Accueil Chronique de concert Alain Bashung (Fiesta des Suds 2008)
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Chronique de Concert

Alain Bashung (Fiesta des Suds 2008)

Alain Bashung (Fiesta des Suds 2008) en concert

Fiesta des Suds, Marseille 28 octobre 2008

Critique écrite le par


(2/3, version envoûtée mais râleuse :) Après une journée de pluie, une soirée qui s'annonce fraiche voire humide, et en prévision du moulon (concert complet et pic prévisionnel de l'édition 2008), pas un grosse envie de retourner à la Fiesta des Suds... Personne d'autre que le grand Alain Bashung n'y aurait réussi ! Cela étant, le Commandeur de la chanson française passant par ici avec la fréquence de la Comète de Halley, et luttant actuellement contre un cancer du poumon, pas question de discuter : nous serons au garde-à-vous, contre vents et marées, sous la Passerelle à 21 heures.

Pourquoi ce manque d'envie de Fiesta qui est pourtant pratiquement la sortie de l'année pour pas mal de monde, me direz-vous ? Déjà parce que notre soirée précédente était également sold out et qu'on y a souffert de l'organisation : absence de réflexion sur la circulation et la séparation des foules (2 scènes de tailles plus semblables, ça vous parle ?), ou les stupidissimes tickets à 2 tarifs et dont les couleurs ne correspondent même pas à ce qui est affiché (entraînant bien sûr des queues mémorables). Quant aux gobelets consignés, ils ne sont même plus proposés ce soir - contrairement à l'ensemble de la France, Marseille n'est donc pas prête...

Ensuite, parce qu'on n'y voit objectivement rien, sous cette satanée Passerelle, si on ne fait pas au moins 1 m 80, d'autant que de zélés et professionnellement désagréables agents de sécurité délogent ceux qui grimpent sur une table ou une chaise tout derrière, pour essayer de rentabiliser un peu leurs 30 euros en apercevant la scène... Abandonner les filles que j'accompagne sous prétexte qu'elles ne passent pas à la toise n'est évidemment pas envisageable - je verrai donc le concert de l'arrière. Où inexplicablement les "écrans géants" de l'autre fois ne sont même plus allumés, alors que Dieu sait qu'ils auraient grandement transformé notre perception de ce qui se passait sur scène.



Mais surtout, et pour en finir avec les trucs insupportables ici, force est de reconnaître que la qualité de l'écoute des spectateurs de la Fiesta est tout à fait médiocre ! Et c'est un type qui a assisté cette année à des festivals de même type à Strasbourg, Saint Brieuc, Belfort et Arras, qui vous le dit. Par exemple, à distance égale de la scène, l'écoute du spectateur type des Eurockéennes - un jeune pourtant convenablement bourré et enfumé, et qui a plusieurs têtes d'affiche à voir dans la journée - est mille fois plus respectueuse de l'artiste, et respectueuse du public autour de lui. Oui, Ô Marseillais bien habillés et pour beaucoup invités, qui ne venez à la Fiesta que pour prendre l'air, blaguer, vous montrer en somme, vous qui représentez au moins 30 à 40 % du public, vous me faites tous profondément CHIER.

Je ne parle évidemment pas de commenter la musique ou le concert, droit inaliénable du spectateur, mais bien de parler bruyamment de tout autre chose et surtout pendant les moments intenses ! Qu'on puisse continuer (et un peu partout dans le public, car je me suis déplacé évidemment !) à blaguer sur d'autres sujets quand Alain Bashung chante Madame Rêve, peut-être pour la dernière fois à Marseille
(PS mars 2009 : CQFD, au revoir Monsieur...), me donne personnellement des envies de massacre à la tronçonneuse.

Bref pour résumer et avec bien 10 ans d'expérience personnelle, et les gens non concernés sauront s'exclure de ce théorème je l'espère : ce festival (qui n'en est d'ailleurs pas un, en l'absence de pass), la Fiesta des Suds est définitivement gérée PAR des idiots irrécupérables et POUR des beaufs grossiers (la Nature fait bien les choses). Cette fois-ci j'avais payé ma place et je me sens donc le droit de vous le dire explicitement... Désolé d'être un peu brutal mais quelqu'un devait bien vous le dire, bande de gros tas de cons de blaireaux pénibles que vous êtes : écouter de la musique dans votre antre, et surtout avec vous, est une vraie souffrance pour les mélomanes. Donc... revenons enfin à la musique !



Aperçus quelques instants à peine, le duo de Rimbaud avait l'air sympa, drôle et plutôt rock, à revoir donc. Formidable ovation et le voici, Bashung un peu émacié et pâle, chauve sans doute mais fier et élégant, qui entame Comme un Lego avec une voix qui ne trahit aucune diminution - un bon échauffement que ce titre long et mélancolique. Je t'ai manqué ? ...Depuis 4 ans et votre concert stratosphérique aux Eurockéennes, Tournée des Grands Espaces... Etait-il utile de me poser la question, Maître ? Le groupe est tout à son service et les arrangements très fidèles à ceux de son dernier et globalement magnifique Bleu Pétrole - également sur Hier à Sousse et sa production luxuriante, grand public mais pas indigne.

Au cours du concert, ils joueront beaucoup de cet album et, me semble-t-il du formidable Fantaisie Militaire, et puis quand même, une plongée dans la nuit des temps avec Volontaire et un son rock (marqué par la reprise avec Noir Désir), une très belle Venus, qui ne m'émeut pas autant que sur album - je crois qu'il manquait, ou que l'on entendait pas, le "banjo bouleversant" (si vous voyez). Puis du lourd avec La nuit Je mens - j'avais oublié comme je l'aimais, le public non !


