Chronique de Concert
(mon) Marsatac 2011, 1/2 : Applause, The Shoes, Concrete Knives, The Do, Africa Hitech
Pour une soirée "sold-out", on circule en tout cas tranquillement ; il n'y a qu'aux pics des concerts au Cabaret Aléatoire, que cela devient un peu plus compliqué... Comme toujours, il y a le tout-Marseille du rock, un ou deux costards/connards de la Ville de Marseille, et une quantité invraisemblable de gens über-lookés, du pur hipster barbu avec chemise à carreaux, au fluokid à la moustache, la veste et la casquette infecte... il y a même un type qui arbore un t-shirt "CGT/Jeunes" ! C'est assez sympa car au final, très haut en couleurs : Plus que le couloir de la rue intérieure, habité cette année par une animation un peu sinistre au premier degré, même si elle est humoristique au deuxième... Je préférais la déco psychédélique de l'an passé !
On commence avec Applause, groupe de pop belge dont le disque (à la couverture la plus sexy que j'aie vu depuis environ un million d'années) a pas mal tourné dans ma platine ces temps-ci, sans pour autant vraiment me fasciner. C'est pareil sur scène : agréable mais on met un moment à y entrer, au moins jusqu'aux très classieuses It's About Time et Windfall. Il faut dire que le chanteur, beau gosse à la Vincent Gallo, n'est pas totalement charismatique, que le groupe est assez discret, et qu'ils jouent une pop "raffinée", pas racoleuse un brin et qui n'est donc pas facile à découvrir en live. Tout pour faire un bide, en théorie ...
Et pourtant ça marche bien, le public finit par s'enthousiasmer quand ça monte en puissance vers la fin, réclamant et obtenant même un joli rappel, qui commence par une étonnante reprise de White Rabbit (du Jefferson Airplane bien sûr : on revoit subrepticement Raoul Duke hésitant à balancer le poste de radio branché dans le bain infect de son avocat défoncé au LSD...). Le concert le plus réussi de la soirée (visuellement aussi, de très belles lumières) se termine avec un grand tube de pop, qui commence en ressemblant à du Muse avant de se déglinguer joyeusement et bruyamment, puis un dernier qui me fait penser à du bon Ghinzu. Pas de quoi se rouler par terre, mais un concert sympa où l'on ne s'est pas ennuyé un instant.
Pas trop accroché par contre à The Shoes, à qui il faut laisser le mérite de jouer leur électro en live (deux batteries, mais qui jouent hélas très souvent la même chose), un synthé et dans les meilleurs moments, une guitare. Bien sûr ça déboîte mais c'est quand même ultra-référence ét déjà entendu, même si on peut difficilement résister complètement à leur groove, physiquement parlant. Pas convaincu par leur chanson d'amour un peu fumeuse avec tam-tam tribaux, plus enthousiasmé par le titre suivant, à la guitare joydivisionesque... mais ça s'écoute quand même très bien de dehors, en mangeant notre hot-dog annuel !
Juste après, on retrouve les Concrete Knives, aperçus distraitement à Rock en Seine : on passe un (bon) moment avec les gens du PIM à commenter les looks, tous plus abominables les uns que les autres, du groupe. Mention spéciale à la chanteuse qui porte une combinaison multicolore bouffante parfaitement abjecte mais vraiment drôle. Il faut dire que ça colle assez bien avec ses chorégraphies "Lio-style" et une partie des tubes du groupe, très orientés 80's. Par ailleurs la demoiselle n'est pas vilaine, et bonne chanteuse (belle imitation de Blondie à un moment donné, de Karen O à un autre !)
