Chronique de Concert
The Bishops
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Le mardi soir au Poste à Galène (enfin plutôt, à Marseille), si on sort pas une légende ou un groupe culte (genre New Model Army), il ne faut pas s'attendre à voir des foules. Combien d'excellents concerts a-t-on vu dans cette salle et d'autres, devant des audiences clairsemées, juste parce que c'était des "jeunes groupes" ? on sait depuis le temps que le public lambda de Marseille n'est pas curieux, enfin pas au point de miser 12 ou 15 euros pour voir ni de bouger son c... quand il y a école le lendemain et que c'est ni un groupe de potes à eux, ni un truc vu à la télé...
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Pour mémoire, sur deux ans, entre 6800 et 6950 abonnés à la Newsletter LiveinMarseille ont ainsi réussi à rater, entre autres, Hollywwod Porn Stars, Poni Hoax, Tokyo Sex Destruction, Buck 65, Lords of Altamont, Zone Libre, Gomm, Mercury Rev, Wraygunn, Petit Vodo... pour ne parler que de des vraiment bons et où il y avait ostensiblement peu de monde ! Bref on fait avec, ou plutôt sans, bien content de faire partie des gens qui voient chaque semaine au moins un bon concert dans cette bonne ville. Se consolant à l'idée que notre chronique peut toujours aider un groupe à faire un peu plus de monde dans une prochaine étape ?
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Or donc, ce n'est pas parce qu'ils sont trois, que la critique est unanime pour les saluer (y compris l'excellent site Concertandco.com, que je vous recommande en passant), qu'ils ont par exemple fait "album du mois" en juin dans Rock'n'Folk, que les malheureux Bishops vont faire exception à la règle... On a pas dépassé les 60 personnes a priori ce soir, assez pour que ça ne soit pas triste mais trop peu par rapport à l'intérêt du groupe.
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On est arrivés juste à temps à 21 h 30 puisque la première partie n'a semble-t-il pas eu lieu - quand bien même, le très assidu Big Smelly Toe aurait pu nous la raconter puisqu'il est déjà en place - et sans béquilles - c'est un bon élève lui, prenez-en de la graine, comme la célèbre vendeuse de rock de Virgin qui est là aussi ! Par contre va falloir se débrouiller sans photographe ce soir...
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Voilà peut-être une (minuscule) explication : une grosse série de concerts en perspective avec l'incontournable Fiesta en fin de semaine... Bref à peine commandée une bière et les Evêques arrivent sur scène comme un cheveu sur la soupe, deux d'entre eux étant coiffés et sapés comme des Beatles, et le troisième ressemblant à Peter von Poehl en T-shirt marine (lui qui était pourtant brun sur toutes les images de groupe ...).
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Mais dès les premières notes (Higher Now puis la superbe Back'n'Forth), on se souvient pourquoi eux et nous sommes là : ce trio de jeunes gens joue simplement du rock, vintage et au son parfait, des airs potentiellement classiques qu'on a l'impression d'écouter depuis les années 60 et les Kinks, alors qu'ils ont été composés l'année dernière... par les Bishops. Ils joueront ainsi la totalité de leur excellent album et quelques autres petites sucreries en sus.
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Or c'est un fait de sonner bien en studio. Mais il s'avère qu'en plus leur capacité à composer des titres parfaits n'a d'égale que leur façon de les jouer : le son et l'interprétation sont en tout point mortels, du chanteur en voix légèrement réverbée à la voix en chorus de l'autre frère Bishop, jusqu'au grand zig à la batterie, sobre et de bon goût. Et, point notable, ils sont vraiment trois et ça c'est cool (pas comme tous ces poseurs à la Muse, qui se retrouvent épaulés par plein de gens sur scène).
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Impossible à nos genoux de résister aux dévastatrices I can't stand it anymore (géniale mais affreusement courte), The Only Place I can Look is down, So High, Menace About Town (ont-ils brûlé toutes leurs cartouches ? mais non, et c'est ça le pire), la pétaradante Lies & Indictement, Travelling our way Home... ou la bravache Breakaway qui ouvre leur album et rappelle agréablement les Franz Ferdinand !
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Bref des chansons de rock old school jouées par un diable habité par Angus young, dont il a à la fois la taille, les expressions et le jeu de scène, puisqu'il fait à chaque début et fin de morceau un cinoche pas possible... : le Bishop numéro un prend un pied énorme même quand il joue un mini-solo de 15 secondes, manifestement touché par le Duende du rock, tandis le Bishop n° 2 est stoïque et content comme Paul Mac Cartney en son temps, sûr de la force de sa basse et de sa voix qui complète parfaitement l'autre (et paraît-il son jumeau).
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S'il leur manque le petit grain de folie qui habite par exemple, dans le même genre rock-qui-déchire-en-costard, les un peu plus énervés Hives (qui sonnent nettement plus punk aussi !), ils nous tiennent en tout cas en haleine, y compris certaine fille que j'ai un peu traîné ce soir et qui avouera s'être bien plue à les écouter. Il est vrai que l'on y resterait des heures, à les écouter...
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Et pendant ce temps-là, en France, nous on a les Naast et eux, sans chansons ni musiciens et par contre avec de vraies têtes de cons dedans comme dehors, ils le remplissent, le Poste à Galène. Dans quel pays vivons-nous, des fois on se demande ... pour un peu on pourrait presque croire que 53 % des gens auraient pu y voter à droite.
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Quoi qu'il en soit, peu touché par ces considérations musico-sociologiques de comptoir, le groupe finit sur deux rappels réclamés par la salle (un peu grande ce soir, rappelons-le) et obtenus de justesse (mais pas marqués sur la set-liste !) : la beatlissime et plutôt émouvante Will You Ever come back again ? (pour ta meuf qui est repartie, je ne sais pas, mais si c'est à moi que tu demandes, c'est quand tu veux mec !) et une inédite appelée If you Leave Today. Au final ce concert est une petite tuerie, sans en avoir l'air...
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5 minutes après le concert, le trio qui a l'air en outre bien sympa se prête au jeu des signatures (ils ont même des 45 tours pré-signés, en cas d'émeute !) et des photos - avec ou sans jeunes filles dans les bras. Bonne route aux Bishops et au plaisir de vous revoir, pourquoi pas en festival, devant un public déchaîné et surtout, nombreux - vous le méritez, plus que les justes passables BB Brunes qui vont probablement faire le plein au Poste d'ici peu !
Set-list de The Bishops (sans rappel) :
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Illustrations par Philippe...
Quelques vidéos (plus réussies que ces saloperies de photos) : par ici !
Critique écrite le 17 octobre 2007 par Philippe
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