Chronique de Concert
Las Ondas Marteles + Camelia Jordana + The Disciplines + Tokyo Sex Destruction (Festival Europavox 2010)
La Coopérative de Mai et Magic Mirrors, Clermont-Fd 20 mai 2010
Critique écrite le 21 mai 2010 par Pierre Andrieu
Soirée de warm up du festival Europavox 2010 à Clermont-Ferrand avec par ordre d'apparition sur nos écrans : le rockabilly original de Las Ondas Marteles et la chanson pop 'n soul de Camelia Jordana à la Coopérative de Mai, puis le rock couillu de The Disciplines et la rock 'n soul de Tokyo Sex Destruction au Magic Mirrors, situé à deux pas de la salle de la rue Serge Gainsbourg...
De bons concerts, d'autres moins bons, une ambiance de fête, un soleil radieux, un public nombreux et enthousiaste, les festivités sont parties du bon pied et la température devrait monter progressivement avec les soirées prévues vendredi, samedi et dimanche...
Las Ondas Marteles
Le festival commence en beauté avec le très beau show de Las Ondas Marteles dans une grande salle de la Coopérative de Mai remplie de fans - majoritairement pré-pubères - de la sinistre émission La Nouvelle Star... Le public est en effet venu voir à l'uvre sur une vraie scène la craquante Camelia Jordana, mais avant il y a une première partie, occupée à piailler comme dans une cour d'école pour certains et passée à écouter attentivement un excellent trio pour d'autres, plus nombreux fort heureusement. On le savait déjà, car ils nous avaient littéralement captivés avec leur set aux sonorités cubaines ici même il y a quelque temps, mais Sarah Murcia, Seb Martel et Nicolas Martel ont encore une fois fait montre d'une classe bien au dessus de la moyenne. Au programme ce soir, du rockabilly joué façon Suicide et B-52'S, avec un peu de jazz espagnol et une grosse dose de "Martel touch". Quoi qu'ils fassent sur scène et quel que soit le style abordé, ces musiciens-là sonnent de manière originale et dépaysante... Sarah Murcia, sa contrebasse, sa cymbale, ses synthés et sa voix troublante, Seb Martel, ses churs discrets et sa guitare sobrement marquante, et Nicolas Martel, ses roucoulades vocales (en espagnol ou en anglais) et ses facéties (guitare percussive, cymbale drolatique, maracas décalés... ), arrivent à trouver des moyens d'offrir un son bien à eux quand ils reprennent des classiques comme Suzie Q ou quand ils interprètent leurs chansons fétiches. Cela donne un set éhontément chaloupé, délicieusement suranné, allègrement borderline et très dansant. Si l'on maitrisait aussi bien que le très sexy Nicolas Martel les pas de danse très émoustillants, c'est en effet avec grand plaisir qu'on se lancerait dans des petits déhanchés lascifs et évocateurs... Mais, bon, là y'a encore du boulot avant d'arriver à cela ! Quoi qu'il en soit, Las Ondas Marteles est à voir absolument sur scène et à déguster sur disque !
Camelia Jordana
Si le public s'est montré plutôt respectueux et réceptif à la prestation de Las Ondas Marteles, il trépigne d'impatience à l'idée d'assister au set de Camelia Jordana. Accompagnée d'un groupe fourni (deux guitares, basse, batterie et Babx au piano... ), la brune jeune femme commence bille en tête avec son imparable tube de chanson rock yéyé, Non, Non, Non (Ecouter Barbara). Cette chanson est hyper accrocheuse, le texte est très drôle et Mademoiselle Jordana la chante avec sa superbe voix gorgée de soul. Si le son n'évoquait pas un groupe de bal un peu variétoche, ce serait parfait... Après, le son s'améliore mais les chansons ne décollent pas, elles : Moi c'est, Manhattan, Little Monsters et Calamity Jane sont agréables à écouter, certes, mais il manque l'étincelle qui pourrait réellement enflammer ce concert. Qui restera sympathique et trop propret. Rien de honteux à proprement parlé, surtout pour un artiste ayant à peine dépassé les 16 ans, et de belles promesses pour l'avenir - Camelia Jordana a une très belle voix, un sourire ravageur et une présence scénique plutôt naturelle, et elle en semble pas encore bouffée par le showbiz -, mais il faut avouer que l'on s'ennuie ferme assez vite avec ce spectacle franchement trop lisse. Il faut signaler néanmoins que nous en sommes pas le cur de cible visé et que la majorité du public présent semble avoir passé un super moment.
