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Chronique de Concert

Alb, Tiger Force, Super 700

Flêche d'or café, Paris 1er septembre 2007

Critique écrite le par




Alb est un groupe rémois, dans lequel on retrouve Alio (Pauline Easy Project), Clément (Klanguage) et Nico (Invaders, Bewitched Hands on the top of our heads). C'est marrant de voir comme tout cela s'imbrique.
Nous y sommes allés à plusieurs avec ma Twingo.
C'était à la Flèche d'or. L'entrée est gratuite. La bière est à cinq euros, le mojito à huit. Plutôt agréable.
Alb. Je ne connaissais pas. J'y suis allé en curieux, suivant la logique d'imbrication de la scène rémoise. Pour le moment, Alb, je n'en suis pas dingue. C'est trop délicat pour moi, pas assez tranché, pas assez fou. C'est-à-dire que c'est drôlement bien foutu, quand même. A part le premier titre du concert qui fut une horreur. C'est con parce que ça ressemblait vraiment à un morceau de début de concert, de franche attaque des oreilles. Et là, ça a fait boouuuu, les guitares étaient saturées et étouffées en même temps. Ce devait être un problème de sonorisation parce que par la suite, on est entré dans le champ de l'audible, sans jamais en sortir jusqu'à la fin.
Ils étaient trois sur scène. Alio, chanteur principal, guitares, claviers, Clément, guitares, machines, chant et Nicolas, basse, chant. Alb, c'est très anglais, très pop, basse ronde, mélodies guillerettes, avec des arrangements de musiques électroniques. Ils n'ont pas de batteur. C'est une boîte à rythme. Mais cela va au-delà de juste une boîte à rythme, il y a des textures de sons qui sont vraiment électro et des fois cela peut prendre le pas sur le versant pop du groupe. Ils ont un morceau comme ça, CV209, qui est plutôt dancefloor, plutôt remarquable, et dont le clip, réalisé par un Rémois (on peut l'appeler Pirzu, on peut ne pas l'appeler du tout aussi), est du genre, whouah comment ils ont fait ?
Dans les morceaux poppy, j'en ai retenu un, I don't need you, avec cette ligne, ces deux lignes :

I don't need you to be my friend but I just want to fuck your sister again.
I don't need you to be my friend but can you restore my computer ?


C'est pas faux. J'aime bien. Je préférerais en français. C'est sûr. Oui... Encore des hérétiques qui chantent exclusivement en anglais.
Ils ont joué comme ça, pendant trois quarts d'heure et sur la fin, il y a un, ou deux ?, morceau(x) qui m'ont vraiment fait décoller. C'était bien plus rock, avec une basse à la Cure, de mémoire, je ne sais plus trop. C'était chouette quoi, assez, pour me donner l'idée d'attendre patiemment la sortie de leur premier album, Mange disque, en novembre.

J'avais décollé, donc, et deux autres groupes devaient prendre la relève. Deux autres groupes dont j'ignorais tout. Et là, j'ai été plutôt chanceux, parce que j'ai adoré ce qui a suivi.



Tiger Force. A priori un couple. Mixte. Une fille, un garçon. Du Royaume Uni. La fille portait un legging. Mais au moins, ce n'était pas sous une robe. C'est sous les robes que ça m'agresse l'oeil.
Je parlais de finesse plus tôt, pour Alb, là c'est l'inverse. Tiger Force, c'est du bourrin, de la musique de petite frappe énervée. Atari Teenage Riot, en plus soft et plus court. Deux guitares, des machines et les voix du garçon et de la fille qui se succèdent, se chevauchent. Ca m'a bien amusé.



Super 700. A l'heure qu'il est. Ceux-là pourraient aussi bien s'appeler Super 3 000 000, Super 9 000 000 000, ou encore Wunderbar Mega Giga 18 00000000000000000000000000000000, que je dirais que ça reste modeste.
Je ne m'y attendais pas. C'est encore mieux quand on ne s'y attend pas.
Ca ne ressemblait à rien de ce que je connais. C'est encore mieux quand ça ne ressemble à rien de ce que l'on connaît.
C'est toujours mieux.
Ils venaient de Berlin. Les musiciens sont blonds : un batteur, un pianiste, un guitariste, un bassiste. Les chanteuses ont les cheveux noirs. Noirs. Les yeux noirs. Noirs. Ce sont des sœurs. Il y a au moins deux jumelles. Elles sont belles et comme par hasard, la troisième, celle qui chante le plus, a la plus jolie bouche. J'imaginais des Portugaises. Je reviens de leur Myspace. Il donne des noms yougoslaves.
Après ce concert, je comprends mieux l'histoire de ce pays. La Yougoslavie. Des femmes comme ça, ça ne peut que rendre maboul.
J'ai bien du mal à décrire la musique de Super 700. En les écoutant samedi, j'avais des images de musique de film, de chansons qui accélèrent la tourmente d'un scénario. C'était rock. C'était très rythmé avec une basse de fou. Une basse post-punk, post-funk. La guitare était bien là aussi, je me souviens d'un solo extraordinaire. Extraordinaire. Mais c'est quand même la basse, la batterie, le rythme qui m'a le plus marqué.
Le rythme et ces trois filles.
Un spectacle à ne pas manquer.
Il y a des idées de mises en scène, comme ces masques de chevaux, ces cannes-percussion, ces castagnettes. Oui, des castagnettes.

 Critique écrite le 03 septembre 2007 par Bertrand Lasseguette


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