Accueil Chronique de concert 54 Nude Honeys
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

54 Nude Honeys

54 Nude Honeys  en concert

Le Poste à Galène, Marseille 2 mai 2006

Critique écrite le par

Des tonnes de Photos : les propres/classe sont par Pirlouiiiit et les crasseuses/gonzo par Philippe !



Arrivé astucieusement en retard (croyais-je), je suis comme d'hab' encore trop tôt et je tombe au début du concert de la première partie, les assez laborieux Sonic Angels de Montpellier. Comment dire ? Ce n'est pas qu'ils jouent mal ou faux, ça ressemble même par moment à Lords of Altamont, c'est juste qui contrairement à ceux-ci, il n'y a ici pas un pet d'humour et/ou d'originalité.



C'est du rock garage bas du front, pratiqué par trois gars dont une fille, c'est vaguement violent et braillé sur une note à peu près unique, pour tout dire ça sent un peu le copinage ou le groupe plateau imposé... Quand ils quittent la scène ce sera donc dans l'indifférence générale avec des applaudissements tout juste polis. Evidemment ce n'est pas facile de passer avant un tel groupe que les 54 Nude Honeys !


Car mes bien chers frères, mes bien chers soeurs, il y a un certain nombre de choses qui peuvent faire fantasmer un fan de rock hétérosexuel et tout d'abord, un groupe composé que de filles qui jouent de la guitare et/ou qui braillent dans un micro avec conviction. Par ailleurs si ces filles sont un peu jolies ça sera un plus, forcément !



Et si en plus elles sont japonaises il sera carrément harponné. Et si enfin elles ont une tendance à porter du cuir, du bas-résille déchiré et du latex trop court, il ne lui manque plus rien : c'est ainsi que n'écoutant que leur courage, environ 150 mâles (et beaucoup moins de femelles) ont quitté leur tanière un mardi soir, pour converger vers le Poste à Galène la langue pendante, tels des loups de Tex Avery.



Car ce soir, après une malheureuse dernière venue pour un concert aseptisé de Sold Out, on est bien là pour se rattraper, voir de vrais instruments, du rock saignant, du cuir et de la sueur : les 54 Nude Honeys sont dans la place... Un groupe de punkettes japonaises à l'exact milieu entre les tarantinesques 5,6,7,8's (pour les coiffures et le son), et les regrettés et néanmoins proprement inaudibles Guitar Wolf (pour le cuir et l'attitude).



Ce nom de "54 Chéries Nues" est celui d'un jeu de carte coquin (voire cochon ?) qui circulerait sous le manteau au Japon, qu'on imagine composé de petites crevettes au regard coquin (comme celles qu'on voit au fond des verre de saké). Une récente écoute au casque de leur dernière galette, une petite visite sur leur site, il ne m'en fallait pas plus pour me convaincre qu'un concert de ces pétroleuses nippones pourrait bien être un aperçu du paradis sur terre...



Or donc la première sensation est l'arrivée de la première des Chéries Nues, qui malgré un physique androgyne et une très jolie robe en cuir dos nu, est manifestement plutôt ... un Chéri Nu ! Je pensais donc à un roadie et non, il fait bien partie du groupe. Par de problème avec ça ; si c'est une fille qui joue de la batterie dans The Ex, ça peut bien être un garçon dans 54 N.H. pas vrai ?



Et puis de toutes façons, sur l'air de Carmina Burana histoire de dramatiser un peu, voilà déjà deux autres créatures, bassiste et guitariste (j'aurais pu chercher leurs noms sur le web pour faire le malin mais à quoi bon ?). Ca part sur les chapeaux de roue avec cette fraîcheur toute japonaise : le groupe joue comme si les Stooges, la famille Ramone et Motor City 5 n'avaient jamais existé : aussi mal, aussi fort, aussi jouissif que leurs aînés en 1970 ...



