Chronique de Concert
AC/DC + Vintage Trouble + No One Is Innocent
Ce fameux 23 mai 2015 restera à jamais gravé dans nos mémoires de rockeurs. AC/DC a littéralement fait exploser l'enceinte du Stade de France après leur dernier passage ici-même en 2010. Le diable a fait connaître l'enfer à un stade en feu en recrachant des lumières rouges sang, avec tous ces milliers de cornes également qui clignotaient de partout et un Angus Young tout simplement exceptionnel à 60 ans. D'ailleurs, c' est surement la dernière fois que nous verrons notre Dieu de la guitare sur scène.
On arrive au Stade de France tranquillement en transport autour de 18h histoire de prendre la température et de se baigner avant l'heure dans l'ambiance. On observe une foule importante et beaucoup de mouvements autour du Stade. Les stands de bières, de mal bouffes, de merchandising et de cornes clignotantes sont partout et marchent tous à donf. Il y a vraiment tout les âges mais on retrouve moins de très anciens que pour les Rolling Stones l'année dernière à la même époque. J'adore ces moments avant un grand événement car c'est l'occasion de voir des looks atypiques, drôles, incroyables pour certains dans l'esprit rock que j'aime tant. On se fout de tout et on est là juste pour s'éclater et célébrer une grande-messe du Rock.
No One Is Innocent :
On s'installe dans les gradins, il est 18h30 et No One Is Innocent arrive sur scène et ouvre la soirée. Je ne vais pas vraiment parler des premières parties tant le son fut, comme dire... dégueulasse. La raison est simple. Il ne fonctionnait que les énormes enceintes du côté de la scène et non les murs d'enceintes du milieu de la fosse et en fond de fosse. Qu'on aime ou pas, difficile d'apprécier d'autant plus qu'avec un léger vent et les courants d'airs par moments, le son partait. Les No One Is Innocent ont fait au mieux et ils ont joué quelques morceaux de leur nouvel album "Propaganda" qui sortira le 8 juin prochain et notamment leur dernier single "Silencio". No One, c'est sympa mais ça sonne un peu trop Rage Against The Machine mais ça tourne bien malgré tout. Une nouvelle tournée est annoncée avec une date à Paris notamment en fin d'année.
Vintage Trouble :
Au bout d'une demi-heure, le tour est joué et 30 minutes plus tard, c'est le groupe américain Vintage Trouble qui fera son apparition sur l'immense scène. Débordant d'énergie, le frontman Ty Taylor est à lui seul un condensé de talent. Très marqué par le répertoire gospel - il fut choriste dans une église baptiste pendant ses jeunes années - il est James Brown, Otis Redding et Lenny Kravitz à la fois. C'est vraiment de la bonne musique et j'ai très envie de les revoir dans d'autres conditions. Le son n'a pas du tout mis en valeur les deux premières parties mais ce n'est pas une surprise. Sur des gros événements, les groupes d'ouvertures n'ont jamais de bonnes conditions et le seul intérêt pour eux, c'est de jouer devant une foule immense et de se faire connaître du plus grand nombre.
AC/DC :
A 20 heures débute une longue attente pour voir enfin nos légendaires rockeurs écossais/australiens et la pression monte, monte... On se lance dans quelques Ola qui fonctionnent même dans la fosse. Cela devient chaud bouillant et le stade ne va pas tarder à exploser. Ils étaient attendus comme les Messies du hard-rock. Angus Young (guitare), Brian Johnson (chant), Stevie Young (guitare), Cliff Williams (basse) et Chris Slade (batterie) ont réveillé les esprits . Une courte vidéo d'animation appuie leur arrivée, dans laquelle des astronautes découvrent une roche avec l'inscription AC/DC, qui s'enflamme et se transforme en météorite. Lorsqu'elle impacte la Terre, la bande australienne apparaît sous les hourras et lance sans plus tarder Rock or Bust, single de son dernier album, éponyme. Avec une moyenne d'âge de 60 ans, AC/DC n'a rien perdu de sa superbe. La scène est tout simplement splendide et de gros moyens sera mis en oeuvre pour faire plaisir aux fans littéralement en transe et tous bras levés. L'entrée est magnifique et on pète un câble.
