Chronique de Concert
A-Ha
Nous sommes en 2022 et je suis allé voir A-Ha. J'en vois déjà qui se roulent en boule dans leurs carapaces, tels des scolopendres du binaire. Forcément, A-Ha, ça évoque des choses, et pas forcément les plus cools : les synthés, les années quatre-vingt, un chanteur bellâtre qui fait frissonner les ovaires des midinettes, des clips improbables, les bacs à disques de Prisunic...
Admettons, ça frise la ringardise. Niveau street cred, on passe dans les températures négatives. A-Ha serait le "guilty pleasure" ultime. Quelque chose d'un peu inavouable. Au diable toutes ces conneries. A-Ha a (ha ha) de bonnes chansons, certes datées, mais après tout pas plus que les grungeries de la décennie d'après. Ce soir, ils jouent leur premier album en entier (dans le désordre, pour garder les tubes en dernier) ainsi que quelques hits et même deux nouvelles chansons. Pourquoi bouder son plaisir ? La scénographie est magnifique, les musiciens parfaits et cette avalanche de tubes est létale.
Un aveu : A-Ha était mon groupe préféré lorsque j'étais enfant. C'était même mon premier concert, le 17 mai 1991 au stade Mane Garrincha à Brasilia. Donc, oui, de la nostalgie. Bien sûr. Comme tout le monde qui s'est amassé dans le Zénith ce soir. Même les jeunes (et il y en avait pas mal, étonnamment) qui n'étaient pas nés à l'époque.
Sur scène, les anciens beaux gosses ont laissé la place à des vieux beaux sexagénaires, un peu précieux, un peu ridicules. Le chanteur Morten Market, qui faisait glisser de leurs chaises les lycéennes, fait encore illusion en contre-jour. Les lycéennes, elles, sont caissières chez Monoprix et ne glissent plus de leurs chaises depuis longtemps. Mais il faut être bien cynique, bien aigri pour ne pas chanter, danser et taper du pied lorsque le groupe entonne "The Living Daylights" (B.O. du James Bond éponyme), "I've Been Losing You" et surtout le tube ultime "Take On Me", qui a conclu une soirée très agréable, un peu comme des retrouvailles entre anciens camarades.
Plus de photos et chronique (en anglais) sur www.ElectricEyeRock.com
Critique écrite le 09 mai 2022 par Electric Eye
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> Réponse le 09 mai 2022, par Véronique DAVID
[PARIS - 07/05/2022] Avant de faire des critiques négatives, il faut avoir suivi toute leur carrière et la comprendre ! Ils ont créé plus de 17 albums ensemble ou séparément. Bien sûr, en France, ils n'étaient pas diffusés - va comprendre pourquoi -, ils ne sont pas que des chanteurs à midinettes comme on a trop voulu faire croire la presse et dans les années 80, tout le monde chantait en play-back ! Morten a une voix unique, Magne, est musicien, peintre et sculpteur, Pal est guitariste et parolier... Leurs concerts en Argentine ont rempli des salles de 20 000 personnes et ils ont fait de très nombreux concerts dans tous les pays sauf en France. Ce sont de vrais musiciens mélodistes et leurs albums sont vraiment à découvrir par les "critiqueurs" ! Les créations de A-Ha sont intemporelles, il faut regarder tous... La suite | Réagir
> Réponse le 09 mai 2022, par Serge
[Paris - 07mai2022] Je trouve tout simplement odieux et scandaleux de publier de telles commentaires sur le groupe A-Ha ! La critique est aisée, l'art est plus difficile... Cet internaute devrait avoir un peu plus respect pour les demoiselles et les dames qui aiment ou ont aimé Morten sans mettre d'insanités à leur égard. C'est honteux et violent. Réagir
> Réponse le 10 mai 2022, par Electric Eye
Navré. Je pense que vous m'avez mal lu : je suis au contraire très fan du groupe. Pas de violence là dedans. Au pire quelques lieux communs et un peu d'auto-dérision. Vous avez le droit de vous prendre au sérieux, mais le reste du monde n'y est pas forcé. Bonne continuation. Réagir
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