La chanteuse prend position sur scène, en robe latex noire qui fait presque ... habillée à côté du minuscule bout de cuir qui n'arrive pas à couvrir ni l'avant ni l'arrière de la bassiste ... Petite minette hystérique et charmante, un petit air psychopathe quand elle nous regarde à travers ses cheveux (on pense furtivement à la terrifiante Sadako du film Ring), cette chanteuse est délicieuse, vraiment !


D'ailleurs je connais un certain photographe de Live in Marseille qui a ostensiblement pris sa chute de reins en photo !! Photo qu'il semble avoir raté d'ailleurs, il ne me l'a pas envoyée, un léger tremblement vous aurait-il pris cher P.........t ? Pour l'occasion les videurs du PàG sont d'ailleurs postés devant et essayent d'avoir l'air méchant (même si on sait bien qu'ils ne le sont pas vraiment), histoire de protéger les petites fesses de ces demoiselles d'un tripoteur intempestif.


Je pense cependant que ce type de comportement sur la chanteuse aurait déclenché de sa part au choix, ou un bon coup de micro sur la gueule, ou un patin vigoureux (j'aurais donc bien voulu voir quelqu'un essayer ...) puisque cette rigolote petite chose tout de latex vêtue semblait tout à fait délurée. Comme ca doit être pratique d'avoir une copine de ce gabarit, on peut la ranger partout pour partir en vacances, même ses vêtements sont minuscules !!



Quoi qu'il en soit, le groupe ne se laisse pas impressionner par les énormes larsens (volontaires ?) qui retentissent fréquemment entre les chansons. Comme sur la compil que j'ai trouvée par des voix impénétrables, le groupe a une palette (raisonnablement) large : du garage au punk rock, un brin de psychobilly de temps à autre, parfois simplement du rock-n-roll à tout casser... En tout cas tout ça est parfaitement jouissif et la salle est rapidement acquise à la cause de ces yakuza-domaso du rock.



Je reconnais High Tide et très honnêtement ce sera la seule (mais faut dire qu'elle déboîte !) Je me fais la réflexion que contrairement à mon introduction, ce groupe est plutôt un avant-goût de l'enfer (on ne peut pas imaginer une aussi bonne musique ailleurs que dans les flammes de la damnation). Et d'ailleurs où la leadeuse se cale-t-elle le micro entre deux chansons pour saluer ? Comme par hasard, entre les jambes, comme le diable avec sa queue, CQFD ... Elle vient aussi régulièrement se frotter au public histoire de pervertir de nouvelles âmes à sa religion dépravée...



Je me dis quand même que c'est incroyable que de si petites choses puissent faire un tel bordel, alors qu'habillées en écolières la plupart d'entre elles pourrait parfaitement se glisser dans un collège ! Au bout de 45 minutes, durée somme toute raisonnable (c'est pas le seul Hatepink présent ce soir-là qui dira le contraire) ... le groupe quitte déjà la scène et le public, dont les premiers rangs sont légèrement dévastés et en sueur, en redemande à corps et à cris.



Un rapide rappel, toujours supersonique, permettra encore à la chanteuse de grimper sur le bar, à la plus grande surprise de certains spectateurs tankés là, habituellement tranquilles, qui se retrouvent pris à parti par le tsunami de latex qui traverse leur horizon et leur bière ! Au final, force est de reconnaître que ce groupe n'a pas inventé la machine à courber les bananes, qu'elles ne sont même pas parfaites techniquement, loin s'en faut...



Mais non de Zeus qu'estce que ça peut bien foutre !! Puisqu'on se tue à vous le dire... le rock, et plus encore le punk-poseur-billy-rock, c'est avant tout une question d'ATTITUDE. Et là, je dois dire qu'on en a pris plein la vue avec ces 54 Nude Honeys : un concert pétaradant, déjanté, kitsch, furibard et hystérique, que du bonheur ... Espérons avoir le plaisir de recroiser leur route en festival !! Aligato les filles !




En bonus la playlist, en V.O. s'il-vous-plaît, et signée en plus !



Vidéos souvenir "explicites" : par ici !

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