Chronique de Concert
Sam Karpienia & François Rossi (Carte Blanche à Sam Karpienia - soir 2)
Déjà jeudi et toujours pas écrit une ligne sur la Carte Blanche à Sam Karpienia à la Meson ! et ce alors que j'ai pratiquement assisté aux 3 soirs ! Cela est du au fait que 1- il y avait d'autres chroniqueurs présents ces soirs là ("après toi je t'en prie") et 2- je ne voulais pas écrire un truc à la va vite qui ne rende pas justice à ce très beau week-end comme il y en aura d'autres ... En effet, comme nous le rappellera Gilles en intro du troisième soir, la Meson a décidé en 2013 de donner des cartes blanches à quelques uns des artistes qui ont beaucoup compté elle ... Cette fin de semaine il s'agit de Sam Karpienia ... dans quelques semaines ce sera au tour de Cyril Benhamou.
Au programme de ces 3 soirées Sam qu'on a déjà vu dans une multitudes de projets nous en propose 3 nouveaux (en tout cas pour moi) avec (je cite la com' de la Meson) , d'abord un duo avec Nicolas Dick (guitare paysagiste massif) (vendredi 15), puis un duo avec François Rossi (percussions art brut) (samedi 16) et pour finir un quartet avec Bijan Chemirani (percussions iraniennes), Nabankur Battacharia (tablas indien) et Gurvond Le Gac (flute bretonne) (dimanche 17). Je laisserai le soin au Pinguin de vous raconter le premier soir car j'ai du partir à 21h30, direction le Molotov, mais ce à quoi j'ai assisté m'a déjà impressionné ...
Je passerai direct au deuxième soir qui est celui qui m'a fait le plus vibrer. Petit rappel concernant les musiciens ... tout d'abord Sam qui depuis son départ de Kanjar'oc expérimente à tout va ... d'abord au sein de Gacha Empega (trio qui compte aussi l'illustre Manu Theron), puis Dupain et puis sous son nom ou dans divers projets plus ou moins ponctuels (Forabandit, Troba Nova, The Imperial Folkstep... et pourrait bien avoir trouvé sa voie (j'y reviendrai).
Avec lui ce soir François Rossi batteur tantôt étiqueté jazz, tantôt noise ... dont on ne compte plus le nombre de projets auxquels il participe. Soulignons tout de même qu'il fut le batteur de Rosa ou Punjab et qu'il est actuellement celui de MoTTo, de Harsh et de Das Simple ... Bref 2 artistes en apparence éloignés rapprochés par leur goût de l'experimentation et des recontres hors normes.
Ce qui m'a impressionné ce soir (comme la veille d'ailleurs) c'est à quel point le duo était en place. La façon dont ils s'écoutaient sans même se regarder et echainaient les morceaux le plus naturellement du monde, donnait l'impression qu'ils se connaissaient parfaitement musicalement ou en tout cas qu'il avait déjà joué de nombreuses fois ensemble (ce qui n'est pas le cas). D'un côté François plutôt discret hors de la scène, au jeu sec et nerveux caractéristique dès qu'il passe derrière ses fûts ... de l'autre Sam plutôt grande gueule, à la nonchalance ironique dès qu'il se saisit de son luth ... Deux musiciens que rien ne semblait rapprocher si ce n'est la façon dont ils sont habités par la musique qu'ils jouent.
Le résulat est assez différent de tout ce que j'avais pu entendre chez Sam jusqu'à présent, parfaitement équilibré et soutenu par le jeu de François. Le résultat : de longues parties instrumentales pendant lesquelles on regarde François sauter d'un tom à l'autre, y ajouter des cloches, cymbales et autres ustensiles et les jeter par terre aussi vite ... Qu'il frotte ses toms, les caresse, les fassent couiner ou qu'il les frappe de ses nombreuses baguettes, il le fait avec la même urgence et concentration. Il n'arrête pas une seconde ce qui est très visuel et rend super bien musicalement ... Même l'utilisation d'une guitare sur certains morceaux (sur laquelle il tape bien évidemment) était très bien.
Sam de son côté se boucle à la mandole (qui sonne parfois presque Led Zep) voire (surprise !) au clavier (dont il sortira des des mélodies sautillantes bien sympathiques) ce qui lui permet ensuite de chanter sans contrainte avec un main levée le plus souvent, qui rythme son chant en Provençal (surtout) ponctué de plus en plus de "han han han han ..." ou "ho ho ho ho ....". Au niveau du chant lui même je suis sidéré de voir à quel point point cette voix que j'appréciais si peu aux début de Dupain me touche maintenant. Et cette fois encore je regrette de ne pas avoir les paroles en sous titres ..
Contrairement à la plupart des concerts où j'ai vu Sam (quasiment tous sauf son récent passage au Lollipop Music Store) et où je me regalais autant de sa musique que de ses interventions entre les morceaux (un deuxième point commun avec Manu Théron), il s'agira cette fois d'un concert entier sans déconne (et avec une seule bière de bue comme il le fera remarquer) ... et pourtant pas un temps mort ! Au bout de pratiquement 1h30 de concert, les taches qui avait commencer à maculer la cheminse de François ont finit de fusionner et c'est le dos trempé qu'il quittera la scène en compagnie de Sam sous un tonnerre d'aplaudissements.
Du Sam que je connaissais j'ai retrouvé la voix, la mandole et la langue, mais dans la forme (je ne parle pas cette rigueur perceptible, mais bien de la forme musicale) rien à voir avec tout ce qu'il nous avait donné à entendre avant, ou en tout cas pas poussé à ce point. Il semblerait que le concert avec Nicolas Dick (la veille) et avec François Rossi ce soir lui ait vraiment donné envie de poursuivre dans cette voie (ce n'est pas moi qui essaierai de l'en dissuader !)... si bien que le lendemain il fera "ses adieux au music hall" en invitant quelques uns des musiciens avec lesquels il a beaucoup joué dans le passé ... mais ça ce sera l'objet d'une autre chronique ...
Nous quitterons la Meson après avoir écouté quelques selections de Big Buddha (chargé de l'ambiance musicale avant et après le concert) pour aller faire un saut à la Maison Hantée histoire de fêter le demi siècle de J2P ...
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Critique écrite le 21 février 2013 par Pirlouiiiit
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