Accueil Chronique de concert AC/DC + The Answer (Black Ice Tour 2009 - 9 et 12 juin à Marseille et Paris)
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Chronique de Concert

AC/DC + The Answer (Black Ice Tour 2009 - 9 et 12 juin à Marseille et Paris)

AC/DC + The Answer (Black Ice Tour 2009 - 9 et 12 juin à Marseille et Paris) en concert

Stade de France (Saint Denis) 12 Juin 2009

Critique écrite le par



Pour mon premier concert d'AC/DC, je n'ai pas fais dans la demi mesure : au Vélodrome le 9 et au Stade de France le 12, j'ai pu assister aux deux concerts français du groupe en cette fin de printemps 2009. A bientôt 35 ans, c'est un rêve de gosse que je voulais absolument exhausser et surtout avant qu'il ne soit trop tard. Car il faut se rendre à l'évidence que The Black Ice Tour sera peut être et sans doute le dernier périple mondial des cinq d'AC/DC. Il me sera ici tout à fait aisé de chroniquer simultanément les 2 concerts tant ils étaient en tous points semblables, y compris la setlist.



Une chose est certaine, un concert d'AC/DC se mérite : il faut d'abord casser sa tirelire et faire preuve de persévérance pour se procurer les précieux sésames qui permettent d'assister aux shows : des billets d'entrée bien placés si possible ("pelouse or" dans mon cas). Il faut re-casser ce qu'il reste de sa tirelire pour acquérir les titres de transport qui permettront l'accès aux villes accueillantes (Marseille et Paris, depuis Montpellier dans mon cas). Une fois sur place, on crache encore quelques dizaines d'euros : un T-shirt, une casquette ou un caleçon à l'effigie du groupe... Personne n'y est obligé mais rares sont ceux qui résistent à la tentation d'acquérir un souvenir de cette folle journée tant attendue, tant fantasmée, quelque chose qui restera par delà les souvenirs... Et puis, il faut avouer que question merchandising, AC/DC est au point. Jamais vu un public aussi bien équipé en T-shirts que celui d'AC/DC, presque du 100% ! Autre classique : les cornes lumineuses rouges de Lucifer qui font scintiller les stades la nuit tombée. 10 € tout de même l'objet, business is business, y compris chez AC/DC !



Ensuite, il faut attendre, attendre et attendre encore... près de 4 heures (dont 2 debout) pour entrer dans le stade de France et espérer ne pas être trop loin de la scène et 4 heures de plus, toujours debout, à l'intérieur du stade avant d'enfin voir débouler le groupe sur scène. 8 heures d'attente, c'est long, redoutable pour les organismes mais finalement pas insoutenable. Ce ne sont pourtant pas les premières parties qui rendront l'attente plus agréable malgré une témérité qu'il faut leur reconnaître (ouvrir pour AC/DCD est sans doute un honneur mais peut-on vraiment se faire apprécier à sa juste valeur par un public de 80.000 personnes qui n'attend qu'une chose et rien d'autre : son groupe). A noter tout de même que les prestations de The Answer n'ont pas permis d'apprécier la pourtant très bonne tenue des 2 premiers albums studio du groupe.



Non, finalement, ce qui rend l'attente soutenable, c'est l'ambiance bon enfant qui règne dans les rangs de ces milliers d'anonymes tous venus dans cette enceinte pour la même raison. La communauté des fans d'AC/DC n'est globalement pas cette horde de hardos sauvages sans cervelle que certains peuvent imaginer. Le public est en effet très hétérogène : du trentenaire métalleux à la famille "classe moyenne" avec enfants et ados en passant par le grand-père biker, le quadra solitaire, l'étranger (italiens, espagnols, vikings...) ou encore la bande de potes venus s'éclater, AC/DC brasse large. Des bourrins il y en a toujours et il y en avait effectivement quelques uns à Marseille et (surtout) à Paris (peut-être les mêmes débiles que ceux qui sévissent régulièrement dans les rangs des supporters du PSG...). J'ai pu tâter de leurs genoux dans le bas de mon dos lorsque certains d'entre eux ont découvert que le pilonnage en règle des spectateurs arrivés avant eux pouvait être une bonne solution pour grappiller quelques mètres. Pathétique, débile mais... malheureusement efficace à la longue.



