Accueil Chronique album : Raphael Imbert - Sixtine Group - Peaces For Christmas Peace, par HFL
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Critique d'album

Raphael Imbert - Sixtine Group : "Peaces For Christmas Peace"

Raphael Imbert - Sixtine Group :

Jazz - Blues

Critique écrite le 18 décembre 2006 par HFL

Petit Papa, quand tu descendras du ciel, ne l'oublie surtout pas dans les souliers ... Cet album, d'une richesse sans borne, n'est que pure réjouissance. De la légèreté, tout y est. Déjà, la fantaisie. Avec par exemple Santa Claus is Comin' to Town où, sans m'étendre, je relèverai déjà la prise de chorus du vibraphone sur Salt Peanuts, suivi d'un aboiement. Du même acabit, Santa Claus is back in Town, qui nous plonge carrément dans un univers entre "Les Triplettes de Belleville" et "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" ; I'll be home for Christmas, qui charme par son approche très Platters ; ou Frosty the Snowman, où les musiciens s'en donnent tellement à cœur joie que, outre les claquements de mains, on entend quelques chaudes réactions vocales, comme en club. Les cris des uns répondent alors aux cris des autres, et la fusion déjà totale n'en est que plus prenante. Mention spéciale également à la seule lady du groupe, Marion Rampal, qui a dans la voix ce délicieux swing canaille qui nous rappelle Anita O'Day, quand, sur des morceaux comme O little town of Bethlehem, on ne lui trouve pas, de plus, toute la quiétude d'une mère, une veille de Noël. Cette veille de Noël, parlons en justement. Là aussi, le Sixtine Group surprend, avec ce doux clin d'œil à nos cousins cajuns. Et ce n'est pas les voyages qui manquent sur cet album. Amérique du Nord à part, Tango Triste (en bon premier titre, signé Raphaël Imbert) ouvre le bal sur de voluptueuses notes argentines, Amazing Grace pourrait commencer quelque part en Inde, White Christmas, avec ses airs de banda, nous transporte en Amérique Centrale, et Spinoza (encore de Raphaël Imbert), à l'heure où presque tout le groupe est déjà en train d'ouvrir ses cadeaux, nous invite à l'errance vers des forêts enneigées d'Europe. Nous laissant pour seul guide (mais quel guide !) un accordéoniste éclairé, Jean-Marc Fabiano.
De la légèreté, tout y est. La fantaisie, mais aussi la virtuosité, et la grâce. Il n'y a qu'à écouter Away in a Manger, Oh Hanukah, ou encore le dernier titre d'Imbert, Timon en Berceuse, logé au cœur de l'album. Dieu, quel merveilleux morceau. Dans un monde qui passe son temps à utiliser, comme dirait Julien Clerc, ses ailes pour jouer à tomber, en voilà un pour installer, à l'image d'un John Coltrane (qui repoussait sans cesse les limites du spirituel et du beau pour servir la Paix), un message d'une tendresse infinie. Auquel un accordéon en apesanteur ne manque pas de répondre. Un album de Noël hors piste, se distinguant de tout ce qui existe dans le genre. Féerique, il mérite votre écoute.

2006 (Zig Zag Territoires - Harmonia Mundi)

 Critique écrite le 18 décembre 2006 par HFL