Chronique de Concert
Huggie and the Glitters, P?Na! (Pena), Ich bin Dead, Cowboys from Outerspace (Night of the Dead Ratakans)
def. Ratakans : A kind of Punk 77' - Badge & sunglasses wearing - Japan &/or garage - Hate and love - poseur Gig Organisers, located in the Eastern South of France, and most usually in the Jean (punque)Roque Street.
Ce coup-ci pas d'excuse footballistique - rappelons que la défaite de l'OM face à P%#f?ck$SG en avril dernier a au moins permis à l'asso Ratakans de vivre un peu plus longtemps (6 ans et quelques d'après nos calculs). La fête avait été belle pour ses 5 ans, on ne s'est donc pas retenus d'aller enterrer la sale Bête. Comme à peu près l'intégralité du public R'n'R de Marseille. Ce soir donc trois groupes de rock et un poète maudit à l'affiche. A la Machine à Coudre évidemment.
déf.Huggie and the Glitters : Groupe d'apparence volontiers dépravée, composé de morceaux des Hatepinks, d'Aggravation et de dieu-sait-qui encore. Pratiquent un rock'n'roll pétaradant, assez jouissif, jouent trop fort et avec un chanteur de qualité mais braillant un peu trop près du micro (que du bonheur, donc).
Très plaisante boule à facette, un amour probablement démesuré du strass et des paillettes. Album à paraître circulant déjà sous le manteau de certains individus. Idéal pour vos baptèmes, mariages, bar-mithzvas et enterrements d'associations en tout genres.
déf.P?Na! : Chanteur/poète à guitare acoustique, qu'un certain masochisme récurrent (ainsi que des appuis solides dans le milieu) pousse à intervenir systématiquement au milieu d'une assemblée de braillards pogoteurs, si possible au plus mauvais moment, pour les abreuver des chansons rigolotes (Pourquoi je bois ?) et cyniques (Les petits robots ou Dans la baignoire).
Totalement et volontairement décalé avec l'ambiance décadente et larsénique générale. Disque à paraître circulant aussi déjà entre des mains peu scrupuleuses. Idéal pour réparer un peu ses oreilles (et les reposer du yaourt anglais en vigueur dans la sphère des adorateurs de l'année 1977).
déf.Ich bin Dead : Autre groupe consanguin de diverses stars de l'écurie Lollipop apparu récemment, vraisemblablement composé pour mettre en valeur le talent d'une fort pimpante chanteuse, paraît-il en rapport avec l'un des musiciens. De fait, très gros rock sombre et violent (pas particulièrement punk d'ailleurs), chanteuse en très place, ça déboite et ça arrache.
Contient un guitariste anciennement (et abusivement) comparé à Desire Less (suite à une ancienne coupe de cheveux abandonnée depuis) et qui assure crânement à la guitare des riffs saignants et furibards. Ambiance hystérique, possibilité de crêpage de chignons, bataille de sac à mains - idéal pour une baston entre filles quand les garçons sont trop saoûls pour en faire quoi que ce soit.
déf.Cowboys from Outerspace : Groupe historique de rock garage phocéen (plus de 130 ans à eux trois). Aiment à pratiquer des arrivées remarquées, instruments à la main, généralement pendant le concert précédent, avec une classe vestimentaire éblouissante. Visuellement, une sorte de dream team : Link Wray à la guitare, Johnny Cash à la basse, Iggy Pop à la batterie - peut-être les plus grands poseurs de tous.
Musique qui prend littéralement aux tripes, aux couilles, où on veut - des effets éventuellement psychotropes peuvent même être observés. Ne souhaitent plus être comparés à John Spencer ni à Nick Cave, dont acte.
Grands retourneurs de salle qui, tandis que le public fond littéralement dans des litres de transpiration, mettent dignement en image l'apocalypse nécessaire et suffisante à un enterrement digne de ce nom...
Exemple de chansons : I Love You Luna (rock prenant avec grosse reverb sur la voix), "chanson de tafiole" pas identifiée au rappel mais qui met le feu aux poudres pourtant irrémédiablement trempées, You choke me up, anthem hystérique qui monte sans jamais s'arrêter jusqu'à ce qu'au moins un membre du public finisse par marcher au plafond... Groupe certifié waterproof, inoxydable, résistance au feu garantie les 25 premières minutes. Idéal pour dernier concert avant la Fin du Monde.
Conclusion : Les Ratakans sont morts, Vive les Ratakans. Mais peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse. Si il y a toujours la même furia et la même intensité en live, si les mêmes font autre chose, ça le fera quand même... Espérons donc que d'autres projets de production de concerts sont déjà à l'étude dans ces cerveaux déviants.
On repart avec le disque de P?Na! et quelques exemplaires à faire gagner prochainement sur Live in Marseille du fulgurant : Hatepinks - We are the Fucks (édition japonaise collector de l'ensemble de leur oeuvre, mise à prix 10 000 yen sur E-Bay).
Une dernière fois pour le plaisir : Meure les Ratakans et Vive la Machine à Coudre !
Photos par Pirlouiiiit
Critique écrite le 17 septembre 2006 par Philippe
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