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Chronique album : Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures, par Philippe
Lundi 25 novembre 2024 : 6356 concerts, 27233 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Them Crooked Vultures : "Them Crooked Vultures"
Pourquoi méga-groupe et pas juste super-groupe, surenchère de chroniqueur en crise d'inspiration ? Non, simple logique sémantique. Un super-groupe, terme consacré pour un boeuf ludique entre stars et parfois (pas toujours) intéressant, c'est par exemple The Dead Weather, attelage archi-excitant sur disque comme sur scène (voir les chroniques de midinettes que certains des trentenaires blasés que nous sommes ont postées par ailleurs), mais qui n'a peut-être objectivement à offrir, l'excitation retombée, que 3 ou 4 chansons essentielles sur tout un album. Alors qu'ici on parle bien d'un truc parfait et surprenant à la fois, de la troisième minute du titre 1, à la dernière seconde du titre 13.
Et puis on ne peut plus parler de "super-groupe" quand on réunit Queens of the Stone Age, Led Zeppelin et Nirvana dans un trio, quoi, merde, faut de l'excessif, du superlatif ! Car oui, mes frères, en vérité je vous le dis, ils ne sont même plus 4 comme à Rock en Seine où le requin stoner Alain Johannes tenait une deuxième guitare (il n'est crédité ici que sur 3 titres et comme choriste...). Ouais, ils sont trois, les salauds, mettons trois virgule cinq, à peine. Sauf que c'est là trois éléments qui symbolisent la quintessence de 40 années de rock, en partant de 2009...
Alors bien sûr, comme souvent avec le grand rouquin aux yeux de matou à la baguette, le son tape quand même plus dans la catégorie stoner blues du désert, que dans le punk pop contondant de son batteur, ou le heavy metal psyché de son bassiste/joueur de clavier. Mais dès Mind eraser, no chaser, on se rend compte que Josh Homme ainsi entouré, a miraculeusement retrouvé le délicat équilibre qui fait qu'à ce jour Songs for the Deaf reste le meilleur album de sa pourtant ô combien précieuse discographie. Alchimie sublimée en reprenant avec lui, excusez du peu, le cogneur Dave Grohl (comme par hasard, il était aussi sur l'album en question), mais aussi une touche de clavier fuzz comme on en avait pas entendu depuis les Doors, avec l'immense John Paul Jones, également agitateur de cordes graves mais salaces à ses heures perdues.
Attention, avant écoute, volume sur 11, consolidez les fenêtres, planquez ce qui casse dans le salon, resserrez votre ceinture de deux crans, déchirez leur t-shirt aux popeux en larmes, giflez les punks pour attirer leur attention, tirez les cheveux des metalleux, chopez au colback les fans de faux-trio-à-six-sur-scène (Muse, Placebo) pour leur intimer de serrer leurs petites fesses émotives, assommez carrément les fans de Coldplay et U2, on gagnera du temps, enfermez les enfants à moins que vous vous les ayez déjà chopés en train de tripoter votre vinyle de Nevermind...
Parce que Them Crooked Vultures, Ces Putains de Vautours Tordus, comment vous dire, c'est pas de la menthe à l'eau, c'est quand même plutôt une boisson d'hommes - la Polonaise qui en buvait au p'tit dèj', elle en est crevée - c'est du brutal, ça vous ventile la tronche façon puzzle. D'ailleurs c'est mis en bouteille par Alan Moulder, et le scorpion jaune qui flotte au fond du flacon trouble, évidemment, c'est un vrai, un espèce de petit enfoiré qui a piqué puis bouffé sa propre mère, là-bas dans la Vallée de la Mort.
Hein, quoi, putain mais vous êtes encore là ?!
(2009)
Critique écrite le 02 décembre 2009 par Philippe
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