Chronique de Concert
Alborosie + The Banyans
En première partie c'est le groupe français The Banyans créé en 2008 et originaire de Toulouse qui s'y colle avec leur formation composée de deux clavistes, un guitariste solo, un bassiste, un batteur, un chanteur leader avec guitare rythmique. Le premier morceau démarre dans une salle à moitié pleine selon le chroniqueur et à moitié vide selon l'organisateur. Mais très vite elle se remplit d'un public plutôt jeune et très enthousiaste. Le rythme reggae ne peut laisser personne indifférent surtout quand les musiciens le font tourner aussi parfaitement me rappelant les années 70' quand le maître Bob Marley passait à donf sur les ondes de ma radio ou sur ma chaîne hi-fi. Ça oblige quiconque de valide à sauter et danser car ce groupe, fort de ses longues tournées françaises et européennes, de ses multiples rencontres dans le monde du reggae en faisant les premières parties d'illustres groupes du monde ragga et d'un premier album sorti en 2013 STEPPIN FORWARD, sait s'y prendre avec le public. Il le chauffe très rapidement en enchainant les morceaux les uns après les autres sans vraiment laisser un moment de répit. L'ambiance est surchauffée et l'assemblée prend un plaisir démonstratif et communicatif dans cette salle maintenant pleine au ¾. Le chanteur Maranto arrivé tout droit de Kingston - Jamaïque, monte sur scène et prend le micro pour chanter dans la pure tradition Jamaïcaine, accompagné par la formation The Banyans. Son air sympathique avec son béret bien vissé sur sa tête et ses déambulations dans l'espace scénique donnent vraiment un tempo particulier et nous projettent comme par téléportation dans les Caraïbes. Après les rappels chaleureux qui s'imposent, il est temps de laisser la place au groupe vedette de la soirée. Mais The Banyans est un jeune groupe qui monte en puissance et sur lequel il faudra compter sans aucun doute dans le vaste monde de la musique Reggae.
Merci messieurs pour ce moment de pur plaisir.
Après une petite pause "mousse" à la buvette de cet ancien cinéma transformé en un très bon espace de concert de 1500 places, il est temps de rejoindre la salle car j'entends déjà les notes des instruments, de la formation , crachées par la sono qu'un rythme très roots invite la population à se déhancher. Ça sonne excellemment bien et les deux clavistes, le batteur, la basse, les deux guitaristes et le chur attendent, tout comme le public, l'arrivée du chanteur vedette prodigue Alborosie. Tout à coup une forte voix gutturale sort des enceintes en façade de la scène au tempo de la musique jouée par les six musiciens et alerte l'ensemble de l'auditoire de l'éminente apparition du plus rasta des chanteurs de la race blanche Mister Alborosie. Coiffé de dreadlocks lui tombant sur les mollets voici le talentueux Sicilien qui arrive des coulisses en dansant et en chantant en prenant position au centre du plateau tout en haranguant la foule, qui crie et applaudit à tout rompre. C'est parti pour un bon moment de roots avec un public déchaîne qui danse non stop sur tous les morceaux que plus Jamaïcain des Italiens attaque avec ferveur, tout en jouant avec sa coiffe pour les effets de style.
Alborosie a vraiment une voix particulière, grave, juste, roque et chargée d'émotions. Son expérience musicale avec son groupe Italien Reggae National Tickets et son voyage en Jamaïque en 2001 pour trouver l'inspiration à l'essence même de l'esprit rastafari, lui ont donné une assurance incroyable et j'ai vraiment l'impression d'entendre les créateurs et anciens révoltés de la musique rasta de ma lointaine jeunesse, ceux qui m'ont appris et fait aimer cette musique. Cet artiste reconnu par ses pères est surprenant d'énergie, il véhicule sans retenue une musique globetrotters qu'aucune frontière ne peut arrêter. Un échange s'opère entre son chur et lui sur la musique bien italienne du Parrain mais toujours sur un rythme reggae et c'est à celui qui exhortera son organe dans ce duel vocal tels des barytons d'opérette. Le chanteur Maranto et Devi le chanteur du groupe The Banyans viennent tour à tour sur scène chanter avec Alborosie ce qui annonce inévitablement la fin du concert. On peut reconnaître que Talowa Productions possède une brochette d'artistes de la plus haute tenue et n'a pas fini de faire déplacer les foules connaisseuses et amatrices du monde reggae qui recherche une vraie musique traditionnelle et intemporelle au nom de Jah Rastafari...
Critique écrite le 24 avril 2014 par Janfi
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