Et la très secouée Je tuerai la pianiste - le son est décidément costaud avec Légère éclaircie, en parfait décalage avec la météo du lieu ce soir : le vent venant de se lever, le son fait parfois des vagues assez perturbantes. Plus expérimental, une imprudente incursion avec Mes Bras, où l'on retrouve l'étrange magie du sublime L'Imprudence (un genre d'album intello et bizarre totalement hors de portée pour les gens dont je parlais précédemment, et qui du coup causent en attendant que ça passe).

Guère plus connue, la fort jolie Happe que j'avais totalement oubliée, de même que J'passe pour une caravane et ses arrangements country un peu indigestes. On reste en Amérique avec Everybody's talking; chanson titre de Macadam Cowboy fort bien interprétée, qui paraît-il perturbe le chanteur depuis qu'il l'a entendue. Quelques secondes de Bob Dylan serviront d'introduction à Osez Joséphine, manifestement le tube ultime : on vibre et on danse même un peu pour se réchauffer, tout comme sur l'assez remuante Fantaisie Militaire, qui sonne magnifiquement en live.


Après ce titre, l'artiste salue et fait mine de partir : connaissant ses éventuelles fatigues (le concert à Clermont a été écourté récemment), on s'inquiète un peu - à ce propos je reprends totalement à mon compte les propos de Pierre Andrieu - le groupe de ce soir est parfois superfétatoire tant les chansons les plus poignantes seront au final celles effectuées en équipage léger - cordes acoustiques principalement.

Exception faite bien sûr de Madame Rêve, première du rappel, qui ne peut sonner qu'avec un orchestre de chambre et des cordes sensibles - intense vibration malgré les parasites sus-décrits, son violon hanté nous suivra longtemps dans la nuit. Bashung a encore assez d'humour pour se moquer de ses premières chansons à un, voire deux accords : ce sera Gaby, qui fait particulièrement vibrer les têtes les plus grises - mais que je viens de racheter en 45 tours.


Puis après présentation des musiciens, la poignante Malaxe, assurément l'une des plus émouvantes de son répertoire, où il prend l'harmonica pour quelques instants magiques. Il quitte hélas à nouveau la scène, pour de bon pensons-nous, laissant les musiciens en découdre. Finir sur une si belle chanson ne serait pas tragique après 1 h 40 de haute volée, mais sa tonalité tourmentée et inquiète serait tout de même destabilisante...

C'est donc sans aucune retenue ni a priori, saisi de la fugacité de cet instant, que la Passerelle vibre enfin à l'unisson pour le rappeler dans une longue ovation. Et c'est seul, à la guitare, absolument grandiose, qu'il nous donnera encore la magnifique Angora et peut-être mon morceau favori entre tous : sa reprise épurée de Nights in White Satin, chanson qui a l'avantage de se terminer par plusieurs I Love You, qui prennent ici une tonalité toute particulière...


Grand seigneur, il nous souhaite une nuit chargée de beaux rêves (la B.O. en est toute trouvée en tout cas) et de ne pas prendre froid. N'ayez crainte, avec vos chansons qui vont fatalement (re)tourner en boucle, nous sommes habillés pour l'hiver. Notre gorge est de toutes façons trop serrée pour se refroidir. Merci et longue vie à vous, Monsieur Bashung !

Egalement sur le site, une chronique plus professionnelle par Stéphane Sarpaux.

Plus de photos par Pirlouiiiit en cliquant ici



bonus video :

> Réponse le 30 octobre 2008, par Nadège

On est arrivé très tôt et franchement, on a eu beaucoup de chance comparé aux autres spectateurs obligés d'être dans le fond sans rien voir du tout, le concert n'étant pas retransmis sur les écrans comme chaque soir. A 30€ la place, i y a de quoi avoir les boules... Le lieu est en plus, franchement désagréable et l'organisation pas vraiment...organisée! Coup de gueule aussi aux enfoirés qui ont passé leur soirée à parler de tout et n'importe quoi, rigoler, même pendant les temps forts de ce sublime concert!! Merci pour le respect!!! La prochaine fois, rester chez vous à mater la Star Ac, ça vous convient mieux... Bref, Bashung c'est un charisme, une voix, une présence inimitables. Les musiciens sont sensationnels. La gorge serrée sur Madame Rêve, Mes Bras, Malaxe, et autres...  La suite | Réagir

> Réponse le 31 octobre 2008, par Roland

[les docks - 28 octobre 2008] Concert émouvant, et il en fallait de l'émotion pour tenir dans ce trou coincé sous une passerelle d'autoroute ! (petite info pour les tourneurs, à Marseille "deuxième ville de France et pas de salle de concert pas plus que de musée entre autres, digne de ce nom" mais faute de mieux, le palais des sports me semble plus confortable ou alors à Aix en Provence il y a un Théâtre tout neuf, qui ne doit pas être fait pour les chiens ?) Les fans ont quand même réussi avec leur ferveur à couvrir les ennuyeux cités dans les autres messages. A ce propos une petite erreur du dernier message, Bashung n'a jamais chanté Gaby mais Vertige de l'Amour, enfin à moins que je dormais ? NdPh non, tu as raison, Roland, j'ai confondu, j'ai les 2 en 45 tours ! ;-)  La suite | Réagir


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