Chronique de Concert
11ème Concours National des Jeunes Bassonistes
En cette période de remises de prix (Oscars, Césars, Victoires, Gérards, Que-sais-je-encoir), des (très) jeunes venus de toute la France en ont décousu toute la journée et ce concert de gala est un peu leur moment de détente en attendant le palmarès du lendemain.
Ont-ils choisi la pratique de cet instrument subjugués qu'ils ont été par le grand-père de Pierre et le Loup ou fascinés par la beauté physique et sonore de cet instrument ?
En tant que spectateur, comment ne pas l'être en pénétrant dans cette salle ? Une véritable forêt de bassons se dresse devant nous, tous d'une verticalité parfaite, et des fruits étranges surgissent de leur pavillon : les partitions de la partie finale qu'ils joueront tous sur scène.
Nous sommes arrivés trop tard pour les Bombardes de Provence, la faute au Al Benson Jazz Band dont il était impensable de zapper les rappels. Pour l'instant, la scène du Palais Carli n'est occupée que par les deux adultes du Duo Concertant. Joli travail familial avec de courtes pièces de musique de chambre à la clé.
Plus contemporaine est l'Interférence qui suit. Cette fois-ci, l'intrus-ment n'est pas un violon mais un piano. Son association avec le basson parvient à créer une ambiance sonore angoissante, qui aurait tout aussi bien convenu à la scène de la Danse des Balais dans Fantasia que la musique de Paul Dukas.
Joli répertoire que celui qui suit. Interprété par un duo de bassons ? Pas seulement, la fièvre du laptop a également atteint cette frange de musiciens et outre sa maîtrise instrumentale, le duo dispose de quelques connaissances informatiques (encore perfectibles toutefois).
Dans la salle, l'impatience de monter sur scène est inversement proportionnelle à l'âge des bassonistes. Il leur faut encore assister à la remise de bouquets aux participants, aux inévitables discours-bilan et autres remerciements.
Les plus anciens (pas beaucoup de majeurs toutefois) se mettent d'abord en place pour du Purcell revisité à la mode "basson exclusif". Ils sont une quinzaine et c'est déjà prenant.
Mais le clou du spectacle est cette scène investie par une flopée de microbes, certains plus petits que leur basson. Le rendu de cette cinquantaine d'instruments identiques - à l'exception d'un somptueux contrebasson - est beau comme du Yann Tiersen. D'ailleurs, ça en est : la version de Sur Le Fil réécrite par une maman d'élève prouve à qui en douterait combien est large la palette de cet instrument.
La pièce ultime ressemble à du travail sans filet, Pierre-Marie Chemla, le chef d'orchestre n'ayant jamais répété avec tout son monde et réglant les derniers détails en direct de manière quelque peu confuse pour le spectateur de base. Pas pour les motivés participants qui s'en tirent fort bien. Quel qu'ait été le palmarès du lendemain, l'ovation déclenchée à l'unanimité s'adresse à chacun d'entre eux.
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Critique écrite le 09 mars 2012 par Mcyavell
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