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Chronique de concert ALICE IN CHAINS (+ STONE SOUR + BLOOD SIMPLE)
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
ALICE IN CHAINS (+ STONE SOUR + BLOOD SIMPLE)
Journée historique en ce 22 juin 2006 au Bataclan à Paris : Alice in Chains en concert...impensable depuis la mort du magicien vocal Layne Staley, en avril 2002.
Avec la dépendance chronique et insurmontable de STALEY aux drogues dures, on savait que l'avenir du groupe était condamné (souvenons-nous de l'état physique plus que fébrile de STALEY lors de leur Unplugged en 1996), cependant on aurait pu espérer une sorte de tournée d'adieux à l'époque afin de saluer leur brève mais irréprochable carrière.
Elle ne vint jamais, à l'inverse de la condamnation inévitable de STAYLEY et par conséquent du groupe.
En 2002/3, Jerry Cantrell était toutefois venu en Angleterre pour la sortie de son album DEGRADATION TRIP. Il joua quelques titres phares d'AIC (Would, Man in the box...).
Qui l'eut crû déjà d'écouter de l'Alice en 2002 en live ??
Ainsi, AIC en 2006... ouah ! Certaines mauvaises langues pourront toujours affirmer que le groupe repart en tournée pour l'aspect pécuniaire (quoique la rentabilité d'une tournée dans des petites salles avec 3 groupes reste à prouver...), je pencherais davantage pour une sorte de tournée hommage à Layne STALEY et aux fans (qui sont encore nombreux), et aussi le plaisir, pour le groupe, de se retrouver et jouer de nouveau ensemble.
Le BATACLAN était bien comble pour cette date parisienne. L'honneur d'ouvrir le show d'AIC revint d'abord au groupe BLOOD SIMPLE , qui, bien qu'interprétant un métal plutôt conventionnel, joua de manière plaisante et assez talentueuse.
Puis, nous eûmes l'opportunité de voir jouer STONE SOUR, entraîné par Corey TAYLOR (Slipknot) qui était de bonne humeur. La soirée montait en puissance avec ce groupe qui nous déversait son métal sans concession et avec faut-il le reconnaître, pas mal de talent (mention spécial au funambule batteur dont la frappe est puissante et juste).
Enfin Alice in Chains arriva sur scène...du surréaliste lorsqu'on s'était résigné à ne plus jamais voir ce groupe en live de notre vie...et oui, Layne STALEY est irremplaçable, donc Alice devait être enterré avec son chanteur.
Mais là, même si Layne est unique, le choix du chanteur s'est révélé totalement pertinent en la personne de William DUVALL, chanteur/guitariste du groupe méconnu COME WITH FALL. Tout d'abord, ce n'est pas un clone de STALEY (déjà par le style...c'est un mélange d'OMAR de Mars Volta, d'Hendrix et de Ben Harper...aux antipodes de Layne), puis sa voix apporte une autre sensibilité aux morceaux d'AIC. Layne est, encore une fois, indétrônable mais DUVAL apporte son style et il se marie très bien avec les morceaux. Toutefois, il paraît assez jovial, et cela enlève l'aura maléfique et dépressive des concerts d'Alice de l'époque.
Quand aux survivants d'Alice, leur talent ne s'est pas envolé ces dernières années, tout comme leurs caractéristiques.
Mike INEZ, à la basse, toujours grand sourire et joie de vivre, visage toujours à moitié caché pas ses longs cheveux...impeccable techniquement.
Jerry CANTRELL, guitare + chant (la particularité d'AIC est évidemment ce double chant entre STALEY et CANTRELL, ce dédoublement, cette complémentarité qui en a fait, entre autres, ses heures de gloire), toujours ses longs cheveux blonds, sa voix apaisante, ses riffs de guitare qui en ont influencé plus d'un (et que dire de l'originalité et de la percussion de ses solos).
Sean KINNEY, à la batterie, imperturbable (fumant sa cloque tranquillement pendant l'intro de ROOSTER) derrière ses futs, toujours aussi charismatique et talentueux, martelant ses toms, sa grosse caisse et splashant toujours aussi magnifiquement ses cymbales CRASH à droite de son kit.
Dans une ambiance agréable et surmotivée, voire surexcitée au niveau de la fosse (on voyait bien que voir AIC ce soir-là pour de nombreuses personnes était inattendu et inespéré, ne relevant plus du fantasme ni de l'utopie), le set fut excellent. Des musiciens consciencieux et à priori heureux d'être là, et une set-list cohérente et révélatrice du talent monstre et sous-estimé de ce groupe, alternant titres moins connus (mais bien "ALICEnesque", comme Sludge Factory ou Rain when I die) et standards du groupe divinement interprétés (que d'émotion sur Down in a hole ou Rooster, que d'excitation sur Man in the box ...
