Chronique de Concert
Against Me! + Maladroit
Il aura fallu un peu moins de trois ans pour pouvoir de nouveau assister à un concert d'Agaisnt Me, le quatuor punk de Gainsville en France. Trois ans, un nouvel album au compteur, et un paquet de changement dans le quotidien du groupe, accompagné pour l'occasion du groupe Maladroit... La soirée fut une vraie réussite ! Récit:
Maladroit
Tout commence bien à l'heure comme tout bon concert parisien qui se respecte avec Maladroit, quatuor punk/rock très classique mais sacrément efficace qui compte dans ses membres un Guerilla Poubelle. Deux chanteurs, l'un à la guitare, l'autre à la basse, chantent chacun leur tour, tandis que l'autre s'occupe des curs; Ça chante en anglais et parfois en français, et ça fait suffisamment le boulot pour qu'on tienne leur set du début à la fin. Bien joué les gars, mission accomplie !
Against Me!
A peine le temps de prendre l'air et de boire une bière, qu'Against Me! déboule sur scène autour de 21 heures. Sitôt arrivé, sitôt acclamé, le gang de Gainsville prends d'assaut une Maroquinerie quasi-pleine ou la température augmente de minutes en minutes. La formation introduit son show par un premier extrait de leur dernier opus, le tube pop/punk "Fuckmylife666"; un album qui semble d'ailleurs avoir réconcilié les fans de la première heure, qui avaient un peu décroché après la signature du groupe chez Sire (via Warner). "Transgender Dysphoria Blues" est quand à lui quasiment sorti en auto-production, sur le label du groupe: Total Treble.
Tant que l'on aborde les changements au sein de la formation floridienne, pour ceux qui n'aurait pas suivit, il y a un peu plus de 2 ans, Tom Gabel, chanteur et guitariste et fondateur du groupe a annoncé publiquement le souhait de vouloir changer de sexe, et ne plus vouloir être appelé(e) désormais que par son nouveau nom: Laura Jane Grace. Une annonce qui a fait son petit effet dans la presse musicale internationale mais qui a été (tout naturellement) plutôt bien reçu chez les fans du groupe. C'est donc une Laura Jane comblée et en pleine forme qui proposera un répertoire en forme de sans-faute et joué à la perfection.
Coté line-up, depuis le dernier passage du groupe sur Paris (également à La Maroquinerie), c'est la partie rythmique du groupe qui a totalement fait peau neuve avec l'arrivée de deux nouvelles têtes: le bassiste Inge Johansson, sorte de Deedee Ramone suédois et membre fondateur (au coté de Dennis Lyxzén de Refused) d'International Noise Conspiracy, qui remplace l'un des piliers d'AM, le bien nommée Andrew Seward; derrière les fûts, après le départ du jeune surdoué Jay Weinberg, les Floridiens se rabattent sur un vieux d'la vieille en la personne d'Atom Willard (Rocket From The Crypt, ainsi qu'une multitude d'autre groupe plus ou moins classe). Là encore, les nouveaux venus font remplissent foutrement bien leurs rôles et s'en sortent avec les honneurs.
A la lead guitare et aux churs, aucun changement, on a toujours affaire avec le discret mais fidèle James Bowman. Ami de longue date de Laura Jane, Bowman est membre d'Against Me! depuis le début, il ne brille pas sur scène pour son charisme (on hésite même à savoir si le gars s'éclate vraiment ou s'il se fait bien chier), mais joue toute les parties guitares à la perfection, sans parler de ses impeccables churs. La parenthèse "line-up" étant fermée, reparlons un peu de ce concert. Les floridiens enchainent les classiques à toute vitesse, et ne choisit pas les pires, de la période No Idea ("Walking Is Still Honest" qui fait plaisir à tout le monde) à Fat Wreck Chords ("Cliché Guevara") en passant par Warner ("New Wave", tiré de l'album "New Wave", un excellent disque selon moi, ainsi q'un seul extrait de "White Crosses": "I Was a Teenage Anarchist").
Comme souvent, c'est les morceaux des débuts qui marchent le plus sur scène, la fosse chante/hurle en choeur avec une Laura Jane tout sourire "I Still Love You Julie", "Turn Those Clapping Hands Into Angry Ballads Fists" voir même "Miami". Les derniers morceaux, un poil plus mou, sont tout de même bien foutus, et ne font pas non plus pales figures au coté de leur prédécesseurs (du "Tru Trans Soul Rebel" lourd de sens au violent "Black Me Out", en passant par l'excellent "Transgender Dysphoria Blues" ou Atom s'éclate sur un court solo de batterie). La fin du set approche, et le groupe entame le désormais indispensable "The Ocean", dont les lyrics n'ont jamais autant sonné juste qu'aujourd'hui: "If I could have chosen, I would have been born a woman, my mother once told me she would have named me Laura. I would grow up to be strong and beautiful like her..."
Les Floridiens reviennent pour un bref rappel quelques minutes plus tard et Laura Jane et les siens semblent avoir gardé le meilleur pour la fin : la superbe reprise de l'australien Rowland S. Howard (Birthday Party) "Shivers", un "Sink, Florida, Sink", du plus bel effet et qui n'a décidément pas pris une ride, et deux derniers extraits de "Reinventing Axl Rose": "Pints Of Guinness Make You Strong" et "We Laugh At Danger (And Break All The Rules)". 22h30. Quelques remerciements. Rideau. Le public ressort le sourire aux lèvres.
Set List:
Fuckmylife666
Cliché Guevara
New Wave
Walking Is Still Honest
Unconditional Love
I Still Love You Julie
Tru Trans Soul Rebel
Don't Lose Touch
I Was a Teenage Anarchist
Turn Those Clapping Hands Into Angry Ballads Fists
Pretty Girls (The Mover)
Transgender Dysphoria Blues
Miami
Americans Abroad
Trash Unreal
Black Me Out
The Ocean
Rappel:
Shivers (reprise de Rowland S. Howard)
Pints Of Guinness Make You Strong
Sink, Florida, Sink
We Laugh At Danger (And Break All The Rules)
Photos par Fanny Schneider pour RockurLife
Critique écrite le 27 juillet 2014 par Stéphane Pinguet
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