The Disciplines
Place au rock 'n roll désormais : quand nous arrivons, le Magic Mirrors tremble en effet sous les coups de boutoirs power pop & grunge des Américano Norvégiens de The Disciplines. Ce combo survolté et possédant une très belle envie d'en découdre est composé de trois solides Nordiques (s'employant avec une belle conviction sur leurs guitare, basse et batterie) et de Ken Stringfellow, l'éminent membre des Posies et accessoirement musicien de scène de R.E.M., au chant très très énervé. Le problème, c'est que le monsieur, aussi talentueux soit, n'est ni Iggy Pop ni Kurt Cobain, et par conséquent sa voix n'est, à notre avis, pas adaptée à ces hurlements incessants. En forçant trop sur ses cordes vocales, Ken Stringfellow n'arrive pas à convaincre, et ce malgré sa joie palpable de chanter, son énergie réjouissante et ses efforts pour raconter de petites histoires amusantes. Si l'on ajoute à cela des compositions un peu trop " bourrines " et pas originales pour un sou (même si très efficaces et super rentre dedans !), on ne peut pas dire que The Disciplines nous ait transcendé...
Tokyo Sex Destruction
Le grand moment de cette première journée sera le set fiévreux et météorique des Espagnols branchés sur le 220 volts de Tokyo Sex Destruction, qui ont réussi à faire bouger un Magic Mirrors un peu mou au début de leur set un peu déserté à la fin (dommage, mais il faudrait peut-être jouer moins fort !)... Mais l'essentiel était bel et bien là : un concert de feu, par un groupe remonté à bloc, avec pléthore de morceaux à la fois rock 'n roll, très empreints de soul music et admirablement mâtinés de free jazz déjanté. Tokyo Sex Destruction a écouté le MC5, les Stooges et les Bo de films Blaxpoitation et ça s'entend ! Après avoir ingurgité sans vergogne ces délicieux breuvages musicaux, le groupe les recrache à sa sauce en live, avec verve, foi inextinguible et son à la fois vintage et actuel ! Un chant délicieusement hystérique, une guitare qui hurle sa joie d'exister, une section rythmique qui envoie le bois, un orgue suave et un saxophone aussi bienvenu qu'intenable, ça n'est vraiment pas près de se démoder ou d'être ennuyeux ! Surtout quand on maitrise l'art de composer des mini tubes rock & soul à la fois fédérateurs, langoureux et grinçants comme Tokyo Sex Destruction ! Avec moult passages dans la foule et autres harangues avec poing levé, le set thermo nucléaire et diaboliquement jouissif de TSD est une véritable invitation à l'éveil des consciences et à la fête débridée. A voir sur les planches !
Ces premiers pas dans l'édition 2010 d'Europavox sont donc prometteurs pour le reste du week-end, qui s'annonce chaud. Le thermomètre risque en effet de monter progressivement avec les prestations attendues de The Black Box Revelation, Rachid Taha feat. Mick Jones, Boogers, Richard Hawley, Peter Hook, Peter Doherty et consorts, les 21, 22 et 23 mai.
Liens : www.europavox.com, www.myspace.com/lasondasmarteles, www.myspace.com/cameliajordanamusic, www.myspace.com/disciplines, www.myspace.com/tokyosexdestruction.
Photos Europavox 2010 : 5.6 de Thiers
Critique écrite le 21 mai 2010 par Pierre Andrieu
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> Réponse le 14 juillet 2010, par Kiki
Camélia en concert... Je suis super déçu. Je l'aimais vraiment beaucoup à la Nouvelle Star. Elle était plein de promesse. Mais son album est vraiment niais, ainsi que ses prestations live. Pffffffff ! Réagir
> Réponse le 03 avril 2011, par ERIC
[CC Paul Baillard, Massy - 2 avril 2011] Bonsoir Camélia, Je suis allé te voir sur scène ce soir 2 avril à Massy, et j'ai été extrêmement déçu par ta prestation. J'ai sentie que toi comme tes musiciens n'avez pas pris votre pied sur scène ! J'ai bien compris comme d'autres de tes spectateurs que tu n'avais pas envie de jouer pour nous ce soir, ni tes musiciens qui s'ennuyaient royalement. On a payé nos places et tu n'as pas fait ton job : Je pense que tu es blasée de chanter les morceaux de ton premier album, mais moi j'étais là pour ca. Tu nous a déroulé ton répertoire sans prendre la peine de nous regarder. Tu nous as balancé 3 / 4 phrases toutes faites du type "Vous êtes supers, vous le faites bien" (on tapait dans nos mains). J'ai été étonné par les accompagnements musicaux que tu as choisis pour ton concert :... La suite | Réagir
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