Chronique de Concert
Fantazio & Gildas Etevenard
Ce concert était à la base inscrit dans une démarche de sensibilisation et de soutien aux inculpés de Tarnac, les ultra-épiciers accusés de terrorisme suite à des dégradations sur le réseau SNCF (rappelons qu'à cette heure, aucune preuve concrète existe) et que même si ces actes sont au pire du vandalisme. Mais bon, ce soir, le public est majoritairement acquis, et il vaut mieux car aucune explication, ni point d'actualité, ne sera fait sur l'affaire. Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus : www.soutien11novembre.org/.
Mais, avouons le, je suis ici au moins autant pour le phénomène qu'est Fantazio sur scène que dans un cadre militant. Et vu qu'il est accompagné d'un autre grand malade, le plus discret mais autant allumé, batteur marseillais Gildas Etevenard. Et ce soir, le spectacle sera dans la grande tradition ultra-alternative tendance autonome de la mélodie. Bref, un régal pour les amateurs.
Fantazio c'est du free jazz, un crooner américain des 50's, un hystérique italien, un malade du spoken word situationniste, un contrebassiste punk de squat, un illuminé qui éructe dans un micro, tout ça avec une apparence de mec profondément sympathique. Non, c'est une seule personne, pas un groupe, pourquoi ?
A côté de lui, un drôle de zèbre au crane rasé et aux lunettes qui lui donnent un air dans la lune, Gildas Etevenard, soit disant batteur mais qui en plus de taquiner son instrument, se saisira d'un moulon de truc toute la soirée qu'il secouera, tapera, pincera, gesticulera, tout en sortant de drôles de sons de sa bouche.
Voilà, voilà, voilà se diront les amateurs de musique carré, binaire, mélodique. Là en effet c'est pas du tout le cas ! Même si c'était quelques fois trop free pour moi, je me suis globalement régalé, notamment avec un passage assez bloquant où Fantazio avachi sur sa contrebasse, avalant presque le micro, commence à lire un texte d'un des inculpé racontant son interpellation, puis part en live, lisant tout une série de mot, jonglant sur les sonorités et les sens, entremêlant ce grand tout résumant une société consumériste et sécuritaire dans la plus grande tradition situationniste. Et derrière ça, Gildas Etevenard pince des cordes de façons répétitives et hypnotiques.
Fantazio, génial iconoclaste et surtout grand showan, confirme qu'il y a des moments sur scène qu'aucun Live ?Nation ne pourra jamais acheter. Chapeau bas !
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Critique écrite le 29 janvier 2009 par Mystic Punk Pinguin
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