Critique d'album
The Hives : "Your New Favourite Band"
Par contre ne vous y méprenez pas : si Dieu n'avait pas souhaité que le rock'n roll blanc naisse en Angleterre avec les Beatles et John Lennon, il serait forcément né en Suède avec les Hives, quintette de punk-n'roll supersonique articulé autour de Howlin'Pelle Almqvist, jeune homme vocalement doué dont le regard fou évoque Malcolm McDowell dans Orange Mécanique - ses droogs étant alors la bande de joyeux tarés sautillants et néanmoins excellents musiciens qui composent The Hives.
J'ignore l'effet qu'aurait pu avoir la chanson I hate to say I told you so sur les jeunes filles de Liverpool en 1965 (hystérie et jets de culottes peut-être ?), ce qui est sûr c'est que le punk aurait fait un flop dix ans plus tard, tant les Hives semblent être la synthèse parfaite entre les Beatles et les Sex Pistols. De même la chanson Main Offender présente, au bout de 69 secondes exactement (c'est sûrement fait exprès), un plaisir rare : le plus beau larsen de voix que je connaisse (habituellement les producteurs les effacent bêtement, sauf chez Lollipop pour ces peigne-c... du Hatepink), larsen qui se reproduit d'ailleurs à la 123ème seconde ainsi que dans diverses autres chansons.
Un poil plus violents, Supply and demand ou Die, all right sont déjà des morceaux à la limite entre le rock'n'roll et le punk jubilatoire (dans l'esprit Neurotic Swingers par exemple) qui ne devraient pas vous laisser l'oreille indifférente. Mais l'accident cardiaque et/ou cérébral se produira, n'en doutez pas, en arrivant à la 5ème chanson, surtout si vous êtes déjà en sueur et en hyper-ventilation...
Car n'importe quel auditeur qui a déjà vu Gasolheadz, Guitar Wolf, Hatepinks, Briefs, Tokyo Sex Destruction ou tout autre groupe de punk-poseur a lunettes va enrager d'avoir déjà vécu aussi longtemps sans avoir encore vu les Hives sur la scène de la Machine à Coudre ou d'ailleurs.
En effet le titre Untutored Youth, attention car je pèse mes mots, est l'un des DEUX meilleurs morceaux de punk-garage-77 qu'il m'ait été donné d'entendre (je laisse l'autre en suspens pour garder des amis). Au bout des 1 minute 30 que dure ce morceau, je défie quiconque de n'avoir pas brandi le poing, renversé sa bière, bavé sur sa chemise voire mouillé son pantalon.
Cependant il ne sera pas question de remettre vos chaussures ni de ramasser les débris de verre créés par votre agitation dans le salon pendant ce titre, avant d'avoir survécu aux non moins pétaradantes Outsmarted ou Mad man. A peine aurez-vous constaté que here we go again revient vers le rock plus sage (le temps de rebrancher le disjoncteur) que la tornade a.k.a. idiot va venir, telle un tsunami sonore, renverser tout votre rayonnage de CD des Pistols à qui elle semble rendre un vibrant hommage - en plus rapide bien sûr.
Certes les chansons Automatic schmuck, dans la même veine, ou Hail hail spit and drool (titre hommage à Chuck Berry qui peut se traduire par 'vive les crachats et la bave', en substance), ne sortiront pas votre coeur de l'asystolie où il sera en principe plongé... Du coup, si personne n'a appelé les secours à temps, c'est emporté dans un sac en plastique que vous entendrez l'intro toute BérurierNoirienne, avec boite à rythme et chouette riff à deux balles, du titre qui conclut l'album avec brio et énonce avec raison : The Hives are Law, you are crime.
Ce sont alors vos héritiers, si vous en avez laissé, qui profiteront hélas à votre place des 4 clips donnés en bonus sur le CD, de très beaux clips de 4 des bombes soniques que j'ai détaillées ici. Bref si vous vous trouvez déjà assez vieux comme ça et si vous n'avez rien des Hives à la maison, acheter cet album est totalement indispensable (et même, plutôt celui-ci que les autres évoqués) tant il semble retracer à la perfection, à 2 ou 3 chansons près, les 8 ans de carrière déjà fournies de ce combo appelé, n'en doutez pas, à faire date et à décourager les plus téméraires de vouloir encore révolutionner le rock-n-roll...
(Burning Heart Records, 2005)
A Lire également sur Concertandco : le dernier et sans doute énorme live en date des Hives à Paris, vu par ce sacré veinard de Pierre Andrieu : par ici ! PS Post Eurocks et Rock en Seine 2007 : j'ai fini par les voir, aarrrrgh et gargll !
Critique écrite le 02 mai 2005 par Philippe
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