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Chronique album : Saul Williams (Trent Reznor) - The Inevitable R & L Of Niggy Tardust !, par Philippe
Mardi 7 janvier 2025 : 7269 concerts, 27256 chroniques de concert, 5421 critiques d'album.
Critique d'album
Saul Williams (Trent Reznor) : "The Inevitable R & L Of Niggy Tardust !"
C'est peu dire que sa production se remarque à l'oreille - parler de production pour quelqu'un qui compose une bonne moitié de vos mélodies, c'est même un peu réducteur... D'ailleurs TZ chante manifestement à plusieurs reprises, en choeur et parfois même en dialogue avec Saul. Et puis peu de chansons sonnent vraiment différemment, à part la soul chaloupée de Scared Money, l'étrangement minimaliste Raw et une ou deux autres, comme cette curiosité du disque, une reprise de Sunday Bloody Synday, sans le célèbre riff gonflant mais avec sons garanti 110 % NIN, Trent aux couplets et Saul aux refrains... pas mal donc !
Par contre, à l'image des sons telluriques qui accompagnent le slammeur en furie dès le début avec son Black History Month, la grande majorité des titres fait entendre des sons absolument typiques des compositions de Trent Reznor, presque ses tics pourrait-on dire, notamment batterie synthétiques ou peaux sèches de studio, piano énigmatique, bruits industriels, guitares électro-liquides ou au contraire en picking très léger, etc. Par exemple la batterie de Convict Colony rappelle furieusement March of the Pigs, Break a un faux air de Closer, Banged and Blown ou la somptueuse Raised to be Lowered pourraient figurer telles quelles sur Year Zero, ou WTF! sur The Fragile - elles auraient même rendu plutôt amélioré l'ordinaire !
Par contre le mélange de talents produit aussi un son qui vient d'ailleurs, comme sur Niggy Tardust ou Skin of a Drum, un son nouveau dont on écouterait volontiers deux ou trois albums à venir ! Car on peut aussi signaler que Saul Williams a une diction très claire, voire une très jolie voix (la douce et belle No One Ever Does le prouve). Mais aussi un flow puissant, qui se fait menaçant sur le final tendu jusqu'à l'explosif, avec la Trickyesque The Ritual. Aussi ignare que je sois, c'est donc l'album de hip-hop le plus énergisant et le plus excitant que j'aie entendu depuis bien longtemps. Puisse-t-il fonctionner dans les deux sens et pousser des fans hard-core de hip-hop à s'ouvrir au monde vertigineux que leur ouvre cette passerelle...
(Autoproduit, 2007)
Critique écrite le 15 novembre 2007 par Philippe
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