Chronique de Concert
Nick Cave & The Bad Seeds + Mercury Rev
Théâtre de la Mutualité, Paris 15 novembre 2004
Critique écrite le 23 novembre 2004 par Pierre Andrieu
Affiche de rêve mi novembre à Paris : rien de moins que Nick Cave & The Bad Seeds et Mercury Rev dans le superbe Théâtre, quoique Stalinien, qu'est la Mutualité... Cette première partie de Nick Cave était, en plus, l'occasion pour Mercury Rev d'étrenner scéniquement quelques nouveaux morceaux qui figureront sur son prochain opus, attendu début 2005. Ravi de revenir jouer en France, où il est toujours accueilli royalement par le public, le groupe américain a démontré qu'il était toujours un des groupes les plus captivant à voir sur scène. Forcément, quand on écrit des chansons aussi puissamment évocatrices que belles (comme celle des albums Deserter's songs et All is dream), ça aide... Mais ça ne fait pas tout : la présence scénique étrange et la voix saisissante de Jonathan Donahue y sont également pour beaucoup. Les guitares psyché telluriques de Grasshopper et la qualité des autres musiciens font le reste... Intercalés entre Little rhymes, Holes, Tonight it shows, Opus 40 ou Spiders and flies, les compositions plus récentes - mais tout aussi bien écrites - ne faisaient pas tache dans ce set euphorisant de 40 minutes. Tant et si bien qu'on aurait bien aimé que Mercury Rev joue un concert entier...
Nick Cave & The Bad Seeds : c'est fort, très fort...
Il aurait été en effet préférable que la prestation de Mercury Rev soit allongée, plutôt que de subir une attente de la même longueur due à une double coupure de son ayant fait fuir Nick Cave et son groupe dès le premier morceau joué.
Alors qu'on commence à maudire le sonorisateur de la Mutualité tout en se disant que cet aller retour à Paris n'est pas une très bonne idée, Nick Cave revient sur scène avec ses Bad Seeds, bien décidé à se venger contre cette panne malvenue. Et ils ne reviennent pas pour rien : le son est tout simplement titanesque (trop même : sans protections auditives, ce doit être insupportable), ce qui permet de ressentir encore plus fort chaque note de piano, de violon (superbe et aventureux Warren Ellis) ou de guitare (même si Blixa Bargeld est parti). Le récent auteur du double album Abattoir blues/The Lyre of Orpheus est sans doute particulièrement fier de ses nouvelles chansons, puisque durant une heure, il choisit d'en proposer un florilège habité, puissant et gorgé de rock/punk/soul. Les impeccables et méchamment remontés Bad Seeds sont accompagnés pour l'occasion par un chur gospel du meilleur effet ; cela donne des airs de grand messe soul rock dissonante au concert. Comme Nick Cave arpente la scène comme un lion en cage, fort de sa voix caverneuse et inimitable, le public vit des instants très forts, oubliant presque que les morceaux sont tous nouveaux.
Puis le groupe se retire de la scène, pour mieux revenir pour une deuxième partie axée sur la carrière passée de Nick Cave, riche en titres mémorables. De Stagger Lee à Mercy Seat en passant par God is in the house, Deanna, Red right hand ou The Weeping song, les spectateurs parisiens peuvent vérifier en direct que ces morceaux dégagent toujours autant d'émotion et charrient plus que jamais un cortège de sentiments aussi contradictoires qu'enivrants. Au bout de presque deux heures de show, la fin arrive inévitablement, après un dernier morceau surprenant car interprété a capella par la chorale gospel, restée seule sur les planches. Avec un son meilleur, ce concert - déjà excellent - aurait pu être tout simplement magique... On continuera à suivre les aventures de Nick Cave avec attention : il semble encore loin d'avoir tout dit.
A lire également : une interview de Mercury Rev datant de 2002, un compte rendu d'un concert à la Coopérative de Mai, ainsi qu'une chronique d'un concert de Nick Cave & The Bad Seeds à Lyon, en 2001.
Sites Internet : www.nickcaveandthebadseeds.com, www.labels.tm.fr, www.mercuryrev.com et www.nite-and-fog.com.
