Chronique de Concert
Amon Amarth + Huntress + Savage Messiah
Et pour réchauffer un tant soit peu l'atmosphère, les natifs de Tumba se sont entourés sur cette tournée des anglais de Savage Messiah et des américains de Huntress. Le public s'est déplacé en masse, un public relativement jeune, plein d'enthousiasme, bariolé, portant parfois des kilts avec, j'espère, un petit Damart en dessous vu le froid ambiant, ou des tenues de damoiseau et de damoiselle du moyen âge. Bref, du bon enfant venu communier avec les géants Suédois et leur invités.
C'est au Londoniens de Savage Messiah qu'il revient d'ouvrir le bal. Tout droit sorti des années 80's, le groupe semble faire partie de la mouvance actuelle proposant un retour au source du heavy métal, reprenant les tenues et les formes de composition en vogue à l'époque. Du coup, la dégaine des mecs est parfaitement en accord avec leur style musical rappelant autant des groupes comme Exciter, Tyrant ou Wild Dogs, que la scène de la Bay Area naissante. Le set est court mais énergique, trente petite minutes à peine, et très plaisant. Si la voix n'est pas toujours très juste, le style est parfaitement maîtrisé. Bref, pas grand chose à reprocher à Savage Messiah si l'on est sensible à la nostalgie !
Avec Huntress, on change sensiblement de style. C'est d'ailleurs à ce moment là du texte que va apparaître, non pas la banane, mais le sèche cheveux ! Alors, tout d'abord, soyons honnête, je les ai un peu trouvé risibles, les ricains. Dans un registre se référant sans doute à King Diamond et à l'occult rock, je n'ai pu m'empêcher de sourire tout le long de la prestation. Le groupe semble appliqué à cultiver son image et ne cesse de poser tout au long du set, mention spéciale à sa chanteuse, d'ailleurs, un peu ridicule je dois l'avouer dans son registre prêtresse/sorcière. Mais quelle belle utilisation de ses cheveux ! Un régal avec ce sèche cheveux géant à ses pieds lui conférant une aura rigolote lors de poses mémorables, tous cheveux ébouriffés.
Le son, très sourd, rendait son petit filet de voix rauque quasiment inaudible, à la différence de ses envolées aiguës, pas forcément très agréables. Alors, oui, sans doute le groupe cultive t il le second degré à merveille mais j'ai malheureusement trouvé les titres trop peu marquants pour parvenir à rendre un tant soit peu crédible et intéressante leur musique. Bref, 45 minutes qui m'ont fait sombrer doucement dans la léthargie mais qui semble tout de même avoir plu à la majorité du public présent ce soir.
Bon, je leur pardonne, la moyenne d'âge restant somme toute relativement jeune, et il est de toute façon plus agréable de profiter du concert en étant joyeux comme eux et d'applaudir des groupes moyens, que comme un vieux aigri que je suis.
Allez, le temps de me réveiller avec un verre de vin rouge, malheureusement renversé en grande partie sur les fesses de ma voisine de devant dès les première notes d'Amon Amarth (j'ai pas fait exprès, d'accord ? C'est la fougue de la jeunesse qui pogote partout et tout le temps, j'y peux rien moi...mais la prochaine fois je nettoie, c'est promis...) que les choses sérieuses débutent, avec le concert de nos vikings.
Bon, mais, à ce stade, où est la banane me direz vous ?
Eh bien, on y arrive, puisqu'elle est justement présente au premier rang, tout de jaune vêtue et prête à en découdre. Très belle.
Ce qui ne règle pas non plus l'histoire du peignoir. Mais, enfin, chaque chose en son temps. C'est donc sur un Father of the Wolf au riff très Iron Maidenien que la banane se met à headbanguer, le Paloma à pogoter et Amon Amarth à envoyer la purée.
Le dernier album du groupe est d'entrée de jeu mis à l'honneur en ce début de concert avec le terrible titre éponyme Deceiver of the Gods, couillus à souhait. Le groupe semble bien affûté, en forme, et déroule ensuite Live for the Kills, Varyags of Miklagaard sans se perdre en discussion inutile. Le backdrop géant du groupe trône fièrement sur l'arrière de la scène et reprends la pochette du dernier opus, et les lights, sobres, appuient par leur monochromies oscillant entre bleues, rouges, ou orangées, l'aspect majestueux et massif de la musique du groupe.
For Victory or Death est l'occasion pour la jeunesse locale de former le premier wall of death de la soirée, reconstitution presque historique des combats des clans scandinaves. On se méprendrait face à un tel réalisme ! Il faut reconnaître que l'ambiance est tout bonnement excellente. Amon Amarth joue, Johan Hegg chante (?), et le public lui mange dans la main, levant les bras comme un seul homme, criant et pogotant à l'unisson. Le Paloma est pris dans un tourbillon d'énergie positive et les géants Suédois s'en régalent.
L'ambiance épique de The last stand of Frej offre une petite accalmie dans cette frénésie générale, ramène un peu de solennité, et hypnotise par son mid-tempo lancinant. Buvant sa Guiness dans sa corne de gnou, à moins que ça soit d'antilope je sais plus bien (je l'avais oublié dans le champs lexical celle là, tient...), notre chanteur barbu growle mélodieusement comme seul les death metalleux savent le faire et nous propose de nous déboîter les cervicales sur Guardians of Asgaard. Et sa proposition tient la route, au bougre ! La version, bien plus heavy que sur album, est un pur moment de headbanging !
Les croassements sinistres qui introduisent Cry of the Black Birds dans l'obscurité sont l'occasion d'un changement de backdrop, pour la dernière ligne droite de ce concert furieux avec War of the Gods, et Victorious March. La belle odeur de fromage qui se dégage à ce moment là de la salle, témoigne également de l'implication et de l'énergie fourni par chacun dans l'animation de la soirée et de sa réussite.
Le rappel, arrivant bien trop tôt, est constitué des puissants Twilight of the Thunder God et Pursuit of the Viking durant lequel Johan Hegg demande à chacun, non sans humour, de reprendre en cur les paroles de la chanson, précisant pour les plus timides que, dans le death metal, il n'est pas nécessaire de connaître les paroles.
Et c'est au bout de 90 minutes seulement, dans une salle ravie, essoufflée par les nombreux circle pit et autre wall of death, et reprenant ses esprits une fois les lumières allumées que nous croisons un gars en peignoir, errant tel un viking zombifié au milieu d'un champs de bataille.
Vraiment parfait pour terminer la soirée !
Un chaleureux merci au Paloma pour cette programmation de qualité et aux acteurs du soir pour ces prestations de choix mais qu'il nous faut déjà quitter pour un retour à la dure réalité de la vie !
Bon, c'est pas tout ça mais ou j'ai garé mon 207 Drakkar coupé sport, moi ???
Critique écrite le 09 février 2015 par jorma
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