Chronique de Concert
Alice in Chains
1ère indication favorable, tous les vendeurs recherchent désespérément des places, et ce depuis le métro République, le show étant absolument complet depuis longtemps.
2ème bonne nouvelle, il n'y a aucun groupe programmé en première partie.
Cette tournée s'inscrit dans le cadre de la promotion de leur dernier album "Black Gives Way to Blue" sorti fin septembre.
A 20 H 30 précises, l'écran derrière la scène laisse voir et entendre un coeur qui bat (cf la pochette du dernier album), et les musiciens prennent place sous les acclamations du public. Pour avoir parlé avant avec les personnes autour de moi, dont quelques unes très jeunes, il n'y a absolument aucun doute, il n'y a que des fans qui ont fait le déplacement ce soir, et tous semblent bien connaître leur discographie. L'ambiance est à la fois vivante, joyeuse, détendue, et matinée d'espoir, à l'opposé de ce que la musique du groupe pourrait laisser deviner. Paradoxe !!! Le début est exactement conforme à ce que j'espérais, les 4 premiers morceaux étant absolument les mêmes sur toutes les dates de la tournée jusqu'à présent. Dès le début du set, c'est la ruée en avant vers les barrières, et il ne fait pas l'ombre d'un doute que Jerry Cantrell est un maître absolu, l'archange Jerry, devrais je dire. Compositeur de la plupart des chansons du groupe, il officie avec la distinction qui lui sied si bien. Très proche du public, il nous enchante absolument à chaque note. Avec un tel maestro, tout a l'air facile, c'en est désespérant à bien y réfléchir. Il y a chez cet homme une telle maîtrise, une telle perfection dans chaque geste, chaque parole chantée que c'est un bonheur absolu. Mike Inez n'est pas en reste distillant des sourires enchanteurs tout au long du show. Manifestement, le bassiste est heureux d'être sur scène, et cela participe d'un sentiment communicatif, un régal. Au passage il nous prouve au son distillé ce soir qu'il est lui aussi excellentissime dans sa partie. Sean Kinney pour sa part est toujours aussi distingué et efficace derrière ses futs, tout en élégance dans chacune de ses frappes lourdes et chirurgicales. William Duvall quant à lui n'a pas la partie facile, succédant à un génie absolu de la musique, tellement torturé que la seule issue imaginable à sa vie est malheureusement celle que l'on connait tous le concernant après une longue descente aux enfers. Si musicalement, WD ne peut souffrir d'aucune critique, et c'est un réel compliment, je trouve personnellement que sa volonté de vouloir haranguer les foules est relativement incongrue, et ne correspond pas à la noirceur de la musique du groupe. Il y a de la souffrance permanente, un réel bouleversement/chavirement des esprits, que ce soit dans les thèmes, les paroles ou la musique traversée par les riffs lancinants et les pleurs de la guitare de JC
Quoi qu'il en soit, après une 1ère partie de spectacle avalée d'un trait sans le moindre ennui, place à un set acoustique de toute beauté. Comme lors de la partie électrique, tout a l'air trop facile, c'en est émouvant par tant de beauté, de sensibilité jetée en pâture à nos oreilles. La fin du set reprend électriquement, et le Man in the box final nous achève littéralement les paroles étant reprises (comme bien d'autres avant dois je préciser) en choeur par toute la salle. Absolument tous les spectateurs sont debout dans la fosse naturellement, mais aussi dans la corbeille, et jusqu'aux parties les plus reculées des balcons. Partout, c'est la même ferveur, le même enthousiasme repris à l'unisson par un Public connaisseur et manifestement absolument conquis et ravi, je confirme. Les applaudissements fusent de toute part, comme un feu nourri, et c'est absolument mérité au vu de ce que l'on a vu et entendu.
Le rappel est lui absolument énorme. Comment peut on imaginer un seul instant aller encore plus haut après tout ce que l'on vient de vivre, eh bien, ils nous prouvent que c'est possible en 3 magnifiques derniers morceaux. Certes, Nutshell ne nous fera pas oublier l'exceptionnelle prestation de Layne Staley en Unplugged, mais franchement, il n'y a rien à redire et que du plaisir à prendre.
22 h 30, les musiciens reçoivent une ovation énorme. on assiste à des jets de médiators dans le public, et en retour, il y a clairement une réelle marque de respect et de déférence pour ces fabuleux musiciens. Puis, les lumières se rallument. C'est fini, et il fait frais et pluvieux dehors, mais notre esprit est ailleurs, et ce n'est pas grave.
Pour moi, le concert de l'année sans aucune hésitation, et pas parce que c'est le dernier auquel je viens d'assister, car il y a peu de chance que Editons ou Biffy Clyro qui clôtureront mon année de concerts me fassent changer d'avis. La musique de Alice est intemporelle, et les impressions échangées à la fin du concert avec les jeunes rencontrés au début sont les mêmes : absolument élogieuses et dithyrambiques. Un dernier au revoir, une bise aux filles, et c'est définitivement fini. Que de plaisir ce soir, un ravissement absolu. Mazette, quel show et quel putain de concert !!!!!!!!! Un tsunami a secoué Paris ce soir, et comble de bonheur, nous avons été absolument gâtés par la set-list. La boucle est bouclée.
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Liste des morceaux joués ce soir : Rain When I Die / Them Bones / Dam That River / Again / Lesson Learned / Check My Brain / Love, Hate, Love / A Looking In View
Your Decision (acoustique) / No Excuses (acoustique) / Black Gives Way To Blue (acoustique)
It Ain't Like That / Acid Bubble / We Die Young / Last of My Kind / Angry Chair / Man in the Box
Rappel
Nutshell / Would / Rooster
Critique écrite le 05 décembre 2009 par Fanrem
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