Critique écrite le 23 novembre 2004 par Pierre Andrieu
Envoyer un message à Pierre Andrieu
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Pierre Andrieu
Mercury Rev : les dernières chroniques concerts
Mercury Rev par Samuel C
Alhambra - Paris, le 25/09/2018
"Deserter's songs" est un des plus grands disques parus en 1998. 20 ans plus tard, Grasshopper et Jonathan Donahue, respectivement guitariste et chanteur de Mercury Rev, ont décidé... La suite
Mercury Rev plays ''Deserter's Song'' + Low par Philippe
Bataclan, Paris, le 25/05/2011
Splendide concert au Bataclan, que celui de Mercury Rev, groupe rare en France qui nous avait fait l'honneur inespéré d'un concert visuellement sublime à l'Espace Julien de... La suite
The Cure, Yo La Tengo, The Raveonettes, Great Lake Swimmers, Camille, !!!, The Polyphonic Spree, The Wedding Present, The National, Sébastien Shuller, Mus, The Organ, Art Brut, Alamo Race Track, Boom Bip, Maxïmo Park, Colder, Sonic Youth, Mercury Rev (La Route du Rock 2005) par Pierre Andrieu
Fort de Saint Père et Palais du Grand-Large, Saint-Malo, le 14/08/2005
Quinzième anniversaire réussi pour la Route du Rock.
Fort de la plus belle affiche de l'été, la quinzième Route du Rock a permis d'offrir aux festivaliers ravis un panorama... La suite
Mercury Rev par Philippe
Espace Julien - Marseille, le 31/05/2005
Impossible de dire quoi que ce soit sur Black Fields (l'avant-groupe) : le jour de la Fête des Voisins, bête et discipliné, ben je bois l'apéro avec mes voisins, voilà ! D'autant... La suite
Nick Cave & The Bad Seeds : les dernières chroniques concerts
Nick Cave And The Bad Seeds par lol
Accor Arena, Paris, le 17/11/2024
Une fois n'est pas coutume, le bilan de ce concert parisien de Nick Cave And The Bad Seeds est malheureusement un peu contrasté. Bien sûr, le charisme, le magnétisme, la voix et... La suite
Nick Cave And The Bad Seeds, The Limiñanas, DIIV, Aldous Harding, James Blake, Squid, Gwendoline, London Grammar (Rock en Seine 2022) par Pierre Andrieu
Parc de Saint-Cloud, Paris, le 26/08/2022
Après une éprouvante première soirée (trop de monde, rien qui marche) sauvée par le concert des Arctic Monkeys, la tête d'affiche du festival Rock en Seine 2022 (pour nous !),... La suite
(mon) Rock en Seine 2022 : DIIV, The Initiativ, The Limiñanas, Klangstof, Kraftwerk, Nick Cave and the Bad Seeds par Philippe
Parc de Saint-Cloud, Saint-Cloud, le 26/08/2022
Pas revenus depuis 2018 au joli Parc de Saint-Cloud, pour ce bon vieux Rock en Seine (la vie, le COVID, tout ça...), on remet les pieds avec plaisir dans ce festival, marquant... La suite
Nick Cave & The Bad Seeds (Rock en Seine 2022) par lol
Parc de Saint-Cloud, le 26/08/2022
26 août 2022, 22h30, festival Rock en Seine, aux abords de la grande scène, l'impatience et l'effervescence sont palpables, alors que l'entrée en scène de Nick Cave et de ses... La suite
Théâtre de la Mutualité, Paris : les dernières chroniques concerts
Silverchair par Marion
La Mutualité, Paris, le 03/06/2003
Je ne sais pas quoi dire !!!!
Ce concert était sans doute le plus beau de toute ma petite existance...
Bon à part la température dans cette petite salle... C'était absolument merveilleux ! Moi, personnellement, j'ai pas mal pleuré pendant tout ce concert ! L'ambiance était terrible et ça on s'en rend encore plus compte quand on entend... La suite
Silverchair par aurélien
Théatre de la Mutualité, Paris, le 03/06/2003
Ce concert de Silverchair était tout simplement splendide. Je les ais déjà vus 2 fois et ce concert n'avait rien à voir. Daniel était là et bien là, il parlais tout le tps, sautait... Bref, il se faisait plaisir.
De plus la qualité du jeu de guitare et de voix était vraiment superbe et les impros sur Emotion Sickness, The Doors, et j'en oublie... La suite
Silverchair par gilles
Théatre de la Mutualité, Paris, le 03/06/2003
Tout commence ce merveilleux jour du 3 juin. Après une bonne journée qui commençait pourrie à cause des grêves, nous voilà enfin devant le théâtre de la Mutualité ! Déjà 14h et une quarantaines de personnes attendait déjà ce concert mythique. Il fallut bien attendre jusqu'à au moins 18h30 pour voir avancer la foule dans ce théâtre.
Une fois... La suite
Silverchair par Chrisdu95
la Mutualité, Paris, le 03/06/2003
Depuis le temps qu'on les attendait, c'était de la folie. Ils se sont bien éclatés, et pour une fois que Daniel Johns parlait avec le public, ils ont eu une crise de fou rire pendant qu'ils jouaien., Chris est resté très discret, et Ben tordait sa langue comme d'habitude quand il joue. Le son n'était pas terrible mais le concert vraiment...... La suite