Accueil Chronique album : Les Hatepinks - Sauerkrank / Opupo 4, par Philippe
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Critique d'album

Les Hatepinks : "Sauerkrank / Opupo 4"

Les Hatepinks :

Pop - Rock

Critique écrite le 09 février 2021 par Philippe

"Je suis aigri, je suis malade !", c'est par ces mots posés en allemand sur une pop manifestement dépressive que commence cet album inattendu de Les Hatepinks. Présenté comme ça, ça donne dessuite envie, pas vrai ? On pensait pourtant ne jamais le revoir, ce regretté quatuor de punqueroque disparu dans les limbes il y a plus de 10 ans. Mais il se trouve qu'il a refait surface à l'occasion du premier lockdown 2020.... Pour refaire la même chose ? On aurait pas craché dessus certes, leurs Complete recordings restant une oeuvre de référence, tout comme leur terminal et jouissif Live at the Stork Club qui revient parfois nous secouer la platine.
Mais en fait de retour, en mettant d'entrée une machine à la place de son batteur, l'intention est claire : on défonce la porte, on entre et on renverse d'un coup de pied bien vicelard la table basse, celle avec tous les verres, la drogue et les cendriers dessus, et tant pis si les vieux copains se mettent à gueuler comme des putois et vous sautent la gorge. Car pour le moins, la première écoute est déconcertante ! Ce groupe à la base 100 % analogique, s'est jeté à corps presque perdu dans les sons synthétiques, ajoutant un clavier à ses compositions, contre toutes les règles de la bienséance de son style historique.
Bien lui en prend pourtant, son Razor Rock allant du coup piocher du côté des B-52's, tout comme la très réussie Specter Train. Interprétation pitre mais précise posée sur mélodies abrasives, et même des choeurs, ça marche parfaitement, pourquoi ça marcherait pas ?! Plus généralement, ce qui reste des Haines Roses, un pied dans ses racines punk rock '77, pose l'autre dans des territoires mal définis, aux confins du post-punk, de la pop, de la parodie de soi et des autres (Papa's in the Bunker, un poil accélérée, serait évidemment une chanson de La Flingue...)
Et puis quand même il lui reste des fondamentaux solides : la voix inimitable, hargneuse et attachante d'Olivier Gasoil, la basse de Colonel Nass Le Pink et la guitare de Huggie von Pinkbird, aux sons propres comme s'ils avaient été nettoyés au gel hydroalcoolique, restent des outils bien affutés ! Deux chiffres - 12 titres pour 21 minutes - montrent aussi qu'on a quand même pas perdu tous les repères. How could punk be dead when I'm still alive ? ? Le punk est-il aussi mort que Richard Hell ou aussi (sur)vivant que Johnny Rotten ? That is the question finalement, et cette chanson éponyme, la plus longue et une des meilleures, la pose avec brio...
Mais la question, elle est vite répondue, comme dirait le célèbre youtubeur mongolien, puisqu'il reste un peu partout ici de ces brûlots qui donnent envie de twister-slash-pogoter comme un débile : Marseille Streets of Hate ou l'aussi électroïde que pretty cool Dernier kebab pour la route. Et sur le fond, We are le Stress Klub reste bien une excellente chanson des Hatepinks canal historique - on s'habitue donc sans trop de problème à la forme !
Car ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, comme dit le poète, la musique des Hatepinks cuvée 2021 s'avère au final, au fil des écoutes, de moins en moins déconcertante et de plus en plus jouissive. Quand ce putain de virus aura enfin fini de nous faire chier, on aurait vraiment plaisir à voir ce que donne ce truc chelou et claustrophobe, ou punk / ou pop (eh oui, on a percé le code, c'était facile), de retour sur scène !
(Wanda Records, 2021)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 09 février 2021 par Philippe
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