Mais au bout de ces 8 heures d'attente, la récompense est à la hauteur des efforts consentis. Ça commence par un film d'animation grivois à souhait mettant en scène Angus Youngle diablotin et 2 bimbos dans un train lancé à pleine vitesse. Une loco géante transperce soudain l'écran et c'est parti pour 2 heures de rock n' roll, de riff et d'hystérie collective avec pour commencer, logique, le Rock n'Roll Train du dernier album. Debout, en pelouse or, à proximité de la passerelle qui relie la scène principal à la plate-forme au centre du stade utilisée par Angus pour faire son numéro habituel sur Let There Be Rock, j'ai pu approcher (3 à 5 mètres à tout casser !) deux de mes idoles de toujours, le cadet diablotin des frères Young et sa légendaire Gibson SG. A l'instar de ce dernier qui n'a plus beaucoup de tifs sur le crâne, Brian Johnson, le chanteur qui a succédé avec humilité et talent à l'irremplaçable Bon Scott, a visiblement pris un coup de vieux. Ils ont tous deux néanmoins une pêche d'enfer et Johnson semble prendre plaisir à s'avancer régulièrement au milieu de la foule de fans pour tenter d'instaurer un peu de proximité avec le public. Pas simple dans un stade de 80.000 personnes...



Bien plus en retrait, la section rythmique n'en est pas moins efficace. Malcolm Young est toujours aussi tendu, concentré et immobile à la droite des fus du placide métronome Phil Rudd. La clope au bec la plupart du temps (rock n'roll attitude !), il cogne toujours aussi dur. De l'autre côté de l'artilleur, le discret mais néanmoins efficace Cliff Williams complète avec son jeu de basse cette section rythmique de feu. Le tout sonne excellemment, l'ingé son a manifestement fait du bon boulot. A Marseille comme à Paris, le son était effectivement très bon, ce qui est rarement le cas dans les enceintes sportives de cette taille. La preuve que la qualité du son d'un concert est souvent liée aux compétences de l'ingé son et non à la configuration du site contrairement à ce que l'on peut fréquemment entendre... Les animations projetées sur les 3 écrans géants, sont souvent réussies, pleines d'humour, voire d'émotion lorsqu'elles font défiler toutes les pochettes d'albums du groupe depuis ses débuts ainsi que des clichés de Bon Scott. Le public applaudira d'ailleurs chaleureusement cette séquence.



Mais revenons à la setlist : Rock And Roll Train, Hell Ain't A Bad Place To Be, Back In Black, Big Jack, Dirty Deeds Done Dirt Cheap, Shot Down In Flames, Thunderstruck, Black Ice, The Jack, Hells Bells, Shoot To Thrill, War Machine, Dog Eat Dog, Anything Goes, You Shook Me All Night Long, T.N.T, Whole Lotta Rosie, Let There Be Rock, Highway To Hell, For Those About To Rock.

Si l'on excepte les 5 titres extraits du dernier album, cette setlist sans réelle surprise (à l'exception peut-être de Dog Eat Dog et de l'absence de titres extraits du génialissime Powerage) fait la part belle aux années 70, sans nul doute la meilleure période, l'âge d'or d'AC/DC. On ne s'en plaindra donc pas. 2 titres extraits de High Voltage (1976), 1 de Dirty Deeds Done Dirt Cheap (1976), 3 de Let There Be Rock (1977), 2 de Highway To Hell (1979). Back In Black (1980) était quant à lui dignement représenté avec pas moins de 4 titres. Aucun titre des pourtant très bons Ballbreaker et Stiff Upper Lipp. Un seul titre de The Razor's Edge mais quel titre ! Le désormais incontournable et tonitruant Thunderstruck, moment fort du show, déchaînant une foule en délire. Parmi les autres temps forts d'hystérie collective, Whole Lotta Rosie (la plantureuse poupée géantes Rosie est toujours là, chevauchant la locomotive !), Dirty Deeds Done Dirt Cheap, son riff d'anthologie et son rythme endiablé, Let There Be Rock qui s'étire sur plus de 10 mn, laissant tout loisir à Angus de nous faire son numéro de haute voltige au centre du stade, et Hells Bells toujours aussi poignante (ici encore pas de surprise, la cloche est de sortie). Highway To Hell est jouée en rappel et For Those About To Rock et ses 21 coups de canon clos le show comme c'est le cas depuis maintenant près de 30 ans. Pas de second rappel (hélas !) mais un petit feu d'artifice en guise d'adieu.



