Accueil Chronique album : The Limiñanas - Shadow People, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

The Limiñanas : "Shadow People"

The Limiñanas :

Pop - Rock

Critique écrite le 20 janvier 2018 par Pierre Andrieu

Dans un pays qui s'extasie sur les "prouesses" élyséennes ultra libérales réalisées par un banquier de 40 ans et qui pleure à chaudes larmes l'"inoubliable" chanteur d'Allumer le feu ou Tous ensemble, le début de succès des discrets et respectables garagistes perpignanais de The Limiñanas fait vraiment un bien fou ; il permettrait presque d'oublier que l'on vit dans un pays de cons qui achètent majoritairement et par palettes entières des disques moisis de Johnny Hallyday, Florent Pagny, Black M, Soprano, Booba, PNL et Kendji Girac... Bref, oublions un instant les choses qui fâchent et concentrons nous plutôt sur Shadow People, ce bonheur d'album aussi artisanal que classieux publié par une grande maison de disques, Because Music, et réunissant moult invités de premier choix : Anton Newcombe, leader de Brian Jonestown Massacre (et fan !), à la coproduction, au chant sur un titre (Istanbul Is Sleepy) et à la co écriture de quelques morceaux, Peter Hook, bassiste de Joy Division et New Order (sur The Gift), Bertrand Belin, chanteur de chansons intelligentes en français (sur Dimanche), et Emmanuelle Seigner, actrice à la voix suavement sexy (sur Shadow People)... Le disque dont il question ici - enregistré entre Cabestany, le village des Pyrénées-Orientales où Marie et Lionel Limiñanas habitent, et Berlin, où le BJM en chef les a reçus pour finaliser le travail - est une pure merveille synthétisant avec jubilation toutes les fixettes des Limiñanas pour en faire un cocktail jouissif intégrant Serge Gainsbourg, Can, le Velvet Underground, les Seeds, les Gories et Phil Spector. Le tout avec l'admirable patte "frenchy garage Lo-Fi" du duo posée dessus, ce qui aboutit à la création de tubes qui vont pouvoir passer à la radio (ouf !), comme l'imparable krautrock Dimanche, sublimé par la voix grave de Monsieur Belin, le très velvetien Istanbul Is Sleepy, les gainsbouriens Trois blancs et Le premier jour (avec batterie spectorienne), sans oublier le très New Order/Cure The Gift ou le trippant instrumental Motorizatti Marie. Excellent disque donc, qui a tous les atouts pour cartonner et ainsi rendre leur fierté d'être Français à ceux qui ont mal à leur pays à chaque fois qu'ils regardent les classements de ventes de disques...



Liens : www.facebook.com/theliminanas, twitter.com/theliminanas, www.theliminanas.com, www.instagram.com/the_liminanas...



19 janvier 2018 (Because Music)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 20 janvier 2018 par Pierre Andrieu
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