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Chronique album : RIEN - REQUIEM POUR DES BAROQUEUX, par Monsieur F.
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Rien : "Requiem pour des baroqueux" (Un Dimanche)
Il y a tant à dire sur Rien (le groupe et le collectif) et sur ce premier album ! Dans la géométrie musicale, Rien a opté pour le cube, une structure quadrangulaire solide, égalitaire. La pochette de l'album se déploie tout autant que la musique de Rien, jeu de construction intelligent qui, lui, va bien au-delà de l'objet cubique. Il concilie l'inconciliable, le temps linéaire (cf. les nombreuses progressions) et le temps cyclique (que rendent, entre autres, les thèmes et arpèges de guitares ou les samples jamais malvenus). Les sons électriques, les interférences sont utilisées avec soin et subtilité, intégrées sans complexes et avec habileté dans la structure musicale même des compositions. Ainsi rythment-elles les morceaux, comme des soupires, des crissements, des ricanements ou des battements de cur. Mais la richesse des compositions vient aussi de celle de l'instrumentation, variée, inattendue, laissant s'exprimer des instruments très peu usités dans la pop au sens large. Rien réconcilie les cuivres et les guitares, traités de manière originale. On ne soulignera jamais assez la maîtrise des jeux de guitares (certainement l'aspect le plus impressionnant, bien plus que la durée du titre qui ouvre l'album, que l'originalité des samples ou du climat si puissant dont accouchent les 7 titres en une maïeutique originale). Il y a aussi une leçon à tirer, la formidable connaissance historique et musicologique que sous-tend la conception des compositions. Une gageure de plus, superbement réussie : réaliser le disque le plus personnel qui soit tout en s'inscrivant dans une fresque sobre qui ferait intervenir Bach et Melt Banana pour schématiser à outrance. Baroque, pop, progressif, rock, electronica, etc., tout est digéré, dissous et retravaillé par un estomac mutant pourvu d'un immense cerveau pour un rendu proche de la création sonore. De Dallas aux obsèques de De Gaulle, de Prague à Grenoble, de la guitare fender rouge japonaise au carillon (glockenspeil), il se dégage une véritable aura qui définirait assez bien la capacité transcendantale de l'Art. Loin d'être austère, ou même triste, Requiem pour des baroqueux éveille les sens, éveille le sens, touche par la force expressive des mélodies (jamais sacrifiées), séduit par ses audaces inattendues (multiples, protéiformes), capte l'attention et suscite l'intérêt par sa singularité, impressionne par sa maîtrise technique instrumentale, intrigue par son incommensurable mystère.
Monsieur F.
Il y a tant à dire sur Rien (le groupe et le collectif) et sur ce premier album ! Dans la géométrie musicale, Rien a opté pour le cube, une structure quadrangulaire solide, égalitaire. La pochette de l'album se déploie tout autant que la musique de Rien, jeu de construction intelligent qui, lui, va bien au-delà de l'objet cubique. Il concilie l'inconciliable, le temps linéaire (cf. les nombreuses progressions) et le temps cyclique (que rendent, entre autres, les thèmes et arpèges de guitares ou les samples jamais malvenus). Les sons électriques, les interférences sont utilisées avec soin et subtilité, intégrées sans complexes et avec habileté dans la structure musicale même des compositions. Ainsi rythment-elles les morceaux, comme des soupires, des crissements, des ricanements ou des battements de cur. Mais la richesse des compositions vient aussi de celle de l'instrumentation, variée, inattendue, laissant s'exprimer des instruments très peu usités dans la pop au sens large. Rien réconcilie les cuivres et les guitares, traités de manière originale. On ne soulignera jamais assez la maîtrise des jeux de guitares (certainement l'aspect le plus impressionnant, bien plus que la durée du titre qui ouvre l'album, que l'originalité des samples ou du climat si puissant dont accouchent les 7 titres en une maïeutique originale). Il y a aussi une leçon à tirer, la formidable connaissance historique et musicologique que sous-tend la conception des compositions. Une gageure de plus, superbement réussie : réaliser le disque le plus personnel qui soit tout en s'inscrivant dans une fresque sobre qui ferait intervenir Bach et Melt Banana pour schématiser à outrance. Baroque, pop, progressif, rock, electronica, etc., tout est digéré, dissous et retravaillé par un estomac mutant pourvu d'un immense cerveau pour un rendu proche de la création sonore. De Dallas aux obsèques de De Gaulle, de Prague à Grenoble, de la guitare fender rouge japonaise au carillon (glockenspeil), il se dégage une véritable aura qui définirait assez bien la capacité transcendantale de l'Art. Loin d'être austère, ou même triste, Requiem pour des baroqueux éveille les sens, éveille le sens, touche par la force expressive des mélodies (jamais sacrifiées), séduit par ses audaces inattendues (multiples, protéiformes), capte l'attention et suscite l'intérêt par sa singularité, impressionne par sa maîtrise technique instrumentale, intrigue par son incommensurable mystère.
Monsieur F.
Critique écrite le 12 mai 2003 par Monsieur F.