Accueil Chronique de concert ELECTRO NIGHT LIVE 2008 : The Commuter + Foretaste + De/Vision + Waiting for Words + OneTwo
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Chronique de Concert

ELECTRO NIGHT LIVE 2008 : The Commuter + Foretaste + De/Vision + Waiting for Words + OneTwo

ELECTRO NIGHT LIVE 2008 : The Commuter + Foretaste + De/Vision + Waiting for Words + OneTwo en concert

le Bataclan-Paris 20 septembre 2008

Critique écrite le par

Voir se fermer avec une moqueuse lenteur la porte du train sous mon nez, alors que je venais d'arriver, haletant, sur le quai, aurait pu me mettre dans de très mauvaises dispositions et être pris comme une mauvaise augure pour le long week-end qui m'attendait.
Que nenni ! Je pris plutôt le parti de prendre, à l'inverse, pour une bonne augure cette invitation faite dans le train suivant par mes trois jeunes voisines en partance pour le concert de NTM à Bercy, à faire un poker. Sans doute avaient-elles saisi au vol mon regard ludique ?

Et ce fut effectivement un week-end d'exception, un peu hallucinant, limite irréel, avec cette discussion autour d'une bière avec deux de mes vieilles icônes, la chanteuse Claudia Brücken et surtout le génial Paul Humphreys. Mais aussi ce festival électro assez incroyable dans le cadre d'une salle comme le Bataclan, et organisé par une improbable rencontre entre Surcouf, Intel et la scène électronique.

Un festival ouvert par THE COMMUTER, un excellent DJ électro, qui saura trouver les bons morceaux et les bons sons pour jouer les intros et les transitions entre les groupes tout au long de la soirée.
De manière évidente un maître du son, et sans doute un musicien se cachant derrière un DJ. Tout au plus peut-on lui reprocher sa dominante boum-boum, bien que ce soit finalement assez en rapport avec son rôle ici, surtout un soir de Techno Parade !

Commuter



Une mise en appétit réussie donc, et puis Terrorist_XX et Terrorist_XY sont soudain là, dressés la première derrière son micro, le second derrière son synthé, accompagnés d'un troisième terrorist a priori à classer XY ("XY2" ? Ca pourrait être assez seyant comme nom, mais en fait il s'agit de Jb, du groupe Dekad).


Terrorist_XX (Creature_XX lui va bien aussi)




Terrorist_XY




Jb



Le puissant son de FORETASTE jaillit (trop puissant ? On n'entend pas assez la voix) et c'est parti pour 21, non pas "titres" même si j'aurais bien aimé, mais "le titre", ou pour être plus précis, "le superbe titre", l'un des meilleurs de leur dernier album, particulièrement bon en live.

Sur trois grands écrans en fond de scène est diffusé "Terrorist TV", un programme visuel du nom de ce deuxième album et agrémentant la prestation, qui commencera sur 21 par des images d'avions plus ou moins (mais plutôt moins que plus) sous contrôle ; C'est un peu Y-a-t'il un terroriste dans l'avion ? qu'on nous joue. Et continuera pendant le set sur d'autres images non moins inquiétantes mais pour beaucoup plus anciennes de civilisations totalitaires (Metropolis) et de vampires abominables (Nosferatu).


Foretaste sur la scène du Bataclan



Niveau musique, succession de titres du tout nouvel album, sorti le 11 septembre (évidemment), entrecoupés de quelques titres du premier album, dans l'ensemble pas forcément toujours les plus intéressants à mon goût (surtout pour le dernier), mais un set assez efficace quand même.

Pour le premier opus, Beautiful Creatures, je n'aurais pas détesté un petit That Smiling Man, ou encore Killing Disco Machine, au refrain puissant, juste avec des couplets un peu boostés. Parmi ce que nous avons pu entendre Everything is red today a l'avantage d'être le seul titre en Français du groupe (à ma connaissance), un des seuls lents, et il est assez beau, mais à mon avis difficile en live. Nous avons eu droit quand même au sublime Victim's Heart. Et dernier parmi les titres "anciens", mention spéciale bien sûr pour le fabuleux Discordance, un peu difficile à reconnaître au lancement, paradoxalement, mais très jouissif de pouvoir danser sur ce condensé parfait de froideur triste dancefloor, et aux pieds des creat(e)urs !
Pour Terrorist TV, je me serais bien passé de Keep me satisfied et de plusieurs des autres titres joués pour me régaler de The Prototype of love, à la basse géniale, de Play the game, ou encore du magnifiquement triste Dying for the first time in my life.
Et puis choix de titre étrange pour clore la prestation, avec Porn Star Baby, car Terrorist_XX n'y chante que le refrain, la partie vocoderisée du chant surgissant de nulle part. Peut-être une forme d'hommage à l'un de leurs premiers titres, mais à mon sens dépassé depuis par de nombreux autres, et en tout cas par trop répétitif.
Mais bon, un festival c'est forcément un choix condensé de titres, j'en suis conscient, donc il ne me reste plus qu'à attendre un concert complet de Foretaste pour être pleinement satisfait !