Ils évoluent sur une scène surplombée d'une arche illuminée et imitant de la tôle froissée, coiffée de deux cornes du Diable. De chaque côté, quatre ensembles d'enceintes se déploient sur plusieurs mètres, tandis qu'un mur de trois rangées d'amplis Marshall tapisse l'arrière de la scène. Trois écrans géants, deux sur le côté et un au fond, retransmettent le show. De nombreux effets pyrotechniques sont utilisés. Ce soir, c'est clair, les anciens ont fait plus fort à tous les niveaux en comparaison des Rolling Stones. Je suis désolé mais je ne peux m'empêcher de faire une comparaison.
Pendant deux heures, AC/DC assène ses tubes survoltés sans jamais faire retomber la tension. Je passe mon concert à chanter, enfin à hurler de plaisir. Le son est fort et bien plus puissant maintenant car forcément, là, toutes les enceintes fonctionnent. Si les membres d'AC/DC assurent tous sans exception, Angus Young est bien le héros de cette soirée. Le public n'en a que pour lui. D'ailleurs, de nombreux spectateurs sont habillés comme lui, inspirés par son immortel costume d'écolier en velours rouge, chemise blanche, cravate rayée et casquette. D'autres ont préféré adopter le béret, accessoire fétiche de Brian Johnson. La foule scande le nom d'Angus dès que c'est possible et au lieu de parler, Angus se lâche encore plus. Il est littéralement en transe. Chaque chanson paraît être sa dernière et sa mine est en sueur. Angus est tout simplement énorme et je prends en pleine face son jeu et ses solis époustouflants. C'est le pied !
Sur Let There Be Rock, lorsque Brian Johnson a fini de chanter, le guitariste se hisse sur la scène placée au milieu de la fosse, qui s'élève. Après plusieurs minutes de jeu, il se jette sur le dos, tandis qu'une pluie de cotillons s'abat sur les spectateurs. Loin d'avoir terminé, il se hisse sur le mur d'amplis. Seul à mener le spectacle, Angus Young s'amuse avec le public pendant encore plusieurs minutes, et le pousse à bout en faisant mine de ne pas l'entendre. Au retour de la batterie, il se jette à nouveau par terre. Juste après, Angus Young revient par une trappe pour le rappel et Highway To Hell, deux cornes fixées sur le front et le genou gauche en sang.
Sur le rappel, AC/DC lâche tout avec des flammes géantes et canons tirant des pétards lorsque Brian Johnson crie " Feu !". Je tousse d'ailleurs car on respire une forte odeur de souffre. Le chanteur de 69 ans je précise nous dit "Paris, nous te saluons" avant que le groupe ne nous quitte déjà. Le concert est passé à vitesse grand V et nous, on retrouve la lumière et ce grand vide qu'ils nous laissent à la sortie, tant nous aurions aimer en prendre encore et encore. Ce fut un grand moment de bonheur ces deux heures de concert ! AC/DC est une légende encore vivante du rock. RESPECT.
Durée du concert: 2 heures
Remerciements à Delphine Roses... je te kiffe toi
Set list :
1) Rock or Bust 2) Shoot to Thrill 3) Hell Ain't a Bad Place to Be 4) Back in Black 5) Play Ball 6) Dirty Deeds Done Dirt Cheap 7) Thunderstruck 8) High Voltage 9) Rock 'n' Roll Train 10) Hells Bells 11) Baptism by Fire 12) You Shook Me All Night Long 13) Sin City 14) Shot Down in Flames 15) Have a Drink on Me 16) T.N.T. 17) Whole Lotta Rosie 18) Let There Be Rock Rappel : 19) Highway To Hell 20) For Those About to Rock (We Salute You)
Critique écrite le 26 mai 2015 par Lebonair
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