Chronique de Concert
Matt Elliott - Barth
ça commence pour moi comme dans un film. Je file ma caisse à un couple d'amis au RMI avec 3 gosses qu'en ont besoin pour gagner un peu de thune au black... J'"emprunte" une autre caisse un peu en filou, j'enfile mes gants en cuir et dans ma petite caisse, je me prends pour Steve McQueen dans Bullit. Parti à 20h45 de Marseille, arrivé à Rognes à 21h15. Concert démarre 5 minutes après. Juste le temps d'enlever mes gants...
Bonjour Arthur et ses minimoys, c'est concertandco, je viens parce que les autres garnements marseillais préfèrent aller se trémousser sur du punk ou Laurent Garnier à l'affiche du cabaret aléatoire.
L'espace est assez garni pour une affiche un peu pas beaucoup pas du tout connu. Y a même un gars qui freine sa caisse devant l'entrée, baisse sa vitre et demande ce qu'il y a ce soir... "Folk" on lui répond, un verre de pif à la main. ça pas l'air de lui plaire au fan de johnny qui connait même pas la plus grande chronique de l'idôle du pays réalisé par Lester Bang junior voici deux semaines... Il démarre sur les chapeaux de roue... Putain, Rognes, ça change...
Dans la salle, comme d'hab, y a les étudiants propres sur eux, les parents sans enfants et même des grands parents... S'il y en a qui rêve d'ouverture culturelle intergénérationnelle, c'est là que ça se passe.
Allez, trève de plaisanterie, ça démarre avec un gars qui s'installe sur une chaise avec sa gratte. Basket, pantalon baggy, tee shirt, cheveux blond rasé ras, c'est Matt Elliott, ex third eye fondation qui s'y colle en premier alors qu'il était annoncé comme tête d'affiche. Mais y a Barth qui était parti faire le singe à Marseille au Lollipop, alors le gars y va en premier...
Bon, tout de suite, dans la pose, il me fait penser à Fink, vu au dernier Marsatac. Un DJ qui est revenu de ses platines pour sa vieille gratte, un mec qui en a marre de faire trémousser tout le monde, il a le Bluuuuues et y a qu'à la guitare que ça sort.
Guitare folk, accord en la et mi mineur, boucle samplé, une voix par dessus, voix samplée, il chope sa gratte électrique, s'aligne des riffs, re sample, il sort une flûte, un clavier à soufflet et hop. Au premier morceau, on est stochépar sa maitrise.
Au second, on le suit, au troisième, heureusement, il change de formule, démarre avec Nick Drake pour finir comme My Bloody Valentine, mur de son mixé en live avec tous ses putters alignés devant lui. Ouf, on avait peur à la formule flunch, buffet à volonté mais toujours les mêmes ingrédients. Non, le Matt a vraiment le blues, je dirais même carrément la déprime, les boules et ça s'entend.
Son concert monte progressivement en intensité, il double ou triple sa voix avec un octave différent à chaque fois, il triture sa guitare classique avec un finger picking de première main qui, dès fois, prend des allures rythmiques de... Brassens... Exactement !!!
Au fil des morceau, l'ambiance devient claustro, d'autant qu'il met de la reverb et que ça devient franchement gothique comme folk. O là, j'aimerais pas être dans sa tronche pour sortir des morceaux aussi douloureux...
Merde, c'est ça qu'on éprouve dans la cabine de DJ, pendant que les cakes s'épuisent à draguer les gonzesses qui puent sous les bras à force de lever les mains... (ouais, je sais, c'est pas trop distingué, mais... j'ai vérifié...)
Finalement, il s'arrête au bout d'une heure et on est presque content tant ça devient douloureux pour nous aussi. Son premier disque s'appelait Drinking Songs, le second Falling songs... De quoi finalement se remonter le moral en se disant qu'on va toujours moins mal que lui...
Heureusement, il revient pas faire un rappel. Mais dans pas longtemps, on va le regretter. Car le second groupe, c'est son antithèse parfaite.
