Critique d'album
V/A (Serge Gainsbourg) : "B.O.F. Gainsbourg (vie Héroïque)"
La bande originale, 43 titres (!), comporte donc des créations originales et dignes d'intérêt, tout comme des réorchestrations culottées, à commencer par un Nazi Rock noisy-punk (Elmosnino & Dionysos)... Mais aussi Je Bois vs Intoxicated Man, mélange amusant entre Vian et Gainsbourg (Elmosnino et Katerine donc), un Qui est in/Qui est out surf-rock déchaîné par Emily Loizeau, un amusant Poinçonneur des Lilas par les Frères Jacques. Eric Elmosnino se risque à quelques reprises tout seul, avec plus ou moins de réussite : pas génial sur Elaeudanla Téitéia ou Hôtel Particulier, il s'en tire mieux sur une superbe reprise d'Aznavour, Parce Que, où l'on ne cherche pas à entendre l'original, ou encore sur Aux Armes Et Caetera...
Quelques morceaux rappellent par ailleurs les scènes cultes du film : une Javanaise très coquine avec Greco/Mouglalis, interrompue par la première femme de Gainsbourg, inquiète, venant le chercher chez cette croqueuse d'hommes. Un Bonnie & Clyde en cours de travail, où l'écervelée et sexy Casta/Bardot se trompe en plein milieu, un Poinçonneur des Lilas interrompu par le père de Gainsbourg pour lui rappeler qu'il était parti peintre, et pas chanteur. La Jambe de bois (Friedland) sifflée par la salle entière (sauf Boris Vian, bien sûr). Et même un souci de véracité dans la médiocrité, au besoin : Sarah Forestier massacrant Baby Pop aussi bien que l'originale, France Gall, a du le faire à l'époque, Lucy Gordon chantant aussi mal que Jane Birkin débutante dans Le Canari est sur le Balcon.
On peut encore citer, entre divers extraits de dialogues (comme le petit Gainsbourg charmant Sylvie Testud au point de réussir à la faire poser nue), quelques sucreries : Antoine le Casseur par Philippe Duquesne en travelo chic, Gainsbourg enfant chantant La Coco avec Yolande Moreau/Mistinguett. Ou encore, seul playback du film, Joann Sfar déguisé en George Brassens pour J'ai rendez-vous avec vous. On y trouve aussi pas mal de parties instrumentales intéressantes : Chez Dali revisitant L'Eau à la Bouche, Le salon de coiffure, adapté de Flash Forward, superbe La Rupture, remix de la Symphonie du nouveau monde et de BB initials, et quelques autres non identifiées, originales ou reprises méconnues (?), tantôt au piano, en musique de chambre ou en symphonie : Flip Book, Les dessins cochons, et divers airs juifs rappelant l'enfance dans le ghetto du petit Lucien Ginsburg...
Pour finir, les arrangeurs ont eu la bonne idée de ne pas remplacer Serge Gainsbourg sur certains morceaux inatteignables : Je t'aime moi non plus par Serge & Jane themselves, et la fin comme en queue de poisson sur La Valse de Melody... Cette bande originale constitue finalement un hommage riche et varié à l'oeuvre immense de l'Homme à la Tête de Chou, complément francophone idéal à la compilation Monsieur Gainsbourg Revisited, réalisée exclusivement par la scène anglaise. En tant qu'admirateur éternel, on peut donc rester ronchonner arc-bouté sur son vinyle de Melody Nelson, ou bien profiter de ces agréables et globalement très réussies relectures, qui ouvrent à une nouvelle génération l'univers passionnant de Serge Gainsbourg...
(2010)
Critique écrite le 24 août 2010 par Philippe
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