Critique d'album
The White Stripes : "Under Great White Northern Lights"
A l'occasion des 10 ans de leurs débuts en concert, les Stripes ont eu l'excellente idée de tourner pendant un mois dans un pays qu'ils avaient jusque-là délaissé, le Canada. Au programme, des shows dans des salles de taille normale, des prestations en plein air sur des places publiques et des spectacles dans des endroits inhabituels : dans un restaurant, sur un bateau, dans un bowling, en pleine rue ou dans une institut pour personnes âgées un peu perdues... Trois concerts par jour durant un mois pendant l'été canadien, le tout filmé avec une très grande acuité - que ce soit sur scène ou lors de très belles séquences scénarisées - par Emmett Malloy (adoubé dans le livret par le grand Jim Jarmusch) et entrecoupé d'interviews très parlantes et de debriefings après concert d'une franchise peu coutumière. Contrairement aux dvd live de la plupart des groupes, qui sont souvent d'une pauvreté visuelle affligeante, nous sommes ici en présence d'un vrai film racontant une histoire tout en ayant une image très soignée (noir et blanc où Jack et Meg ont la carrure d'acteurs de films muets, scène live saturées du code couleurs du groupe, rouge/noir/blanc). Les séquences live, hyper électriques ou superbement acoustiques, sont remarquables, les à côtés sont passionnants - Jack jouant du piano par dessus un vieux disque de rock 'n roll pendant que Meg fume négligemment une cigarette - ou extrêmement touchants - Meg pleurant à chaudes larmes en écoutant Jack chanter le bouleversant White Moon au piano. Il se passe quelque chose à chaque instant, la puissance brute et combinée du rock 'n roll et du blues transpire de chaque note, on apprend beaucoup sur les concepts de Jack (selon lui, des contraintes - duo, couleurs, disposition scénique - jaillit l'inspiration) et sa lucide perception des critiques mettant en cause son authenticité.
Nous sommes ici en présence d'un véritable must, à regarder et écouter (imparables ou poignants Black Math, Blue Orchid, Jolene (Dolly Parton), We're Going To Be Friends, Seven Nation Army, Little Ghost, I Just Don't know What To Do With Myself (Bacharach/David)... ). Un document précieux sur l'un des groupes ayant façonné le son des années 2000 avec un retour aux fondamentaux du blues - celui de Robert Johnson et Son House - , et donc de tout ce qui en a découlé de marquant, comme le rock 'n roll des pionniers.
A lire également, des comptes-rendus de concerts des White Stripes en 2001 à Clermont-Fd, en 2003 à Lyon et en 2004 à Paris, ainsi que les critiques de leurs disques.
Liens : www.whitestripes.com, www.myspace.com/thewhitestripes, www.tripletremelo.com , www.whitestripes.net, https://thirdmanrecords.com, www.youtube.com/user/whitestripes.
15 mars 2010 (Third Man Films - XL Recordings - Beggars)
Critique écrite le 28 mars 2010 par Pierre Andrieu
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