Critique d'album
Shearwater : "Rook"
Conduit de bout en bout de ces 10 morceaux de bravoure sans un fléchissement (et pourtant ça partait fort avec On The Death Of The Waters, une entrée en matière ébouriffante), le niveau d'excellence atteint là, est tel qu'on se sent un brin emprunté à essayer de poser des mots et des virgules sur de telles chansons, de plaquer des idées sur de telles beautés. Rook qui fait suite au déjà bien mis Palo Santo est dans le circuit de ce qu'il est un peu facile d'appeler "Americana", l'un des plus purs moments de musique folk dans lequel il nous ait été donné de plonger. Sensuel et sensé, et on le sait aujourd'hui, assurément pas sans suite.
C'est d'abord une histoire de style, et celui de Meiburg et ses drôles d'oiseaux est admirable : pour s'en convaincre il suffit de lancer le morceau éponyme sur votre platine, potard à fond, et de regarder le visage médusé de vos proches qui se retrouveront, comme vous, sans queue ni tête, en âge, au milieu du salon, le tout en un peu plus de 3 minutes. Edifiant. Le style donc, loin des effets de manches, d'un quelconque pathos (qu'on retrouve parfois plombant l'ambiance chez Oldham ou Songs:Ohia), porteur d'une puissance formidablement poétique (le piano-voix cadencé de The Snow Leopard) et animale (pour preuve le banjo enragé de Red Sea, Black Sea ou la cavalcade effrénée de Century Eyes) à l'image de ce sublime artwork confectionné par le duo Kahn & Selesnick.
Mais il y a aussi de la présence d'esprit, de l'intelligence dans l'agencement de cet album, dense sans être ramassé sur lui-même, éclatant et léger (Leviathan, Bound et ce falsetto Buckleysien flottant au milieu des violons et des carillons) qui ne ménage aucun moment de répit sans pour autant fatiguer. A contrario, chaque morceau, chose absolument inexplicable (et pas question d'essayer d'ailleurs), parvient à tisser des liens et se greffer à ce que la vie vous a apporté comme grain à moudre, depuis l'enfance à ce quotidien individuellement insupportable en passant par de plus beaux moments d'extase collective. Comme si une connexion mentale s'opérait, une projection intime, où l'on ne serait pas seul. Plus jamais. Non, mais je les aime ces mecs !!
2008 - Matador
Leur Murdochspace
Critique écrite le 30 juillet 2008 par zeu western manooch
Envoyer un message à zeu western manooch
Shearwater : les chroniques d'albums
Shearwater : Fellow Travelers par Lebonair
01/12/2013
Shearwater, un de mes oiseaux préférés sort ces jours-ci un nouveau disque après le très bon et plutôt rock Animal Joy, paru en 2012. Déjà me diriez-vous ? Oui, mais c'est un album de reprises cette fois-ci, je dirais mieux, c'est un brillant album... La suite
Shearwater : The Golden Archipelago par Pierre Andrieu
06/02/2010
Ilot de beauté dans un monde en totale déliquescence, The Golden Archipelago de Shearwater est une bouleversante uvre pop/folk/rock en forme de vibrant appel au secours contre le massacre éhonté de la nature... Bien sûr, ce thème d'une brûlante... La suite
Shearwater : Palo Santo par Pierre Andrieu
28/05/2006
Dans le sillage du récent album Black sheep boy du groupe Okkervil River, Shearwater, qui comporte deux membres communs, revient pour enchanter les oreilles de ceux qui avaient été sensibles à la musique légère et onirique de ses premiers albums.... La suite
Shearwater : Winged Life par Pierre Andrieu
09/11/2004
Il y a des disques comme ça qui vous saisissent en un instant, et qui ne vous lâchent plus... Dès la première écoute du morceau d'ouverture de Winged life du groupe américain Shearwater, l'émotion est presque palpable, et les titres suivants ne font... La suite
Top Pop-Rock
01
02
04
05
08
09