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Chronique album : Where Is Captain Kirk ? - Graceland For Mum, par Philippe
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Where Is Captain Kirk ? : "Graceland For Mum"
Quoi qu'il en soit ce groupe-ci est, ou plutôt fut, un assemblage hétéroclite de rock, d'électro, de groove et de strass, dont le seul but était de faire danser les gens, ce qu'il fit apparemment fort bien. Et qui sort donc après sa disparition un élégant vinyle pour garder trace de sa chevauchée de quelques années. Chaussures vernies, chemise de crooner, police rétro et allusion au Graceland d'Elvis, le ton est donné sur la pochette : à humer, ça sent déjà la gomina ! Mais la piste rock'n'roll est fausse, en tout cas pas unique, ce serait trop facile.
Car histoire d'expliciter le mélange d'entrée, l'album de Where is Captain Kirk ? s'ouvre sur un vaste remix où sont convoqués en vrac, après l'eany-meany-miney-moo introductif, Iggy Pop, The Go! Team et les B 52's, ainsi qu'une boucle de Singin in the Rain... Ca continue d'ailleurs sur du groove-rock chaleureux et glamour, quand les voix VV-esque de Janet et Iguanesque de Kito se mélangent avec délectation - de quoi regretter de ne pas avoir eu le bonheur de connaître ou au moins de croiser ces gens - plus loin par du funk graveleux à voix sensuelles et diverses autres expériences de cuisine créative...
Il faut dire qu'avec des morceaux de Cowboys From outerspace, de Finders Keepers et de Kanjar'oc, le backing band est déjà bien contre-nature, salace et festif tout à la fois. Ajoutez au mélange déjà débordant un micro probablement racheté après la faillite de Sun Records et réglé pour sonner comme en live dans un conteneur, une rock star bien connue de nos services, ici en roue libre, qui honore derrière l'une de ses Gretsch de riffs lubriques et de soli roboratifs, des beats sautillants concoctés au Mac, des cuivres à la tonalité hip-hop lorgnant parfois vers les Beastie Boys ...
Et vous obtenez une suite de titres bandants comme Graceland, torrides comme China Blu, garage-frénétiques comme She Knows ou électro-trash comme Only I, ou même grossiers comme Girls/Women/ Bitch. Il est vrai qu'en mixant des samples de bluettes des années 50, violentés par des riffs métalleux, eux-même posés sur la batterie de Lust for life, tout ça ne pouvait finir qu'en tuerie (Sandy Pig), ceci expliquant peut-être au sens figuré cela : la dématérialisation du groupe... Qui à la réflexion et pour conclure, sentait sûrement aussi la sueur, l'alcool, la kératine, l'huile de moteur et divers autres fluides corporels, surtout en fin de concert. Alors concluons en recopiant cette bénédiction pleine de classe trouvée sur le disque : Elvis bless you, Wherzcaptainkirk !
Have a nice road (...to boldly go where no man has gone before...) & may you come back someday !
(Relax-o-Matic Vibrator Records / Small Frappe Records, 2008)
Critique écrite le 01 avril 2009 par Philippe
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