Hum. Belle saisie, Sylvie, heu... Julie !




Le groupe suivant apparaîtra étrangement vite dans la foulée, surtout que c'était le moment fort du festival à en juger par l'audience et l'ambiance dans le public !

DE/VISIONOn remarquera en arrière-plan la belle poire sur l'ordinateur dont on taira le nom pour ne pas faire de pub, surtout que je ne sais pas si Intel leur vend des puces. ☺



D'abord du fait de la présence d'un contingent motivé de fans heureux, mais aussi du fait de l'efficacité des deux Teutons le composant, forgée par vingt années d'expérience. Le chanteur, Steffen Keth, donnait l'impression manifeste d'être ravi et sa danse bondissante et souple était des plus communicatives. Mais au-delà de ça, c'est sa voix grave et puissante et la qualité de beaucoup de titres qui firent aussi de la prestation de DE/VISION un succès.



Steffen Keth



Thomas Adam



Niveau titres, dominante logique du dernier album, Noob (2007), que je n'ai jamais écouté. Donc une impression de "pas mal", mais rien de démentiel a priori (ce qui ne serait pas une première, de nombreux titres que je connais du groupe étant "bien faits" mais sans un thème ou une originalité suffisants pour les rendre très passionnants). L'album précédent Subkutan (2006) fut représenté par trois titres, dont E-shock, aux agréables relents kraftwerkiens, qui servit d'ouverture au concert (symbolique et amusant, mais peut-être un peu trop long comme intro). Le reste étant issu de différentes périodes précédentes, dont l'indispensable Digital Dream du non moins indispensable album Devolution (2003, qui aurait mérité de voir figurer un ou deux autres de ses excellents morceaux). Peut-être leur plus belle création, I Regret, issu de peut-être leur meilleur album Fairyland (1996, OK ça fait un peu indécis tous ces "peut-être" mais je suis prudent, car je ne connais pas toute leur discographie) ; Album représenté étonnement aussi par un autre extrait, le très beau Take me to the Time, le même second choix que j'aurais fait ! Deux grands ancêtres enfin, auxquels je n'accroche pas par contre, Your hands on my skin (1991) et Try to forget (1993), à mon goût encore trop imprégnés comme les premières productions du groupe par la "marque" Camouflage, dont De/Vision constitue l'un des héritiers directs.


Après un interlude "commuterien" de bon goût (And One, Miss Kittin & The Hacker, Depeche Mode...) bien qu'un peu long, les très classieux WAITING FOR WORDS, groupe électro-rock ressuscité des années 90, font une entrée réussie sur un très bon titre, et nouveau, ai-je appris depuis : AMD (ce qui laisse augurer de choses intéressantes pour l'avenir).
ZeN, leader charismatique du groupe au chant, fera montre tout au long de la prestation du groupe d'un peps incroyable et d'un sens de la scène manifeste.


ZeN



Derrière lui, le clavier Mycrotonik à chapeau melon sera inversement d'une superbe rigidité à toute épreuve, et le batteur El Lute en quelque sorte à mi-chemin entre ses deux compères, très en mouvement et d'une dextérité assez incroyable mais très métronomique dans son jeu. Et puis encore derrière des imageries très sympas, plusieurs sous forme de dessins animés ou de films en images de synthèse, dont d'amusantes aventures de Sims à l'image des membres du groupe réalisée par une fan du groupe et de musique synthpop très douée, une certaine Mags.


Mycrotonik



El Lute



Mais malgré tout, il sera dur à WFW de concurrencer leurs prédécesseurs niveau ambiance. Il faut reconnaître que passer après De/Vision était un sacré challenge (surtout que certains fans, comblés, étaient probablement partis juste après leur passage).
Peut-être des titres parfois un peu trop cycliques et longs aussi ?
A noter que le groupe fut le seul de la soirée à présenter un batteur, mais sans peut-être en tirer tout l'avantage qu'il aurait pu, surtout vues les capacités évidentes du batteur, la partie rythmique ayant été, comme je l'ai souligné plus haut, très mécanique.
Et puis, comme pour Foretaste, et peut-être même davantage, la partie chant était noyée sous la musique, probablement du fait d'un réglage de son un peu déséquilibré.

Bref, un peu dommage pour WFW, mais de bons moments quand même, avec plusieurs intéressants titres du groupe (Here comes the shame, Travelling Man... je n'ai découvert les noms des titres qu'après coup). Mais aussi des reprises de Camouflage (We are lovers), DM (Enjoy the silence, avec une approche rythmique atypique, et une partie de break instrumentale assez originale) et, en honneur à Paul Humphreys qui allait jouer après, Secret d'Orchestral Manœuvres in the Dark, dans une version minimaliste. Sachant que ZeN est très fan d'OMD, on imagine le pieds qu'il a dû prendre en jouant ce titre en présence de son co-auteur et chanteur original mais aussi du batteur d'OMD Malcolm Holmes, présent lors du concert. En tout cas, cela faisait plaisir à voir !