Soit Barth, qu'on nous vend, sur le flyer de l'entrée, comme un "fan de pop anglaise dont le dernier album, Under the trampoline, est une démonstration éclatante (!) de classe (!!!), de nonchalance (ah ouais, ça d'accord), de précision (hum) de vivacité (ouais,le mec qui écrit nonchalance et vivacité dans la même phrase, il devrait acheter un dico) "des gemmes pop aux contours Dub" (exact pour une fois) et attention, le meilleur pour la fin : "une voix qui est la sienne sur des textes qui sont les siens"...Je tiens le flyer pour ceux qui n'y croit pas... Si si, on peut écrire autant de conneries en trois lignes
Bon, voilà, tout est résumé. Barth se présente avec deux copains nonchalants : un regarde son portable mac pour passer des petits films (très marrants pour le coup), l'autre risque pas de suer sous les bras en jouant de son clavier. Nonchalance on vous dit.
Et le Barth en question, il a sa guitare, une veste kaki boutonné jusqu'au cou et une coupe de cheveux très étudié (mèches qui cachent ses oreilles, court sur le front...) Mais attends, je l'ai déjà vu y a 10 ans... Liam Gallagher, Oasis...C'est ça, le Barth
Côté musique, ritournelles dub heureusement courtes, le plus souvent sauvé par une boite à rythme de ma grand mère quand elle allait à l'Hacienda de Manchester dans les années 80...
Et en plus, il parle Français comme vous et moi et même pas sympa avec les gens qui l'accueillent (alors que c'est de notorité mondiale qu'à Rognes, on s'en fout plein la lampe au catering, c'est le boulanger d'â coté qui régale... Quand il ira au Poste à Galène, il aura droit aux pizzas, il verra la différence ce connard...) Il balance au bout du 3e morceaux "j'ai pas l'habitude de boire de la bière dans un verre en plastique, on dirait de l'urine".
Je dirais presqu'au final que c'était peut être le meilleur moment, tant on s'est fait chier durant les morceaux nonchalant en conserve. Un sous Beck et un vrai prétentieux
Oh, puis tiens, on n'a qu'à mater les deux pouffs dans la salle, la blonde et la brune qui se la joue London avec leur coupe à la Chris Waddle et leur décolleté Cool, pas la peine d'aller ce we au salon de l'érotisme, elles sont là... Elles ont l'air fan, elles... Bizarre...
Faudra attendre le dernier morceau pour comprendre... C'est des copines de Barth ! Y en a même une qui monte sur scène pour pousser la chansonnette à la fin...Attention l'émeute... A peine la dernière note jouée, que tout le monde se barre en courant.
Ici et ailleurs, c'est vraiment un bon titre pour cette soirée... Allez Arthur, rassemble des chevaliers de la table ronde et pond nous quelque chose de bien le mois prochain pour te rattraper...
Critique écrite le 03 février 2007 par stéphane sarpaux
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> Réponse le 12 février 2007, par Guillaume L
[espace Doun, Rognes - 02 février 2007] Cher Stéphane Sarpaux, visiblement tu n'as pas apprécié le concert ; cependant rien ne t'obligeait à être insultant dans ta critique. Qui es-tu pour juger les gens de Rognes, les artistes et les spectateurs avec autant de mépris ? A en croire ton orthographe hasardeuse je devine que tu débutes en critiques, et ainsi que je n'aurais peut-être pas à prendre en considération tes vomissements nauséabonds. Cependant je te donne un conseil avisé : évite les prochains concerts de Doun qui, visiblement, ne sont pas à ta hauteur. Trêve de mise au point, le concert était très bon. Plus adepte de Matt Elliott que de Barth, je suis rentré chez moi convaincu par les deux prestations. Chez Doun, une fois n'est pas coutume. Réagir
> Réponse le 13 février 2007, par stéphane
Yeah, Guillaume Tell, pointe ta sarbacane sur ma pomme, ça fait toujours du bien de se prendre pour Robin des bois... Allez, achète Charlie Hebdo, tu apprendras que la liberté d'expression n'existe que par ses débordements démocratiques... On boit un verre ensemble pour en parler ? Réagir
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