Accueil Chronique de concert Devil Crockett (+ John Schooley & his One Man Band)
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Chronique de Concert

Devil Crockett (+ John Schooley & his One Man Band)

Devil Crockett (+ John Schooley & his One Man Band) en concert

La Machine à Coudre, Marseille 19 novembre 2008

Critique écrite le par


M'étant héroïquement arraché à mon canapé ce mercredi soir (pas comme d'autres punks que je connais), j'arrive après 22 heures à la Machine, où je ne suis pas allé depuis un moment, au prétexte honorable d'un concert Relax'encore-un-concert-pour-les-Punque'n'Co. Comme on pouvait s'y attendre, il n'y a pas foule, genre dans les 20 entrées payantes, mais ceux qui les connaissent savent que le manque de foule n'a jamais découragé les vaillants poseurs qui composent ce bien beau collectif. Dont la raison d'être est d'organiser de bons concerts pour des happy few, tandis que les masses s'emmerdent devant la télé.

Je suis en tout cas content de pouvoir rattraper Devil Crockett, dont Gandalf (et son papa) ne m'ont dit que du bien après leur prestation de dimanche dernier au Poste avant les Peter Pan Speedrock-örhead (je suis arrivé après !). En effet les 4 petits vicelards me font tout de suite bonne impression. Déja parce que, la contrebasse. Je répète : parce que, la contrebasse. C'est souvent ce que les groupes de psychobilly ont de meilleur ! Et j'avais pas vu un aussi bon contrebassiste au moins depuis celui des Hellbats, dieu ait son âme, il y a 3 ans. Celui de ce soir a des doigts littéralement diaboliques car, comme tous les contrebassistes avec une banane sur la tête, il a vendu son âme à Satan (et Lee Rocker est son prophète, Amen).

Ensuite pour ce guitariste tiré à 4 épingles, au look de petit dragueur Fonziesque et aussi, le fait qu'ils ne sont pas tous lookés pareil. Le chanteur, un espèce de grand blond nerveux en T-shirt blanc, me fait penser je ne sais pourquoi à Jim Carrey, pour son côté speedé et sautillant, et son faux air d'américain chercheur d'embrouilles. Le batteur lui, a juste l'air normal, et mine de rien ça le distingue bien des autres quand même...

Les Croquettes du Diable pratiquent donc principalement un psychobilly rock pétaradant, le chanteur grognant tout du long d'une voix énervée et rauque. La comparaison la plus juste que j'ai trouvé sur le moment : les tubes des Stray Cats, interprétés par Iggy and the Stooges... et une contrebasse en plus bien sûr, suivez un peu ! Bref un truc que j'aime bien en vieux vinyl crado, mélangé à une autre truc que j'aime bien en vieux vinyl crado. Le tout administré avec un son raisonnablement Lo-fi, pour ne pas dire un peu dégueu - ça dépote pas mal du tout, moi je kiffe.

Surtout de bloquer sur les doigts de qui vous savez, qui semblent animés d'une vie propre indépendante du reste - le duende du psychobilly en somme ? Les 4 compères ont un air raisonnablement barjos, leurs compos sont plutôt marrantes avec de chouettes changements de rythme, d'ailleurs ils les jouent sans se prendre la tête et ne seraient probablement pas plus impressionnés par une salle comble - une partie du public s'en fout, mais ça ne les empêche pas de s'amuser. Comme sur une reprise hystérique de Tainted Love de, hum, Soft Cell. Hep, les Hatepinks ont bien repris Grauzöne...

Comme souvent dans ces styles très typés et quand on mixe psycho et garage, on sent probablement aussi l'influence des Cramps comme sur le titre Pussycats - personne ne s'est plaint, ou bien ? D'ailleurs puisqu'on en parle ça manquait bien un peu de jolies gonzesses à la frange Betty Page millimétrique. Faut croire qu'il faisait trop froid pour mettre un bas résille dehors ...

Le côté vaguement ch'tarbé du groupe m'évoque aussi, sans les cheveux, les recommandables affreux de The Horrors (Zombiphilia, woweee !), et ce sera la dernière comparaison flatteuse, faut pas pousser non plus. D'ailleurs le son est de pire en pire. J'ai également bien aimé la très pétaradante Dealer Blues (quel dommage, on est pas assez pour se battre un petit coup). Bref un fort bon concert, original et sympa, à revoir peut-être dans une salle ou avec un public un peu plus chaleureux...

A signaler pour les gens très patients (leur serveur est très lent) : il est possible de télécharger un disque et même un live du groupe, ben merde alors, à la Machine à Coudre, sur leur site. Quoi qu'il en soit le son y est à peu près pareil que dans mon souvenir...

Pour ce qui est de John Schooley, c'est donc un one-man band. Du genre qui joue des deux pieds et des deux mains, et souffle dans un harmonica en même temps, sur des blues enlevés et bien ronds au bottleneck. Tout à fait dans le style du Legendary Tiger Man et autres Bob Log III... D'ailleurs c'est sûrement un mec bien, puisqu'il semble être copain avec Hazil Adkins, une putain de référence ! J'avoue n'avoir tenu que jusqu'à sa longue interruption technique pour cause de pédale récalcitrante - j'étais fatigué et j'avais plus soif. J'ignore donc s'il a fini torse nu, comme la plus grande partie de ses prédécesseurs.

Merci à Relax'n'Co : Une heure de Lo-fi-punk-a-billy est en effet un passe-temps très recommandable pour un mercredi soir.

Photos : non, j'avais pas mon appareil. Mais si les 2 gars qui ont shooté m'en prêtent peut-être ?

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