Accueil Chronique album : Them Crooked Vultures - Them Crooked Vultures, par Philippe
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Critique d'album

Them Crooked Vultures : "Them Crooked Vultures"

Them Crooked Vultures :

Pop - Rock / QueensoftheStoneGroove

Critique écrite le 02 décembre 2009 par Philippe

Holy Fucking Shit... Oh, My, God ! Le voici donc, l'album que le rock (n')attendait (plus) en 2009, celui qui vous fout d'un coup le palmarès annuel cul-par-dessus-tête, et fin novembre encore ! Après être apparu sous une fausse identité lors d'une prestation en tout point parfaite à Rock en Seine 2009, le méga-groupe Them Crooked Vultures concrétise son propos sur galette, et comme on dit en Amérique, quand la merde frappe le ventilo, ça éclabousse tout le monde...
Pourquoi méga-groupe et pas juste super-groupe, surenchère de chroniqueur en crise d'inspiration ? Non, simple logique sémantique. Un super-groupe, terme consacré pour un boeuf ludique entre stars et parfois (pas toujours) intéressant, c'est par exemple The Dead Weather, attelage archi-excitant sur disque comme sur scène (voir les chroniques de midinettes que certains des trentenaires blasés que nous sommes ont postées par ailleurs), mais qui n'a peut-être objectivement à offrir, l'excitation retombée, que 3 ou 4 chansons essentielles sur tout un album. Alors qu'ici on parle bien d'un truc parfait et surprenant à la fois, de la troisième minute du titre 1, à la dernière seconde du titre 13.
Et puis on ne peut plus parler de "super-groupe" quand on réunit Queens of the Stone Age, Led Zeppelin et Nirvana dans un trio, quoi, merde, faut de l'excessif, du superlatif ! Car oui, mes frères, en vérité je vous le dis, ils ne sont même plus 4 comme à Rock en Seine où le requin stoner Alain Johannes tenait une deuxième guitare (il n'est crédité ici que sur 3 titres et comme choriste...). Ouais, ils sont trois, les salauds, mettons trois virgule cinq, à peine. Sauf que c'est là trois éléments qui symbolisent la quintessence de 40 années de rock, en partant de 2009...
Alors bien sûr, comme souvent avec le grand rouquin aux yeux de matou à la baguette, le son tape quand même plus dans la catégorie stoner blues du désert, que dans le punk pop contondant de son batteur, ou le heavy metal psyché de son bassiste/joueur de clavier. Mais dès Mind eraser, no chaser, on se rend compte que Josh Homme ainsi entouré, a miraculeusement retrouvé le délicat équilibre qui fait qu'à ce jour Songs for the Deaf reste le meilleur album de sa pourtant ô combien précieuse discographie. Alchimie sublimée en reprenant avec lui, excusez du peu, le cogneur Dave Grohl (comme par hasard, il était aussi sur l'album en question), mais aussi une touche de clavier fuzz comme on en avait pas entendu depuis les Doors, avec l'immense John Paul Jones, également agitateur de cordes graves mais salaces à ses heures perdues.

Evidemment quand tout est à ce point passionnant sur un disque, c'est du genre à vous décourager de détailler les titres... Une fois qu'on aura cité New Fang comme single supposé, puisqu'elle est calibrée pour squatter 6 mois les charts américains, mais aussi les cerveaux occidentaux en général, sans pourtant, et de loin, être la plus intéressante de l'album... Alors disons-le plus simplement : le groupe enchaîne 13 titres stoner et/ou groovy parfaits, rappelant l'Age d'Or des QOTSA qui est déjà le groupe de rock le plus cool du monde. Constatez donc ! Ici un titre de rock zombie à se pâmer de bonheur, là des groove toxiques à base de guitares sous-accordées et de frappe de mule sauvage. Plus loin, des choeurs, une guitare et un clavier funky à se taper le cul par terre... Ailleurs, un blues qui donne l'impression de tituber en délirant dans le désert de Mojave, avec deux vilains trous rouges à la jambe, causés par un serpent à sonnette - serpent qu'on entend d'ailleurs frétiller plus en aval de l'album. Plus profond encore, un instrumental en plomb lysergique, soudain assailli de rugissements et de fractures grandes ouvertes causées par des particules de metal vicieux, qu'aurait pu écrire le mythique groupe-matrice du genre, Kyuss. Et vers la fin, un truc comme on en avait jamais entendu, électro-stoner, une bombe à fragmentation qui vous fait onduler irrésistiblement du cul, voire envisager d'acheter un string cuir pour parfaire le délire, tandis que vos baffles se fissurent sous le choc du boum boum diabolique.
Attention, avant écoute, volume sur 11, consolidez les fenêtres, planquez ce qui casse dans le salon, resserrez votre ceinture de deux crans, déchirez leur t-shirt aux popeux en larmes, giflez les punks pour attirer leur attention, tirez les cheveux des metalleux, chopez au colback les fans de faux-trio-à-six-sur-scène (Muse, Placebo) pour leur intimer de serrer leurs petites fesses émotives, assommez carrément les fans de Coldplay et U2, on gagnera du temps, enfermez les enfants à moins que vous vous les ayez déjà chopés en train de tripoter votre vinyle de Nevermind...

Parce que Them Crooked Vultures, Ces Putains de Vautours Tordus, comment vous dire, c'est pas de la menthe à l'eau, c'est quand même plutôt une boisson d'hommes - la Polonaise qui en buvait au p'tit dèj', elle en est crevée - c'est du brutal, ça vous ventile la tronche façon puzzle. D'ailleurs c'est mis en bouteille par Alan Moulder, et le scorpion jaune qui flotte au fond du flacon trouble, évidemment, c'est un vrai, un espèce de petit enfoiré qui a piqué puis bouffé sa propre mère, là-bas dans la Vallée de la Mort.
Hein, quoi, putain mais vous êtes encore là ?!
(2009)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 02 décembre 2009 par Philippe
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