relance google, bordel faut vraiment qu'un jour j'aille en Arizona. Le son est de folie, le mec au mixage (Alan Douches @ West west side Music, New-York) a pas chômé, paraît-il qu'il aurait enregistré des méga-pointures telles Mastodon, Sepultura ou encore Hatebreed. En tout cas, à l'écoute, on ne saurait mettre en défaut ses talents de mastering.
Black as Bastet cartonne à toute vitesse, grosse décharge d'énergie qui fait monter la tension, tandis que Guitars and Dust Dancing, avec son entrée douce et mélodieuse, me replonge instantanément dans la griserie. Ce morceau, c'est une balade romantique, sans l'aspect mièvre. Que du bon, aucune agressivité, du coup mon entrée sur google c'est "adopteunmec", faut que je trouve une nana à emballer sur ce morceau. Puis vient Spear. J'enfile mes fringues à toute allure, tandis que la musique me dicte un jean et une paire de Converse bien usés. Les accords défilent à toute vitesse et bordel, c'est décidé, je ne partirai pas sans avoir écouté l'album au complet.
Pour Scary Black Holes on retombe sur ce qu'on appelle communément un "morceau joker" : avec ce titre -et si vous ne ressemblez pas à Steve Urkle-, n'importe quelle gonzesse présente à vos côtés ne pourra vous résister. Il fera de vous l'homme le plus romantique de la planète, l'espace de cinq minutes.
In Cathedralica me scotche sur place... Entrée en matière à la disto calme, planante, qui fait place à du lourd, du très très lourd : c'est gras et fin à la fois, violent et arrondi, la force et la rage des instruments s'affrontent admirablement à la voix qui flirte avec le lyrique. Les instruments à corde retombent peu à peu, tandis que la batterie garde un rythme de fond infernal, l'air est hypnotique et je me rends compte qu'à nouveau, je suis assis sur ce putain de fauteuil, à écouter un disque plutôt qu'à filer travailler.
Alors que je rêvasse doucement sur des accords là encore ennivrants, un hurlement me fait bondir. Le titre King Cobra est assez révélateur sur la texture du morceau : tandis que l'on sombre dans une douce torpeur à la manière d'un charmeur de serpent, le réveil est des plus "puissants", un déluge bref et intense qui vous fait hausser significativement le rythme cardiaque. L'intensité retombe peu à peu, et tandis que je rassemble mes affaires, le dernier morceau de l'abum se met en route.
Riffs viscéraux et qui sentent le sable. "Nothing tears, nothing fears, nothing brakes" résonne, et c'est tout votre côté sombre qui émerge lentement. The Scorpion Deathlock est un morceau qui vous fait foncer droit, conditionné par les hurlements du chanteur, puis par un larsen final, qui clôt en apothéose l'album.
Tandis que je fonce au boulot, je médite sur l'album : vous l'aurez deviné, je suis totalement conquis. Guitars and Dust Dancing est un panel complet d'émotions, de ressentiments, une décharge de sensations, le tout porté par un son irréprochable. Parce que, certes, il est évident que je ne suis pas un expert en Stoner, en musique, en technicité. Mais justement ici, et c'est là que la magie opère, les accords sont avant tout un feeling, un ressenti. Les Rescue Rangers s'inscrivent avec ces dix titres comme l'une des références d'un paysage marseillais décidément bien complet et varié. Ils ne méritent désormais plus qu'une chose : la reconnaissance à très grande échelle. Et avec un album de cette qualité, on ne peut qu'être confiant. Vivement la suite.
Chronique initialement parue sur Massilia Burning !
Critique écrite le 25 juin 2008 par Vand
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Rescue Rangers : les chroniques d'albums
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