SET-LIST :
Sludge Factory (1995 Alice in Chains)
Dam the River (1992 Dirt)
Rain when I die (1992)
Again (1995)
Angry Chair (1992)
Junkhead (1992)
Down in a hole (1992)
No excuses (1994 Jar of Flies)
We die young (1990 Facelift)
Them bones (1992)
Rooster (1992)
Rappel:
Man in the box (1990 - 1er essai....et là on a frôlé ‘l'incident diplomatique' puisqu'on a été confronté à une panne de courant me semble-t-il. Le groupe a commencé à s'en aller voyant que le problème perdurait, certains personnes sont parties, lassées d'attendre. Pour calmer le monde, l'équipe technique du groupe a balancé médiators et bouteilles d'eaux, et un peu tout ce qui passait entre leurs mains. On y croyait plus jusqu'à (certains gros bras du public commençaient à être vraiment excités) que cela se rétablisse et que le groupe revienne. Mike INEZ a commencé à jouer l'intro de ROTTEN APPLE (1994), mais le groupe est finalement revenu au set-list en jouant à nouveau
Man in the box (1990 - 2ème essai), puis
Would !? (1992)
Au final un set assez court (mais c'était prévu et c'est la même chose pour toutes leurs dates ; peut-être se remettent-ils tranquillement dans le bain des tournées) mais fabuleux, rempli d'excitation (slams, jumps et pogos pour certains dans la fosse) et d'émotion (le public chantant en chœur de nombreux morceaux).
On a pu constaté encore une fois le talent de ce groupe, leur son unique et l'atmosphère si particulière dégagée pendant leurs concerts.
Et au vu des groupes contemporains majoritairement aseptisés, sans âme et peu originaux, on se dit que ce genre de groupes fait complètement défaut au ROCK actuel.
Enfin, on pourra toujours dire à nos enfants qu'on a vu Cantrell, Inez et Kinney nous interpréter Down in a hole, Man in the box ou encore Would !? en 2006 en France !!!!
PS : Vivement Pearl Jam en septembre à Bercy, avec un dernier album excellent et sans compromis (que cela soit au niveau de la musique ou des paroles).
Ah quel bonheur ce bol d'air des années 90 dans cette morosité musicale actuelle (sauf quelques exceptions irréprochables)!
Avec la dépendance chronique et insurmontable de STALEY aux drogues dures, on savait que l'avenir du groupe était condamné (souvenons-nous de l'état physique plus que fébrile de STALEY lors de leur Unplugged en 1996), cependant on aurait pu espérer une sorte de tournée d'adieux à l'époque afin de saluer leur brève mais irréprochable carrière.
Elle ne vint jamais, à l'inverse de la condamnation inévitable de STAYLEY et par conséquent du groupe.
En 2002/3, Jerry Cantrell était toutefois venu en Angleterre pour la sortie de son album DEGRADATION TRIP. Il joua quelques titres phares d'AIC (Would, Man in the box...).
Qui l'eut crû déjà d'écouter de l'Alice en 2002 en live ??
Ainsi, AIC en 2006... ouah ! Certaines mauvaises langues pourront toujours affirmer que le groupe repart en tournée pour l'aspect pécuniaire (quoique la rentabilité d'une tournée dans des petites salles avec 3 groupes reste à prouver...), je pencherais davantage pour une sorte de tournée hommage à Layne STALEY et aux fans (qui sont encore nombreux), et aussi le plaisir, pour le groupe, de se retrouver et jouer de nouveau ensemble.
Le BATACLAN était bien comble pour cette date parisienne. L'honneur d'ouvrir le show d'AIC revint d'abord au groupe BLOOD SIMPLE , qui, bien qu'interprétant un métal plutôt conventionnel, joua de manière plaisante et assez talentueuse.
Puis, nous eûmes l'opportunité de voir jouer STONE SOUR, entraîné par Corey TAYLOR (Slipknot) qui était de bonne humeur. La soirée montait en puissance avec ce groupe qui nous déversait son métal sans concession et avec faut-il le reconnaître, pas mal de talent (mention spécial au funambule batteur dont la frappe est puissante et juste).
Enfin Alice in Chains arriva sur scène...du surréaliste lorsqu'on s'était résigné à ne plus jamais voir ce groupe en live de notre vie...et oui, Layne STALEY est irremplaçable, donc Alice devait être enterré avec son chanteur.
