Chronique de Concert
Alice Cooper
Pleyel, temple de la musique symphonique et de la variété : son marbre, son style art déco et ses fauteuils rouges. Un lieu classé monument historique au coeur du triangle Champs-Elysées, Wagram et Haussmann. Un autre monde...
Programmé entre Véronique Sanson, Luz Casal et Pierre Perret, Alice Cooper revenait enfin dans la capitale (il sera aussi à l'Olympia le jeudi 7 décembre). Une petite sonnerie indique que le spectacle va commencer à 20 heures précises. Le sublime hall de la salle majoritairement remplie de tatoués et de quadras va progressivement se vider pour pénétrer les cauchemars perpétuels de Vincent Furnier.
Depuis 48 ans, l'Américain dissèque les travers et excès de l'Amérique au cours d'un show extraordinaire. Pendant 1 heure 30, il sera proposé de voyager avec Alice au "pays des bouffées délirantes et pensées paranoïaques". Aucune solution ne sera proposée mais simplement des constats sur notre société malade qui tente de minimiser l'ultraviolence sous un voile de pudeur, de plus en plus fin.
Le chanteur, les musiciens, les accessoiristes et figurants concourent à la réussite de ce grand moment d'entertainment "bizarre" fidèle à la légende Alice Cooper... La mise en scène frôle la perfection. Le maître de cérémonie sera d'une efficacité redoutable aussi bien dans sa camisole de force, en scientifique fou ou encore en prêcheur anti-éducation. Revisitant principalement ses grands classiques, "No more Mr Nice Guy", "I'm Eighteen", "Killer" et aussi "Poison" (un de ses plus grands succès), Cooper nous fait vivre chaque hymne comme une tranche de vie du monde obscur. On aura droit à ses infirmières exorcistes, sa poupée maléfique, sa créature monstrueuse, la guillotine et bien d'autres moments inavouables.
Les musiciens, dont la fabuleuse reine de la 6 cordes, Nita Strauss, qui domine totalement son sujet, dynamiteront la soirée. Obéissant au doigt et à l'oeil du prédicateur, les autres membres du Alice Cooper Band au physique et à la pose (un peu) hard rock FM des années 80 assureront un rythme d'enfer.
En unique rappel, alors que retentira le classique parmi les classiques "School's out" revisité en "Another brick in the wall", Alice Cooper détruira au sabre des dizaines de ballons multicolores remplis de confettis puis un lancer de serpentins conclura en lumière ce monstrueux moment ! Un cauchemar éveillé !!
Photos : Manu Wino manuwino.com www.facebook.com/manuwino
Critique écrite le 05 décembre 2017 par Samuel C
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