Chronique de Concert
Absynthe Minded
Troisième passage en trois ans au Poste à Galène pour les Belges de Absynthe Minded. Depuis leur premier concert ici en mars 2009, l'influence du jazz dans leur musique a décru. Exit de leur setlist I Like When You're Sad, It Could Be, Pretty Horny Flow, disparues de la scène la contrebasse de Sergej et la trompette de Renaud.
Pourtant leur matériel est de plus en plus volumineux : le rack de guitares est contraint d'amputer la partie gauche de la salle, bien fournie pour un jeudi soir.
Le curseur du répertoire d'Absynthe Minded ne navigue donc plus que de pop à rock'n'roll et c'est bien dommage. Dans la première catégorie des titres qui ressemblent à du (bon) Coldplay (You Will Be Mine, Papillon), dans la seconde, sueur et énergie à revendre sur scène comme dans la salle (End Of The Line, Stuck In Reverse). En cherchant bien, on peut encore trouver à Renaud Ghilbert des influences manouches (sur le très réussi Crosses) ou tsiganes (Little Rascal & I Am A Fan). Mais l'utilisation qu'il fait de son instrument se rapproche plus souvent de celle d'une mandole distordue que de celle d'un violon.
Bon, maintenant que j'ai joué au vieux con tendance "c'était mieux avant", je suis obligé de reconnaître que ce groupe a encore et toujours une putain d'âme en grande partie incarnée par Bert Ostyn, magnifiquement efficace en front line. La rythmique est parfaite et le claviériste de plus en plus poseur.
Et surtout, leurs compositions sont à tomber. En premier lieu My Heroics, Part One et Envoi évidemment, qui déclenchent un bonheur intense dans le public dès les premières mesures. Mais aussi Plane Song, avec son bijou de solo de guitare final, et bien d'autres. Crosses, de leur dernier album As It Ever Was, joué quasi intégralement prouve que l'inspiration est encore là.
Et puis il s'est produit ce jeudi soir au Poste à Galène, cette communion extrême entre un groupe et son public, ce climat qui transforme un bon concert en moment d'exception. A tel point qu'après les trois rappels prévus, lorsque les lumières se rallument et la sono fait comprendre à tous que c'est fini, une poignée d'irréductibles y croit dur comme fer. Et au bout de cinq minutes de chants joyeux, ils parviennent à obtenir gain de cause et deux titres cadeaux. Rebelote pour un titre - rare - que Bert Ostyn a annoncé sous l'air sourcilleux de ses camarades.
Je terminais la chronique de 2009 par ces mots : "J'y étais". Pas mieux.
Jan Duthoy : claviers, guitare / Bert Ostyn : guitare, chant /
Jakob Nachtergaele : batterie / Sergej Van Bouwel : basse / Renaud Ghilbert : violon.
How Short A Time
Fighting Against Time
Plane Song
You Will Be Mine
My Heroics, Part One
Only Skin Deep
End Of The Line
Papillon
Envoi
Crosses
Space
24/7
Dead On My Feet
As It Ever Was
Rappels :
Little Rascal
Weekend In Bombay
Stuck In Reverse
Twisted
I Am A Fan
To The Boredom Dying Slowly
Critique écrite le 12 novembre 2012 par Mcyavell
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