Nouvelle attente, trop grande (et cette fois, ni les talents du Commuter, ni l'interlude de présentation d'Intel et Surcouf agrémenté de jets de puces Centrino2 -aïe sur la tête- n'y feront rien).

Puis, justement, le fameux M Humphreys, accompagné de CLAUDIA BRÜCKEN arrive, voici venir enfin ONETWO !

Claudia Brücken




Paul Humphreys



Enfin, ce soir ce serait plutôt "OneTwoThreeFour" car deux musiciens les accompagnent, le clavier Philip Larsen des Manhattan Clique (auteurs d'excellents remixes, producteurs et co-auteurs pour un paquet de beau monde, dont Erasure, Andy Bell, Mirwais, Moby ou plus récemment Mylène Farmer) ainsi que le guitariste et clavier James Watson, qui a participé notamment à la production de l'album Instead (2005).


Philip Larsen



Tous entrent tranquillement sur scène, alors que se font entendre à nos oreilles à l'affût les premiers sons majestueux de l'excellente intro de l'album : The Theory of Everything.
L'audience est toujours un peu clairsemée mais ravie de voir surgir ces figures de l'âge d'or de la new wave électronique.

La belle voix de Claudia commence à nous caresser les tympans, sur la part 2 du titre d'intro.
Même si je les ai déjà rencontrés avant le concert (pour l'interview), c'est assez scotchant d'être si près d'eux tandis qu'ils jouent ce superbe morceau que je connais bien.

16 titres se succèderont pour notre plus grand plaisir, dans une espèce de parcours ludique pour les fans des deux complices, cherchant à deviner dans quel registre Paul et Claudia vont successivement piocher (OneTwo, OMD, Propaganda, autre ?), et espérant voir chanter ses titres favoris.

Au rayon belles performances, je noterais le Messages d'OMD, bonifié par ce jeu d'échanges qu'introduit le chant à deux par intermittence. Les messages de Signals, de OneTwo (clin d'œil d'ailleurs au titre précédent), se révèlent par contre moins efficaces, la chanson n'étant pas grandiose et le live ne l'arrangeant pas.
Par contre, pour les autres titres de OneTwo, le génial clone kraftwerkien Kein Anschluss, déjà très bon en studio, rend -bien que lent- superbement en concert. Même chose pour A Vision in the sky (qui clôturera en beauté le set) et, dans une moindre mesure, le magnifique Cloud 9, agrémenté d'un joli solo final à la guitare plus long et se démarquant rapidement -mais pas pour autant en mal, bien au contraire- de celui original de Martin Gore.

James Watson



Home aura été le titre le plus trafiqué du concert, par les soins des Manhattan Clique, mais à mon avis un peu moins inspirés sur ce coup là que d'habitude.

Les autres titres joués d'OMD : Souvenir (bien connu des Français, merci la pub BNP), Electricity (toujours génial) et le tube ayant ouvert la porte du marché américain au groupe en 1986 (serait-ce pour ça que je n'ai jamais trop accroché à ce titre ?) : If you leave, récent entré dans le répertoire de OneTwo.

Niveau Propaganda, les trois grands singles ont été joués. Duel m'a semblé même mieux qu'à l'époque. Petite déception pour mon favori de toujours Dr Mabuse, qui me paraît presque poussif (on nous a trop habitués à des tempos plus rapides depuis les années 90 ;-)). Et succès garanti mais mérité pour LE tube absolu, p : Machinery.



Je vais jouer les fans pénibles, mais entendre en live un petit The Chase restera pour moi un fantasme non accompli.

Enfin, la seule cover du concert, Have a cigar du Pink Floyd, est fidèle à sa version album, y compris au niveau de la désagréable stridence du son principal (forcément accentuée en concert).


Mais malgré cette succession de sales petites remarques dans ma chronique, il n'en reste pas moins que ce festival restera probablement bien gravé dans ma mémoire comme un moment très rare, et je ne peux qu'en remercier encore une fois l'organisateur côté Surcouf, Joris, qui m'a convaincu d'y venir !


Les photos sont toutes de Julyz. Ne manquez pas de visiter son site (Julyz), elle en fait plein de jolies, de concerts (non électro jusqu'au 20 septembre) ou autres.

Pour plus d'infos sur OneTwo, vous avez aussi mon site perso (annoncé il y a plus d'un an en marge de ma chronique sur le concert d'OMD à l'Olympia, mais enfin à peu près montrable) qui est en ligne, consacré à Orchestral Manœuvres in the Dark et tout ce qui tourne autour : https://pagesperso-orange.fr/floribur/OMD/.

Photos Julyz pour Liveinmarseille.com

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