Chronique album : The Tallest Man On Earth - The Wild Hunt, par Pierre Andrieu

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Critique d'album

The Tallest Man On Earth : "The Wild Hunt"

Pop - Rock / Folk

Critique écrite le 02 avril 2010 par Pierre Andrieu

Certains songwriters sont touchés par la grâce et n'ont besoin que de leur voix et d'une guitare rudimentaire pour laisser des traces indélébiles en plein cœur... Le Suédois Kristian Matsson aka The Tallest Man On Earth fait partie de cette enviée catégorie, comme l'immense Bon Iver, dont il a assuré des premières parties au début de sa carrière. Le deuxième album de ce fervent disciple de Bob Dylan, Skip James, Son House et Charley Patton confirme en effet l'incroyable talent du jeune homme au poids plume pour décocher des chansons folk complètement habitées, traversées par un incroyable souffle de vie et provoquant immanquablement toute une foule d'émotions... Sur The Wild Hunt, les cordes vocales de vieux bluesman dylanien de The Tallest Man On Earth, son ton enlevé ou mélancolique et la façon qu'il a de grattouiller sa guitare sèche avec énergie, sens du rythme qui tue et inspiration emportent l'adhésion en un clin d'œil. L'économie de moyens qui a prévalu lors de l'enregistrement - un micro, une guitare, un piano, c'est tout - et la simplicité biblique des morceaux risquent fort de séduire pour longtemps les fans de folk music authentique, celle qui n'est pas destinée à faire beau en bande son de reportages animaliers débilitants, de concours de gastronomie chez des inconnus intéressants, de " passionnantes " séquences d'apprentissage de la décoration, de gros plans sur des people désespérants ou d'interviews de sportifs aux têtes pleines d'eau. La profondeur des titres de The Tallest Man On Earth, leur légèreté carrément magique et les mélodies divines qui sortent comme par miracle de ce frêle corps et de ces six cordes aériennes en accompagneront plus d'un pour de longs mois. Il suffit en effet de se mettre l'album The Wild Hunt entre les oreilles pour suspendre la course effrénée du temps, puis pour propulser l'auditeur dans un monde enchanté - et malheureusement perdu - où l'on pouvait encore espérer que les choses changeraient, en bien, un jour dans ce monde. Même si l'on sait pertinemment que cela relevait de l'utopie pure et simple de penser cela, les compositions de Kristian Matsson rendent tellement heureux qu'on a envie d'y croire encore un peu. Ce qui n'est pas rien !

Liens : www.myspace.com/thetallestmanonearth, www.differ-ant.fr, www.facebook.com/pages/The-Tallest-Man-On-Earth .

13 avril 2010 (Dead Oceans - Differ-ant)