Critique d'album
The Brian Jonestown Massacre : "Give It Back !"
Car si l'on trouve des disque des DW partout, la distribution de ceux de TBJM doit une fière chandelle au film, quand bien même celui-ci ne le montrerait, objectivement, que comme un crétin violent et junkie, un des pires beautiful losers qui parsèment l'histoire du rock. Bref ce disque, dernier né d'une discographie aussi pléthorique que confidentielle, est sorti en 2006. Un emprunt en bibliothèque donne donc l'occase de vérifier sur pièce qu'on est bien en présence d'un type de la dimension de Syd Barrett, George Harrison ou David Bowie...
Immédiatement on se rend compte que cette musique est irrémédiablement bloquée dans la période psychédélique du Summer of Love (1967), date à laquelle Anton, né quinze ans trop tard, devait pourtant encore faire dans ses couches. Car la première chanson n'a de Super-sonic que le nom : de longues plages introspectives d'un riff lent au bottleneck, répété à l'envi, comme sur pas mal de chansons (Salaam, Sue, #1 Hit Jam...). On peut certes imaginer qu'une telle musique puisse avoir un effet psychotrope, quand elle est jouée par un type qui se croit génial, ou écoutée sous l'emprise d'une drogue forte dans le désert... mais à jeun et à la maison, elle laisse songeur.
Le chant, souvent assez approximatif (Malela, Whoever you are), rappelle par son timbre celui de Pete Doherty dans ses bons jours. L'album comporte quelques titres de pop corrects (This is why you love me, Servo ou Before I'm gone, duo avec une voix féminine) qu'aurait parfois pu écrire les DW. La rigolote Not if you were the last Dandy on Earth qu'on voyait Anton enregistrer dans le film, parodie d'ailleurs ostensiblement les Dandy Warhols (refrain débile en 'pa-pa-paaa, ou-ou-ouuh')
Mais le 'génie' s'exprime aussi et surtout dans de longues expériences (censément) hypnotiques comme Sue (8'31) ou Devil May Care (Mom & Dad don't) qui s'écoutent sans déplaisir, mais alors en faisant autre chose en même temps.
L'expérience se finit sur Their satanic majesty second request (encore une référence stonienne) un long trip halluciné et pénible, qui sonne comme l'écoute d'un vinyle des 60's couvert de boue... Alors pour conclure : une démarche artistique intègre et sans compromissions, oui, un revival 60's convaincant, oui si on en ressent le besoin, mais du génie, pffff, faut pas pousser non plus. Pauvre Anton Newcombe, incompris même sur disque... Par contre, à en croire Pierre Andrieu, le trip semble très valable sur scène !
(2006)
Critique écrite le 26 juillet 2006 par Philippe
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