Dans l'ensemble ça se cherche encore un peu, entre un son rock putassier/jouissif à la Yeah Yeah Yeahs, un passage en tuerie qui m'a rappelé les regrettés Pravda... et des choses très datées et moches à la Texas/Bangles. Disco-pop, électro-rock, ou le contraire, tous les styles dansants sont abordés, c'est rigolo et par moments entraînants : leur extrême jeunesse leur donne un bon potentiel, à condition de se recentrer un peu ! Le crowd-surfing de la chanteuse a quand même failli mal se finir, par manque de troupes... Mais ils n'ont pas démérité !
Tenir 2 chansons... C'était mon objectif, avec The Do (barrer le 'o' à la main sur votre écran si vous voulez) : c'est vrai, ça fait au moins 3 fois que je les croise et je n'ai jamais réussi à tenir autant. C'est un bon challenge, ça parait facile, comme ça ! Et pourtant, outre la foule rendant compliquée l'approche, la voix toujours ultra-horripilante de la chanteuse, sa coupe de cheveux et sa tunique turquoise atroces, son imbécile de guitariste/Saxophoniste à chapeau, il n'y a rien à sauver dans ce groupe à la laideur effarante, qui a toujours déclenché sur moi un prurit instantané. Pas maso, je ne pousse pas davantage l'expérience. D'ailleurs en repassant pour m'en aller, je subirai quand même cette saloperie d'On My shoulders (qui me squattera évidemment la tronche, avant un lavage radical à coup de Jim Jones Revue, le Destop pour cerveau)...
Beaucoup plus sympa, le petit concert improvisé par trois Concrete Knives unplugged au coin du bois, devant une petite foule de fans tous contents : en voilà une belle idée, les minots ! A capella, ça sonne pas mal du tout, la chanteuse a une voix qui porte, c'est fait sans calcul et manifestement prolongé à cause des réclamations de leur petit fan-club, certainement amené à grandir...
On fait un dernier petit crochet par la salle Seita où joue, ah enfin on commençait à s'impatienter, le premier groupe de DBM (Divers Branleurs de Mulots, expression que j'ai déposée en 2010), Africa Hitech, avec un son a priori drum'n'bass et/ou hip-hop. Rien de bien passionnant, à noter tout de même, ça mixe sur des platines vinyles aussi, pas qu'avec la touche Pomme du laptop ! Mais devant une foule très, très délayée puisqu'elle préférait en grande partie subir les affreux du Cabaret Aléatoire.
En tout cas c'était mon heure pour rentrer (eh oh, j'ai un métier aussi, le jour) (NdMcYav : moi aussi feignasse, mais deux minutes de Friendly Fires t'auraient réveillé sévère), pas mécontent de cette première petite virée à Marsatac, qui ne m'a pourtant pas exposé à des concerts vraiment géniaux ou surprenants (cf les délirants Shaka Ponk et Success de l'an passé). A retenir quand même, la pop racée d'Applause (à revoir en salle) et les joyeux délires de Concrete Knives, à recommander...
Plus de photos de la soirée de jeudi ici.
Toujours disponible, et du même auteur, des retours sur les éditions anciennes de Marsatac, un peu partout dans Marseille, de 2010, 2009, 2008, 2007, 2006, et 2005 !...
Critique écrite le 30 septembre 2011 par Philippe
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> Réponse le 02 octobre 2011, par Lisa
En effet Concret Knives c'était chouette, surtout avec la partie bonus dehors ! moi aussi j'ai toujours détesté the Do sans trop savoir pourquoi, mais vous m'avez aidé à trouver, merci. A part ça vous avez raté Friendly Fires qui était un super moment. La prochaine fois dites merde à votre boulot enfin, c'est pas professionnel de rater un concert pareil ;-) ! Réagir
> Réponse le 08 octobre 2011, par Jul
une preuve de plus qu'on ne partage pas tous les gouts sauf une intolérance des GSYBE en live...The DO m'ont rassasiée. Seul bémol : qui sont les musiciens qui les accompagnaient ? ILs étaient bons et n'ont pas eu la chance d'être présentés, ni bien éclairés. Laissez passer les stars du show... Réagir
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