Critique d'album
Ty Segall : "S/t"
Enregistré par l'immarcescible Steve Albini au studio Electrical Audio en avril 2016, Ty Segall démarre sur les chapeaux de roues avec le considérablement électrique " Break A Guitar ", qui énerve positivement avec son riff titanesque servi sur déluge de distorsion, une belle voix acidulée et des ambiances grunge 'n garage glam. Cool, on se retrouve en terrain connu, Mister Segall a encore une fois l'air de fourmiller d'idées et de tenir la forme olympique ! Ce qu'il prouve avec classe et facilité sur le reste de cette collection de 9 titres (plus un riff de 4 secondes nommé " Untitled " à la fin), où son savoir-faire pour trousser des pop songs sursaturées ou des plages de folk bucolique fait merveille. Après avoir électrisé ses insatiables aficionados avec de bonnes décharges de violence sonique dès le début des hostilités, le jeune américain au talent protéiforme les abreuve de compositions où il met les pédales douces. Réitérant ainsi ses escapades loin du garage avec un succès certain, comme sur le très Neil Young " Talkin ", sur l'apaisé et trippant " Orange Color Queen ", sa tentative réussie pour marcher dans les pas de Paul McCartney et Marc Bolan, ou, plus loin, sur la pop Bowiesque de " Papers ".
Que les amateurs du Segall énervé se rassurent, outre le titre inaugural déjà cité, il y a sur cet album des tubes pour pogoter en tout bien tout honneur sur la prochaine tournée : le très violent " Warm Hands " (avec son long passage psyché jazz au milieu), et les hystériques " Freedom ", " The Only One " et " Thank You Mr. K " (livré avec son riff punk à la Sex Pistols). Et puis pour conclure, le chouchou des fans de rock and roll offre un morceau où il mélange allègrement ses passions pour le garage et la folk music, " Take Care (To Comb Your Hair) ". Bref, 2017 sera un grand cru pour les fans de Ty Segall, qui signe une énième bombe en compagnie de ses précieux potes Emmett Kelly (guitare, voix), Mikal Cronin (basse, chant sur "Take Care"), Charles Moothart (batterie, percussions) et Ben Boye (piano, Wurlitzer). Bonne année !
Interview de Ty Segall à propos de cet album, à lire ici...
Liens : ty-segall.com, www.facebook.com/tysegall666, twitter.com/tysegall, www.dragcity.com, www.modulor.tv...
27 janvier 2017 (Drag City / Modulor)
Critique écrite le 24 janvier 2017 par Pierre Andrieu
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