A ce stade, on peut d'ailleurs se demander comment un groupe qui sert à son public le même show depuis plus de trente ans ne s'attire pas les foudres de la critique ou pire encore, de son public. La réponse est simple : personne ne demande à AC/DC de faire autre chose que ce qu'il fait depuis 30 ans. Au contraire, toute tentative innovante lui serait reprochée. Imaginez la déception des fans si, oh scandale, Rosie devait prendre se retraite... Impossible ! Et c'est la même chose pour les albums : AC/DC est condamné à faire de l'AC/DC pur et dur jusqu'à son dernier souffle. C'est une bizarrerie, une anomalie, une exception dans l'histoire du rock. Mais à entendre Angus s'exprimer sur le sujet, cela ne semble pas vraiment pour lui déplaire. A nous non plus d'ailleurs !



La fin du show ressemble pour beaucoup à un lendemain de cuite. En effet, après une telle débauche d'énergie, pour le groupe comme pour son public, il est toujours amusant d'observer ces milliers d'âmes hébétées, errant sur la pelouse du stade, épuisées, hagardes et déambulant parmi les milliers de cadavres de bouteilles qui jonchent le sol. Comme si le stade avait littéralement été secoué durant 2 heures, tel un shaker. Le retour sur terre est difficile et progressif. La parenthèse se referme, le rêve s'achève, le fantasme a été accompli et n'est (malheureusement ?) plus à accomplir. Après le Rock n' Roll Train, le RER et ses conducteurs en grève ! Chacun retourne à son quotidien, ses galères, la crise, économique et social... Car c'est aussi ça un concert d'AC/DC, une petite révolution de 2 heures, un havre de liberté où, le temps d'une soirée, on ne peut plus être atteint par les attaques en règle d'un pouvoir politique toujours plus aliénant, oppressant et répressif.

AC/DC n'a certes pas retourné le pouvoir en place mais il a retourné 2 stades en 3 jours... et j'y étais !

> Réponse le 23 juin 2009, par Cris cool

[Stade de France - 12 juin 2009] A 38 ans, premier concert d'AC/DC (ouais, j'ai pris mon temps). Je les écoute depuis que j'ai 9 ans, à l'époque où je piquais les 33 tours de ma soeur. Je ne comprenais pas les textes, mais je me sentais "possédé" par ce son venu de nulle part et la voix d'extraterrestre de Bon Scott. Autant dire que ça fait 30 ans que j'attendais ce concert. Et je n'ai pas été déçu. Certains puristes diront surement qu'il ne valait pas celui du pavillon de Paris en 79 ou celui de 82 au Bourget. Ouais, sans doute, mais moi, J'ai tout adoré : La setlist qui couvre une bonne période du groupe (même si comme tout le monde, j'aurais aimé qu'ils mettent plus de morceaux dont "girls got a rhythm", et bien d'autres); l'énergie déployée par ces vieux rockeurs que sont Angus Young et Brian Jonhson; l'ambiance...  La suite | Réagir

> Réponse le 30 avril 2010, par PODA

c'est aussi ça un concert d'AC/DC, une petite révolution de 2 heures, un havrede liberté où, le temps d'une soirée, on ne peut plus être atteint par les attaques en règle d'un pouvoir politique toujours plus aliénant, oppressant et répressif. BIEN VU !!!  Réagir


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