Mais là, même si Layne est unique, le choix du chanteur s'est révélé totalement pertinent en la personne de William DUVALL, chanteur/guitariste du groupe méconnu COME WITH FALL. Tout d'abord, ce n'est pas un clone de STALEY (déjà par le style...c'est un mélange d'OMAR de Mars Volta, d'Hendrix et de Ben Harper...aux antipodes de Layne), puis sa voix apporte une autre sensibilité aux morceaux d'AIC. Layne est, encore une fois, indétrônable mais DUVAL apporte son style et il se marie très bien avec les morceaux. Toutefois, il paraît assez jovial, et cela enlève l'aura maléfique et dépressive des concerts d'Alice de l'époque.
Quand aux survivants d'Alice, leur talent ne s'est pas envolé ces dernières années, tout comme leurs caractéristiques.
Mike INEZ, à la basse, toujours grand sourire et joie de vivre, visage toujours à moitié caché pas ses longs cheveux...impeccable techniquement.
Jerry CANTRELL, guitare + chant (la particularité d'AIC est évidemment ce double chant entre STALEY et CANTRELL, ce dédoublement, cette complémentarité qui en a fait, entre autres, ses heures de gloire), toujours ses longs cheveux blonds, sa voix apaisante, ses riffs de guitare qui en ont influencé plus d'un (et que dire de l'originalité et de la percussion de ses solos).
Sean KINNEY, à la batterie, imperturbable (fumant sa cloque tranquillement pendant l'intro de ROOSTER) derrière ses futs, toujours aussi charismatique et talentueux, martelant ses toms, sa grosse caisse et splashant toujours aussi magnifiquement ses cymbales CRASH à droite de son kit.
Dans une ambiance agréable et surmotivée, voire surexcitée au niveau de la fosse (on voyait bien que voir AIC ce soir-là pour de nombreuses personnes était inattendu et inespéré, ne relevant plus du fantasme ni de l'utopie), le set fut excellent. Des musiciens consciencieux et à priori heureux d'être là, et une set-list cohérente et révélatrice du talent monstre et sous-estimé de ce groupe, alternant titres moins connus (mais bien "ALICEnesque", comme Sludge Factory ou Rain when I die) et standards du groupe divinement interprétés (que d'émotion sur Down in a hole ou Rooster, que d'excitation sur Man in the box ...
SET-LIST :
Sludge Factory (1995 Alice in Chains)
Dam the River (1992 Dirt)
Rain when I die (1992)
Again (1995)
Angry Chair (1992)
Junkhead (1992)
Down in a hole (1992)
No excuses (1994 Jar of Flies)
We die young (1990 Facelift)
Them bones (1992)
Rooster (1992)
Rappel:
Man in the box (1990 - 1er essai....et là on a frôlé ‘l'incident diplomatique' puisqu'on a été confronté à une panne de courant me semble-t-il. Le groupe a commencé à s'en aller voyant que le problème perdurait, certains personnes sont parties, lassées d'attendre. Pour calmer le monde, l'équipe technique du groupe a balancé médiators et bouteilles d'eaux, et un peu tout ce qui passait entre leurs mains. On y croyait plus jusqu'à (certains gros bras du public commençaient à être vraiment excités) que cela se rétablisse et que le groupe revienne. Mike INEZ a commencé à jouer l'intro de ROTTEN APPLE (1994), mais le groupe est finalement revenu au set-list en jouant à nouveau
Man in the box (1990 - 2ème essai), puis
Would !? (1992)
Au final un set assez court (mais c'était prévu et c'est la même chose pour toutes leurs dates ; peut-être se remettent-ils tranquillement dans le bain des tournées) mais fabuleux, rempli d'excitation (slams, jumps et pogos pour certains dans la fosse) et d'émotion (le public chantant en chœur de nombreux morceaux).
On a pu constaté encore une fois le talent de ce groupe, leur son unique et l'atmosphère si particulière dégagée pendant leurs concerts.
Et au vu des groupes contemporains majoritairement aseptisés, sans âme et peu originaux, on se dit que ce genre de groupes fait complètement défaut au ROCK actuel.
Enfin, on pourra toujours dire à nos enfants qu'on a vu Cantrell, Inez et Kinney nous interpréter Down in a hole, Man in the box ou encore Would !? en 2006 en France !!!!
PS : Vivement Pearl Jam en septembre à Bercy, avec un dernier album excellent et sans compromis (que cela soit au niveau de la musique ou des paroles).
Ah quel bonheur ce bol d'air des années 90 dans cette morosité musicale actuelle (sauf quelques exceptions irréprochables)!
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